Macron arrive à Pékin en quête d'une lueur d'espoir incertaine sur l'Ukraine

Sur cette photo prise le 15 novembre 2022, le président français Emmanuel Macron rencontre le président chinois Xi Jinping avant leur réunion à Nusa Dua sur l'île indonésienne de Bali, en marge du sommet du G20 (Photo, AFP).
Sur cette photo prise le 15 novembre 2022, le président français Emmanuel Macron rencontre le président chinois Xi Jinping avant leur réunion à Nusa Dua sur l'île indonésienne de Bali, en marge du sommet du G20 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 05 avril 2023

Macron arrive à Pékin en quête d'une lueur d'espoir incertaine sur l'Ukraine

  • Le chef de l'Etat français, attendu dans l'après-midi, entame sa visite d'Etat de trois jours par un discours devant la communauté française
  • Il va ainsi insister sur les liens culturels en inaugurant le festival franco-chinois «Croisements», présenté comme le plus grand festival étranger en Chine

PÉKIN: Emmanuel Macron arrive mercredi à Pékin pour renouer avec la Chine, en mettant l'accent sur la relance des contacts humains pour tenter d'entretenir le dialogue sur l'Ukraine et éviter que le géant asiatique ne "bascule dans le camp de la guerre".

Le chef de l'Etat français, attendu dans l'après-midi, entame sa visite d'Etat de trois jours par un discours devant la communauté française pour "énoncer les enjeux et objectifs" de ce déplacement, selon son entourage, à la veille d'une intense journée de discussions avec son homologue chinois Xi Jinping, auxquelles la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sera en partie associée.

Alors que le président Macron avait l'intention de venir régulièrement, son dernier voyage remonte à 2019: la Covid-19 et les restrictions sanitaires draconiennes qui n'ont été levées que fin 2022 par les autorités chinoises ont longtemps gelé les relations – et éprouvé les Français résidant en Chine.

Paris mise donc sur la "reconnexion" à tous les niveaux, et veut relancer les échanges humains, notamment ceux entre les étudiants des deux pays.

Emmanuel Macron va ainsi insister mercredi sur les liens culturels en inaugurant le festival franco-chinois "Croisements", présenté comme le plus grand festival étranger en Chine.

Il est accompagné par le réalisateur Jean-Jacques Annaud, le musicien Jean-Michel Jarre et, côté chinois, l'actrice Gong Li et le peintre Yan Pei-ming.

Attentes déçues

C'est jeudi que le dirigeant français va enchaîner les rencontres plus politiques, notamment avec Xi Jinping, qu'il avait revu en novembre au G20 à Bali, pour la première fois depuis la pandémie.

A l'époque, la France ne cachait pas son espoir de voir le président chinois jouer les médiateurs entre l'Ukraine et la Russie, et user de son influence auprès de son homologue russe Vladimir Poutine pour le convaincre de se résoudre à des négociations de paix.

Depuis, les faits ont déçu ces attentes: Pékin, qui se dit officiellement neutre, est resté fidèle à sa ligne de non-condamnation de l'invasion russe de l'Ukraine.

Xi Jinping et Vladimir Poutine ont renouvelé leur alliance aux allures de front anti-occidental il y a deux semaines à Moscou, et plusieurs capitales, à commencer par Washington, redoutent que la Chine finisse par fournir des armes à la Russie.

Avant de décoller pour Pékin mardi, le président Macron s'est entretenu par téléphone avec son homologue américain Joe Biden, évoquant avec lui "leur volonté commune d'engager la Chine à accélérer la fin de la guerre en Ukraine et participer à la construction d'une paix durable dans la région", selon l'Elysée.

L'urgence est, aux yeux de Paris, d'arrimer le président Xi à une position qui favorise la "stabilité" et la "prospérité" de la planète chères à la Chine dans l'espoir, à terme, de trouver avec lui "un chemin" pour mettre fin au conflit.

L'Elysée estime que la Chine à elle seule peut "faire basculer" la situation pour le meilleur ou pour le pire.

Mais aussi que seuls les Européens peuvent faire prendre conscience aux Chinois de l'"impact majeur" de la guerre sur l'Union européenne, et donc sur leurs propres intérêts puisqu'il s'agit d'un des "principaux partenaires commerciaux" de Pékin.

50 chefs d'entreprise

"Si vous basculez dans le camp de la guerre, ça aura un impact stratégique extrêmement fort": voilà l'un des messages que portera Emmanuel Macron, qui a voulu être accompagné par Ursula von der Leyen pour une réunion à trois avec Xi Jinping prévue jeudi. La dirigeante européenne a tenu un discours très ferme avant le voyage.

Pour porter ce message, la France assume, à l'instar de l'Allemagne et d'autres Européens, de continuer à parler avec la Chine, en se démarquant ainsi de l'approche teintée de confrontation adoptée ces dernières années par les Etats-Unis.

Emmanuel Macron entame d'ailleurs sa visite au moment où le président de la Chambre américaine des représentants Kevin McCarthy doit rencontrer la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen en Californie, une entrevue dénoncée par la diplomatie chinoise.

Si elle a promis de soulever la question des droits humains, notamment dans la région du Xinjiang en proie selon plusieurs observateurs à une vive répression contre les musulmans ouïghours, la délégation française a aussi embarqué plus de 50 chefs d'entreprise, dont les dirigeants d'Airbus, EDF, Alstom ou encore Veolia.

Des contrats doivent être signés jeudi, mais n'ont pas été détaillés à ce stade.

Emmanuel Macron doit terminer vendredi sa visite à Canton, où il aura un échange avec des étudiants chinois et un nouveau dîner avec Xi Jinping, qui se veut plus intime après les fastes du dîner d'Etat prévu jeudi.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.