Deux déraillements font 15 blessés en Suisse

Le personnel du train inspecte le site d'un déraillement près de la ville de Luscherz, au nord-ouest de la capitale Berne, le 31 mars 2023 (Photo, AFP).
Le personnel du train inspecte le site d'un déraillement près de la ville de Luscherz, au nord-ouest de la capitale Berne, le 31 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Deux déraillements font 15 blessés en Suisse

  • Le premier train a déraillé vers 16h30 (14h30 GMT) à Lüscherz et le second environ vingt minutes plus tard aux alentours de Büren zum Hof
  • «Selon les informations actuelles, la cause principale de l'accident est la tempête», a abondé la police

LÜSCHERZ, Suisse: Quinze personnes ont été blessées quand deux trains régionaux ont déraillé quasi simultanément vendredi dans le nord-ouest de la Suisse, a annoncé la police cantonale de Berne.

Une forte tempête balayait la région au moment où se sont produits les deux accidents.

Le premier train a déraillé vers 16h30 (14h30 GMT) à Lüscherz et le second environ 20 minutes plus tard aux alentours de Büren zum Hof, a déclaré une porte-parole de la police, Flurina Schenk.

À Büren zum Hof, qui se trouve à une vingtaine de kilomètres au nord de Berne, neuf adultes et trois enfants ont été blessés, a déclaré Magdalena Rast, la porte-parole de la police cantonale, à la télévision publique suisse.

Les images de la télévision montrent des wagons couchés sur le flanc gauche et la cabine du conducteur encastrée dans un des poteaux métalliques soutenant les caténaires.

Tempête

Les vents soufflant en tempête, qui ont traversé la Suisse vendredi, sont probablement à l'origine du déraillement de Büren zum Hof, selon la compagnie de chemins de fer RBS (Regionalverkehr Berne-Soleure).

"Selon les informations actuelles, la cause principale de l'accident est la tempête", a abondé la police.

"Des enquêtes complémentaires sont en cours sur l'accident et la manière dont il s'est produit", a-t-elle ajouté.

Au moment précis du déraillement, une station de mesure située dans la ville voisine de Koppigen a enregistré une rafale de 136 km/h, a révélé Meteonews.

Une dépression centrée sur le sud de l'Angleterre ce vendredi a généré des vents violents sur une partie de l'Europe dont la Suisse, souligne MétéoSuisse, faisant référence à la tempête Mathis.

Les rafales les plus fortes ont généralement été accompagnées d'averses et d'orages.

Le déraillement qui est survenu à Lüscherz a fait trois blessés dont le conducteur du train, a déclaré la police cantonale dans un communiqué.

Une partie du train régional exploité par la compagnie Aare Seeland mobil (Asm) s'est couchée sur le flanc, en contrebas du talus où sont installés les rails.

La caisse, autour de laquelle s'affairaient des employés des chemins de fer portant des vêtements de travail orange fluo, ne semblait pas avoir été beaucoup déformée par le choc.

Toutefois, des sapeurs-pompiers ont été dépêchés pour la désincarcération des personnes concernées, a précisé la police, ajoutant qu'au total 16 personnes se trouvaient à bord de ce train au moment de l’accident.

Précédents

La Suisse est réputée pour son réseau ferroviaire très dense, aux dessertes fréquentes et au maillage étroit.

Des amateurs du monde entier vont aussi dans ce pays pour emprunter certaines lignes qui traversent des paysages exceptionnels dans les Alpes ou monter à bord de trains qui n'ont pas d'équivalent ailleurs dans le monde et arrivent à grimper des côtes très pentues.

Si les accidents de train ne sont pas exceptionnels en Suisse, ils ne font en général pas un grand nombre de victimes.

Ainsi, en 2021, au total huit personnes ont péri (à l'exclusion des suicides) et 47 ont été grièvement blessées dans des accidents ayant impliqué des trains, selon les chiffres de l'Office fédéral des statistiques.

"Dans l'ensemble, le nombre des victimes d'accidents ferroviaires a nettement diminué ces dernières décennies – malgré une augmentation des prestations de transport", note l'Office.

La catastrophe la plus meurtrière de l'histoire du rail suisse s'est produite le 14 juin 1891.

Un pont des Chemins de fer Jura-Simplon, construit par Gustave Eiffel, s'était effondré sous le poids d'un train bondé arrivant de Bâle. L'accident avait fait 73 morts et plus de 150 blessés.

Et le 12 septembre 1982, à Pfäffikon près de Zurich, un train avait happé un autocar qui traversait sur un passage à niveau dont la barrière ne s'était pas abaissée.

Trente-neuf personnes étaient mortes dans cette collision et seuls deux passagers du car avaient survécu à la catastrophe.


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.