Amin Maalouf, du berceau égypto-libanais à l'élite intellectuelle de France

Amin Maalouf est né d’un père journaliste et d’une mère enseignante. Il passe ses premières années au Caire, où son grand-père maternel, libanais, émigre et fait fortune (Photo, AFP)
Amin Maalouf est né d’un père journaliste et d’une mère enseignante. Il passe ses premières années au Caire, où son grand-père maternel, libanais, émigre et fait fortune (Photo, AFP)
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Amin Maalouf, du berceau égypto-libanais à l'élite intellectuelle de France

  • En 2011, l’auteur franco-libanais entre à l'Académie française
  • Les clivages identitaires, où l’adversaire désigné de l’Occident est l’Islam, remplacent les clivages idéologiques où le communisme était désigné comme l’adversaire

PARIS: Né à Beyrouth le 25 février 1949, Amin Maalouf est aujourd’hui chevalier de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du Mérite, membre de l'Académie française et lauréat du prix Goncourt. Mais ce n’est pas tout. L'écrivain est célèbre dans le monde entier pour ses livres éloquents, mais aussi sa franchise et sa patience pour expliquer le monde tel qu’il le voit. Dans cette interview pour France 24, il estime que notre époque se caractérise par une immense réussite dans les sciences et la technologie, mais aussi par un immense échec qui réside dans le désordre à l’échelle planétaire, et qui provoque cette impression de chaos.

Amin Maalouf est né d’un père journaliste et d’une mère enseignante. Il passe ses premières années au Caire, où son grand-père maternel, libanais, émigre et fait fortune. Il dit avoir deux pays de cœur: l’Égypte et le Liban, même si le deuxième prend une place prépondérante puisqu’il y vivra de nombreuses années. Ses études de sociologie achevées, il décide de suivre les pas de son père et se fait engager comme journaliste. Il va couvrir des événements qui lui tiennent à cœur, comme la chute de la monarchie éthiopienne en septembre 1974 et la bataille de Saigon (Hô Chi Minh-Ville) au Vietnam en 1975. 

Amin Maalouf lauréat du prix Goncourt (Photo, AFP)
Amin Maalouf lauréat du prix Goncourt (Photo, AFP)

La même année, la guerre éclate au Liban et pousse le journaliste et sa famille à émigrer vers la France. Amin Maalouf poursuit sa carrière de journaliste et commence dès 1984 à publier des romans et des essais qui lui valent rapidement l’adhésion du public et du métier. Il ne se limite pas à l'écriture et préside, à l’invitation de la Commission européenne, un groupe de réflexion sur le multilinguisme. En 2011, l’auteur franco-libanais entre à l'Académie française. Sa prose s’articule autour des thèmes du vivre-ensemble, des relations entre l’Occident et l’Orient, et de son enfance dans le quartier multiconfessionnel de Badaro, à Beyrouth.

Dans une interview pour Atlantico, Maalouf pointe du doigt le manque de rigueur dans la transmission de l’histoire, ce qui pose problème lorsqu’on analyse les événements du monde. «Il y a eu aussi la fin de la guerre froide, et on voit les clivages identitaires, où l’adversaire désigné de l’Occident est l’Islam, remplacer les clivages idéologiques où le communisme était désigné comme l’adversaire. Ce dernier a pour sa part connu une radicalisation manifeste», explique-t-il.

Pour Amin Maalouf, l’espoir subsiste, mais l’important est de rester «lucide» en évaluant la période dans laquelle nous vivons. Pour rapprocher l’Orient et l’Occident, Maalouf trouve qu'on «est trop souvent dans la polémique, dans l’exploitation politicienne des préjugés et des frayeurs, plutôt que dans la tentative sérieuse de trouver des solutions aux problèmes».

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Ces portraits ont été choisis et rédigés pour mettre l’accent sur des parcours remarquables de citoyens français d’origine arabe dans le cadre de l’enquête Arab News en Français / YouGov intitulée «Comprendre la minorité marginalisée de France». Quelques exemples parmi des dizaines de milliers qui viennent prouver que l’ampleur d’un débat stigmatisant souvent surchargé de préjugés ne change rien au fait qu’un brassage de cultures peut servir d’outil enrichissant pour une meilleure intégration.

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En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com