Pris en tenaille par l'inflation, les locataires américains luttent pour éviter l'expulsion

Pendant près de huit ans, faire des livraisons était suffisant pour permettre à Laine Carolyn de payer ses factures mais de soudains problèmes de santé l'ont forcée à cesser de travailler, l'empêchant désormais de payer son loyer. (AFP)
Pendant près de huit ans, faire des livraisons était suffisant pour permettre à Laine Carolyn de payer ses factures mais de soudains problèmes de santé l'ont forcée à cesser de travailler, l'empêchant désormais de payer son loyer. (AFP)
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Publié le Dimanche 02 avril 2023

Pris en tenaille par l'inflation, les locataires américains luttent pour éviter l'expulsion

  • Chaque année, 3,6 millions d'expulsions sont réalisées aux Etats-Unis, estime Peter Hepburn, directeur associé du laboratoire dédié au sein de l'université de Princeton
  • Durant la pandémie, les protections légales mises en place avaient fortement réduit le risque d'expulsion mais elles n'étaient que temporaires

ALEXANDRIA: Pendant près de huit ans, faire des livraisons était suffisant pour permettre à Laine Carolyn de payer ses factures mais de soudains problèmes de santé l'ont forcée à cesser de travailler, l'empêchant désormais de payer son loyer.

La jeune femme de 32 ans fait partie du nombre de plus en plus élevé de locataires qui risquent l'expulsion, pris en tenaille entre l'inflation élevée, la hausse des loyers et la fin des aides mises en place durant la pandémie.

Chaque année, 3,6 millions d'expulsions sont réalisées aux Etats-Unis, estime Peter Hepburn, directeur associé du laboratoire dédié au sein de l'université de Princeton.

Dans la pratique, les causes sont multiples: dans un tribunal de Virginie, l'AFP a pu rencontrer des locataires, vivant au jour le jour, confrontés à un incident imprévu ou une facture médicale, qui se retrouvent devant le juge dans une procédure d'expulsion.

C'est notamment le cas de Mme Carolyn, qui doit plus de 10.000 dollars de loyers. Mais, atteinte de la maladie de Basedow, maladie auto-immune de la thyroïde, elle est hospitalisée depuis novembre et incapable de reprendre un emploi.

"Je commençais à voir trouble, cela devenait dangereux pour la conduite", explique-t-elle, "c'est comme un brouillard permanent dans mon cerveau et cela m'empêche littéralement de réfléchir".

Elle a, dans un premier temps, tenté de trouver une solution avec son propriétaire mais la détérioration de sa santé a compliqué les choses: "Je ne gagnais plus assez".

"J'ai pu gagner encore environ 800 dollars avant de cesser de travailler. Et j'ai dû choisir entre payer mon loyer ou mon alimentation et mes médicaments. Je suis en colère, frustrée, je me sens coupable et même honteuse... Mais je suis réellement malade et je dois l'accepter", explique-t-elle-

«Hausse constante»

Le nombre de procédures d'expulsion est en "hausse constante" depuis début 2022, dans un pays où 30% des habitants sont locataires, et se rapproche désormais des niveaux atteints avant la pandémie, souligne M. Hepburn.

Dans les 10 Etats et les 34 villes où son laboratoire étudie la situation, elles sont passées de 6.600 en avril 2020, en pleine première vague de Covid-19, à plus de 96.800 en janvier dernier.

Durant la pandémie, les protections légales mises en place avaient fortement réduit le risque d'expulsion mais elles n'étaient que temporaires.

Depuis, la hausse est constante et "nous n'avons pas encore atteint de plateau" estime Mary Horner, avocate pour les services juridiques du nord de la Virginie.

Certains foyers ont obtenu une assistance pour le loyer qui ne s'est jamais matérialisée, faute de moyens, entraînant des arriérés de plus de 10.000 dollars, mais beaucoup d'autres "doivent nettement moins mais ne peuvent juste pas suivre la hausse de leur loyer", insiste Mme Horner.

"Les loyers ont beaucoup augmenté, l'inflation renchérit les prix de l'alimentation, les revenus des familles sont de plus en plus sous tension", ajoute-t-elle.

A Richmond, la situation est renforcée par un taux de logements vides particulièrement faible, alors que la ville était la seconde en nombre d'expulsions au niveau national en 2016.

"C'est la situation parfaite pour voir des locataires encore plus coincés qu'ils ne l'étaient avant la pandémie", selon Martin Wegbreit, directeur du contentieux à la société d'aide juridique de Virginie centrale.

Un risque inégalement réparti 

La hausse des loyers s'est ralentie mais elle représente toujours plus de 70% de l'inflation au mois de février. Et pour ceux qui sont concernés, une expulsion est traumatisante insiste Mary Horner.

"La quasi totalité des locataires ne sont pas représentés en audience, ils ne connaissent pas nécessairement leurs droits", souligne-t-elle.

Afin d'assister à l'audience, beaucoup doivent poser un congé et souvent amener leurs enfants, faute de solution de garde, telle Diamond, jeune femme de 25 ans, qui a repris le travail juste après avoir accouché dans l'espoir d'éviter d'être expulsée.

"C'est stressant car j'ai un bébé, personne ne veut se retrouver sans abri", dit-elle à l'AFP.

L'administration Biden a bien annoncé des mesures visant à rééquilibrer le marché locatif, notamment en limitant les hausses de loyers, mais les effets ne seront pas visibles avant un moment.

Et le risque d'expulsion est inégalement réparti: il concerne plus souvent des Afro-américains ainsi que des femmes avec enfants, note Peter Hepburn.

"Les causes économiques en expliquent largement la cause mais on ne peut pas éliminer le fait que les discriminations puissent également jouer", précise-t-il.

D'autant que la trace reste ajoute M. Hepburn: "Si vous vous retrouvez dans une procédure d'expulsion, le dossier vous suivra".


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.