A Paris, la fulgurance inégalée de Warhol et Basquiat à «quatre mains»

L'exposition se conclut sur une oeuvre monumentale jamais montrée du vivant des deux artistes, "Ten punching bags", dix sacs de boxe suspendus et alignés qui révèlent leur approche de la mort. (AFP)
L'exposition se conclut sur une oeuvre monumentale jamais montrée du vivant des deux artistes, "Ten punching bags", dix sacs de boxe suspendus et alignés qui révèlent leur approche de la mort. (AFP)
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Publié le Lundi 03 avril 2023

A Paris, la fulgurance inégalée de Warhol et Basquiat à «quatre mains»

  • Keith Haring qualifiait ce travail à «quatre mains», inspiré de la collaboration musicale, de «conversation en peinture», pleine de «respect», de générosité et de confiance mais aussi de joute
  • Drames, violences policières et racisme croisent ainsi folie consumériste, culture populaire et imagerie pop, le tout entremêlé de signes, graffitis, symboles, lettres et chiffres

PARIS: Octobre 1982. Réunis par leur marchand d'art qui les photographie, Andy Warhol, 54 ans, rencontre Jean-Michel Basquiat, 22 ans, qui repart avec le Polaroid et rapporte deux heures plus tard à son aîné le portrait du duo qu'il vient de peindre: Warhol est bluffé.

Débute alors une complicité inédite entre l'icône du "Pop art" et ce talentueux artiste émergent noir, surnommé le "Radiant Child" (l'enfant radieux), qui donnera lieu à 160 toiles réalisées à "quatre mains" entre 1983 et 1985, dont 70 sont présentées à partir de mercredi à la fondation Louis Vuitton à Paris.

"C'est certainement la plus réussie des collaborations de l'histoire de l'art entre deux grands artistes, jamais égalée à ce niveau et dans ce laps de temps", dit Dieter Buchhart, spécialiste de Basquiat et commissaire principal de l'exposition, "première rétrospective mondiale de cette ampleur Warhol/Basquiat à quatre mains".

Nombre de tableaux appartiennent, en effet, à des prêteurs particuliers et n'ont jamais été réunis en si grand nombre, précise Suzanne Pagé, commissaire générale et directrice artistique de la fondation.

Sont présentés quelque 300 oeuvres et documents, parmi lesquels, outre les très grands formats du duo, une série de photographies des deux artistes en boxeurs de Michael Halsband, des oeuvres de Keith Haring, Jenny Holzer et Kenny Scharf, ainsi que des collaborations avec Francesco Clemente.

Figure noire 

Salle après salle, deux esthétiques, deux générations et deux tempéraments se croisent et fusionnent: celle de la "rage et de l'engagement de Basquiat à faire exister la figure noire", avec une "fantaisie de l'enfance" empreinte de "gravité", selon Mme Pagé.

Et celle, "plus distanciée, de Warhol, qui intervenait dans tous les médias (peinture, performance, sculpture, photos, graffitis, TV, revues, cinéma...) et qui a cassé beaucoup de règles, inscrivant l'art populaire dans la modernité classique", ajoute-t-elle.

Drames, violences policières et racisme croisent ainsi folie consumériste, culture populaire et imagerie pop, le tout entremêlé de signes, graffitis, symboles, lettres et chiffres.

En jaune sur fond noir, "Taxi, 45th/Broadway", représente par exemple un homme noir qui essaie d'arrêter un taxi dans la rue, "blanc infâme, à la face rouge, qui passe en ricanant", commente la spécialiste.

"Ce n'est ni du Warhol, ni du Basquiat, mais un troisième artiste qui émerge", dit-elle.

Keith Haring qualifiait ce travail à "quatre mains", inspiré de la collaboration musicale, de "conversation en peinture", pleine de "respect", de générosité et de confiance mais aussi de joute.

Un immense tableau de 10 mètres de long, intitulé "African Masks", mélange de masques et de figures réelles - allusion probable à une exposition au MoMA de l'époque sur le primitivisme et la modernité - fait partie, selon Mme Pagé, "des plus réussis, les +organiques+, ceux où on ne distingue plus qui a fait quoi, comme le disait Warhol lui-même".

«Energie extraordinaire»

"Warhol, sans doute fatigué des portraits mondains qu'il faisait en sérigraphie et soucieux de tout ce qu'il se passait dans le monde de l'art à New York Downtown avait besoin de participer à cette énergie extraordinaire", insufflée par Basquiat et son groupe d'amis.

Le "Radiant Child" lui a fait reprendre le pinceau et travailler "comme un fou". Si personne n'a pu assister aux interventions à tour de rôle sur les toiles, à la "factory" de Warhol ou dans l'atelier de Basquiat, "on sait que Warhol oeuvrait d'abord au fond, sur grand format, fixait les lignes de force et les logos, neutralisés, détournés voire niés par Basquiat". Une "insolence totalement acceptée" par son aîné, dit la commissaire générale.

L'exposition se conclut sur une oeuvre monumentale jamais montrée du vivant des deux artistes, "Ten punching bags", dix sacs de boxe suspendus et alignés qui révèlent leur approche de la mort: sur chacun des sacs, le visage du Christ inspiré de la Cène de Léonard de Vinci, dessiné par Warhol, qui était croyant, avec le mot Judge (juge) et une couronne d'épine, ajoutés par Basquiat.

Warhol est mort des suites d'une opération en 1987. Basquiat l'a rejoint l'année suivante, à 27 ans, d'une overdose.


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com