L'avocate irakienne au centre de la tempête juridique de Donald Trump

Alina Habba s’adresse aux médias devant la Trump Tower à New York (Photo, AFP).
Alina Habba s’adresse aux médias devant la Trump Tower à New York (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 05 avril 2023

L'avocate irakienne au centre de la tempête juridique de Donald Trump

  • Alina Habba est née à Summit, dans le New Jersey, de parents catholiques chaldéens qui ont fui l'Irak au début des années 1980 pour échapper à la persécution religieuse des chrétiens
  • Trump est le premier ancien président à être inculpé d'un crime; il est accusé d'avoir versé des «pots-de-vin» à deux femmes qu’elles taisent leurs relations avec lui

CHICAGO: L'avocate irakienne Alina Habba a été en première ligne des batailles juridiques entourant Donald Trump au cours des deux dernières années, en tant que l'une des défenseurs les plus tenaces de l'ancien président.

Associée gérante du cabinet d'avocats new-yorkais Habba Madaio and Associates, elle est mariée à l'avocat Matthew Eyet, qui dirige son propre cabinet dans le New Jersey. Habba et ses deux frères et sœurs sont nés à Summit, dans le même État, de parents catholiques chaldéens qui ont fui l'Irak au début des années 1980 pour échapper à la persécution religieuse des chrétiens. Son père, Saad F. Habba, est gastro-entérologue.

La semaine dernière, un grand jury de Manhattan a inculpé Trump de plus de 30 chefs d'accusation liés aux allégations selon lesquelles il aurait versé des «pots-de-vin» à la star de films pornographiques Stormy Daniels pour l'empêcher de divulguer les détails de leur relation. Trump s'est rendu aux autorités de Manhattan mardi et a ensuite comparu devant le juge Juan Merchan, plaidant non coupable de tous les chefs d'accusation.

Habba, 39 ans, a été l'une des plus ardentes défenseuses de Trump, ce qui l'a placée dans le collimateur de la justice. Elle était l'avocate principale d'une équipe juridique qui a été sanctionnée, avec Trump, le 19 janvier en Floride par le juge Donald Middlebrook du tribunal de district des États-Unis, qui a décidé que les avocats et leur client étaient conjointement passibles de poursuites de 937 989 dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) de dommages et intérêts dans le cadre d'un procès qu'ils avaient intenté en accusant 31 prévenus d'avoir «essayé de détruire» la vie de Trump et d'avoir «truqué les élections de 2016 en faveur d'Hillary Clinton».

Le juge a rejeté leur cas, estimant qu'il présentait des «failles béantes», et a accusé les avocats d'avoir ignoré son ordre de ne pas poursuivre les allégations qui avaient été rejetées.

Ce mardi, Trump est devenu le premier ancien président à être inculpé d'un crime. Les accusations portent sur des paiements qui auraient été faits à Stormy Daniels au nom de Trump pour l'empêcher de parler publiquement de leur relation. Trump nie tout acte répréhensible.

Interrogée récemment sur la possibilité pour son client de bénéficier d'un procès équitable à New York, Habba a répondu: «Non, non, je pense qu'il est très difficile (de l’)obtenir. J'aimerais avoir confiance en cet État, mais cela fait maintenant quelques années que je travaille pour lui et que je vais au tribunal de New York, et je peux vous dire que ce n'est pas la même chose que de représenter n'importe qui d'autre.»

L'expertise juridique de Habba couvre de nombreux types d'affaires, notamment les litiges et la formation des entreprises, l'immobilier commercial, le droit de la famille, l'industrie des services financiers et les questions liées à la construction.

Avant d'entrer dans le privé, elle a été assistante juridique auprès d'Eugene J. Codey, Jr, juge président de la Cour supérieure civile du comté d'Essex, dans le New Jersey.

En septembre 2021, Habba a représenté Trump dans un procès de 100 millions de dollars intenté par l'ancien président contre sa nièce, Mary Trump, et la New York Times Company, les accusant d'un «complot insidieux» et d'une conspiration pour publier des informations sur ses dossiers fiscaux. Mary Trump a alors intenté une action en justice contre son oncle, affirmant qu'elle avait été escroquée de son héritage, mais un juge a rejeté l'affaire.

Bien qu'elle ne soit pas l'avocate principale dans l'affaire entourant l'inculpation de Trump mardi, elle a mené des enquêtes visant à blanchir sa réputation et à rejeter de nombreuses poursuites judiciaires intentées contre lui au cours des dernières années.

Le média TMZ a rapporté cette semaine que Habba s'est retrouvée au centre d'une tempête de critiques sur les réseaux sociaux lorsqu'elle a comparé les problèmes juridiques de Trump à ceux des rappeurs afro-américains Tupac Shakur et Notorious B.I.G., et qu'elle a déclaré que son arrestation ne ferait que renforcer sa popularité, un point de vue que de nombreux commentateurs conservateurs adoptent.

Habba représente également Trump dans un procès en diffamation intenté contre lui par E. Jean Carroll, une ancienne chroniqueuse du magazine Elle, qui a accusé l'ancien président de l'avoir agressée sexuellement à New York au milieu des années 1990. Trump a nié à plusieurs reprises ces allégations. Il a été interrogé en octobre de l'année dernière par les avocats de Carroll.

En outre, Habba faisait partie de l'équipe d'avocats qui a conseillé Trump au cours d'une enquête fédérale sur des allégations selon lesquelles il aurait mal géré des documents classifiés trouvés dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. Son domicile a fait l'objet d'une perquisition par des agents du FBI et des boîtes de documents apparemment contenant des documents classifiés et secrets ont été saisis.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.