Les forces israéliennes renforcent les mesures de sécurité contre les Palestiniens

Les forces de sécurité israéliennes patrouillent dans la ville cisjordanienne de Huwara, le 26 mars 2023. (AFP).
Les forces de sécurité israéliennes patrouillent dans la ville cisjordanienne de Huwara, le 26 mars 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

Les forces israéliennes renforcent les mesures de sécurité contre les Palestiniens

  • Selon des témoins, l’armée israélienne aurait transformé plusieurs maisons le long de la rue principale du centre de Huwara en casernes militaires
  • Quelque cent quarante mille Palestiniens de Cisjordanie travaillent en Israël, trente mille dans les colonies israéliennes et dix-sept mille dans la bande de Gaza

RAMALLAH: Les assauts menés par les forces armées israéliennes contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est se sont poursuivis avec une fréquence accrue pendant le ramadan, confirment des sources palestiniennes à Arab News.

Mardi, l’armée israélienne a arrêté treize citoyens qui venaient de différentes parties de la Cisjordanie. Par ailleurs, et pour le quatrième jour consécutif, elle continue de resserrer son emprise sur la ville de Huwara, au sud de Naplouse.

Kamel Odeh, secrétaire du Fatah à Huwara, fait savoir que l’armée israélienne a déployé un grand nombre de ses soldats dans la rue principale, installant plusieurs barrières et s’efforçant de dévier le trafic vers des rues secondaires à l’intérieur de la ville.

Selon des témoins, l’armée israélienne aurait transformé plusieurs maisons le long de la rue principale du centre de Huwara en casernes militaires.

Amer Hamdan, un militant des droits de l’homme de Naplouse, explique à Arab News qu’il lui faut généralement une heure pour se rendre de Naplouse à Ramallah, mais que, aujourd’hui, le trajet a duré deux heures et demie en raison des points de contrôle militaires israéliens à Huwara.

«La situation sécuritaire autour de Naplouse est effrayante», déclare M. Hamdan à Arab News.

Pendant ce temps, mardi, des bulldozers israéliens ont démoli trois installations agricoles dans le désert d’Al-Sawahra, à l’est de Jérusalem, et une installation commerciale à Deir Ballut, à l’ouest de Salfit.

Le général Abdallah Kamil, gouverneur de Salfit, affirme que la politique de démolition des maisons et des installations par les autorités israéliennes dans sa ville est une pratique particulièrement inhumaine. Selon lui, elle est au service des plans de l’occupation qui visent à arracher les citoyens palestiniens à leurs terres afin de construire davantage de colonies israéliennes.

Au cours des dernières heures, des milices de colons ont lancé une attaque à grande échelle contre Huwara, au sud de Naplouse.

Des sources indiquent que les colons ont attaqué des maisons et incendié des véhicules sous la protection des forces de l’armée israélienne qui, elles, ont agressé des citoyens.

Mardi, des colons ont abattu quatorze oliviers sur les terres du village de Husan, à l’ouest de Bethléem. Elle avait abattu cinquante oliviers dans cette zone il y a environ dix jours.

De plus, le secrétaire général de la Fédération générale des syndicats palestiniens, Shaher Saad, a remis à la commission d’enquête de l’Organisation internationale du travail un rapport annuel sur les violations contre les travailleurs palestiniens à l’intérieur d’Israël.

Ce document comprend le nombre de travailleurs palestiniens tués par l’armée israélienne – quatre-vingt-treize en 2022 et trente et un au cours des deux premiers mois et demi de 2023 – et les risques auxquels les travailleurs sont exposés, en plus des violations liées aux courtiers qui déduisent environ 34 millions de dollars (1 dollar = 0,92 euro) des salaires des travailleurs par mois.

M. Saad explique au comité que les procédures du gouvernement israélien pour remettre l’argent des travailleurs à la société israélienne Otaim menacent leurs droits et empêchent la mise en place de la sécurité sociale en Palestine.

Le rapport comprend également les violations quotidiennes auxquelles les travailleurs sont confrontés: absence de normes de santé et de sécurité au travail, heures de travail qui s’étendent au-delà de celles qui sont légalement établies…

Quelque cent quarante mille Palestiniens de Cisjordanie travaillent en Israël, trente mille dans les colonies israéliennes et dix-sept mille dans la bande de Gaza.

Qadura Faris, le chef du Club des prisonniers palestiniens, signale à Arab News que les cas de cancer parmi les prisonniers palestiniens ont augmenté depuis 2021. Vingt-quatre prisonniers souffrent actuellement de cette maladie.

Il confirme que l’administration pénitentiaire a délibérément poursuivi une politique de négligence médicale envers les détenus, qui a entraîné la mort de soixante-quinze détenus sur les deux cent trente-six morts en prison depuis 1967.

«La politique de négligence médicale est la politique la plus dangereuse menée par l’administration pénitentiaire israélienne», confie à Arab News M. Faris. Il ajoute qu’environ sept cents prisonniers malades diagnostiqués dans les prisons israéliennes font face à des conditions de santé difficiles au cours des dernières années. Parmi eux, deux cents souffrent de maladies chroniques.

Israël détient quatre mille sept cent quatre-vingts prisonniers palestiniens dans ses geôles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.