Retraites: La rencontre entre Borne et les syndicats tourne court

Pourparlers entre la Première ministre française Elisabeth Borne et les représentants intersyndicaux à la Hôtel de Matignon à Paris le 5 avril 2023. (AFP)
Pourparlers entre la Première ministre française Elisabeth Borne et les représentants intersyndicaux à la Hôtel de Matignon à Paris le 5 avril 2023. (AFP)
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Retraites: La rencontre entre Borne et les syndicats tourne court

  • La rencontre tant attendue entre Élisabeth Borne et l'intersyndicale pour sortir du conflit des retraites s'est soldée mercredi par un «échec» selon les syndicats
  • Malgré ce désaccord, la cheffe du gouvernement a assuré qu'elle «n'envisageait pas d'avancer sans les partenaires sociaux» sur d'autres sujets liés au travail

PARIS: La rencontre tant attendue entre Élisabeth Borne et l'intersyndicale pour sortir du conflit des retraites s'est soldée mercredi par un "échec" selon les syndicats, qui voient une "crise démocratique" dans le refus de la Première ministre de retirer la réforme.

Malgré ce désaccord, la cheffe du gouvernement a assuré qu'elle "n'envisageait pas d'avancer sans les partenaires sociaux" sur d'autres sujets liés au travail.

Les organisations patronales Medef, CPME et U2P, reçues dans l'après-midi, ont redit leur soutien au texte et demandé à Mme Borne de "mieux prendre en compte" les négociations bilatérales entre syndicats et patronat, en citant l'accord sur le partage de la valeur, que le gouvernement entend reprendre dans une loi.

Quant aux responsables Les Républicains, ils n'ont pas souhaité s'exprimer après 90 minutes d'entretien, en début de soirée, à Matignon.

A la veille d'une 11e journée de mobilisation, les leaders des huit organisations syndicales, arrivés à Matignon peu après 10H00, ensemble et à pied, sont ressortis au bout d'une heure. Le patron de la CFTC, Cyril Chabanier a lu un texte de l'intersyndicale sur le perron.

"Nous avons redit à la Première ministre qu’il ne saurait y avoir d’autre issue démocratique que le retrait du texte. La Première ministre a répondu qu'elle souhaitait maintenir son texte, une décision grave", a-t-il déclaré. Les syndicats de ce fait refusent "de tourner la page et d'ouvrir, comme le propose le gouvernement, d'autres séquences de concertation sur des dossiers aussi divers que le plein emploi ou le partage des richesses".

"On a une crise sociale qui se transforme en crise démocratique", a estimé le leader de la CFDT Laurent Berger, tandis que la nouvelle patronne de la CGT Sophie Binet affirmait que "le gouvernement ne pourra pas gouverner le pays tant que cette réforme ne sera pas retirée".

L'entourage d'Emmanuel Macron, actuellement en déplacement en Chine, a vigoureusement contesté cette analyse et affirmé que le projet sur les retraites avait été "porté, expliqué et assumé" par le président.

"Aucune force sociale et politique, d'opposition" n'a "voulu entrer dans un compromis et porter un autre projet", a-t-on ajouté.

Des propos contestés dans la soirée par Laurent Berger qui a appelé Emmanuel Macron sur BFMTV "à garder ses nerfs". "J'appelle le président de la République à ne pas balancer des petites phrases (...) sinon il va finir par se mettre à dos l'ensemble des organisations syndicales", a-t-il prévenu, visiblement excédé.

A Paris, une banderole contre la réforme des retraites sur l'Arc de Triomphe

Une large banderole a été installée mercredi au sommet de l'Arc de Triomphe à Paris par des opposants à la réforme des retraites, à la veille d'une 11ème journée de mobilisation en France contre cette réforme controversée.

"64 c'est non !", pouvait-on lire sur cette banderole suspendue à l'appel du syndicat CGT par des salariés du secteur culturel, en allusion au passage de l'âge minimal du départ à la retraite de 62 à 64 ans.

Cet affichage a entraîné la fermeture du bâtiment, haut lieu touristique de la capitale, pendant une heure.

 

«Sagesse»

Les syndicalistes avaient prévenu qu'ils quitteraient la réunion si Élisabeth Borne refusait de parler du recul de l'âge de départ en retraite à 64 ans, qui cristallise la colère.

C'est la première fois qu'ils étaient reçus à Matignon depuis la présentation le 10 janvier de la réforme.

Laurent Berger a dit s'en remettre à "la sagesse du Conseil constitutionnel" qui doit rendre sa décision le 14 avril, et appelé "un maximum de travailleuses et travailleurs à rejoindre les cortèges" jeudi.

"Nous avons choisi de mettre fin à cette réunion inutile lorsque la Première ministre nous a indiqué qu'elle continuerait à gouverner contre le pays", a relaté Sophie Binet, rappelant que le projet de Contrat première embauche (CPE) avait été retiré un mois après son adoption.

"L'intersyndicale sera unie jusqu'au bout", a-t-elle assuré.

Personne ne se faisait d'illusions sur l'issue de la rencontre. Elle était "déjà écrite", selon un ministre de premier plan, qui tablait sur une "impasse".

Laurent Escure pour l'Unsa a pointé "une responsabilité énorme entre les mains du président de la République" et l'a appelé à ne pas promulguer la loi.

«Contacts»

Emmanuel Macron va prendre "des contacts" pour voir les syndicats après la décision du Conseil constitutionnel, selon son entourage.

Le ministre de la Santé François Braun a évoqué sur France Bleu d'autres réunions "dans les jours qui viennent pour arriver à trouver une porte de sortie", sans plus de précisions.

Parmi les opposants politiques, le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a fustigé une Première ministre "murée dans le déni de réalité" qui "transforme une crise sociale en crise politique par son obstination", le Premier secrétaire du PS Olivier Faure un exécutif qui "enfonce le pays dans la crise".

La réforme a généré une mobilisation quasi hebdomadaire inédite allant jusqu'à 1,3 million de personnes dans la rue le 7 mars (selon les autorités), soit davantage que lors des précédentes crises sur les retraites. Ces manifestations ont connu un regain de tensions après l'adoption sans vote de la réforme au Parlement, via l'article 49.3.

A l'appel de la CGT, des salariés du secteur culturel ont installé mercredi une large banderole au sommet de l'Arc de Triomphe à Paris où on pouvait lire "64 c'est non !", entraînant la fermeture du bâtiment pendant une heure.

Fortement perturbée depuis début mars par les mouvements sociaux, la collecte des déchets a en revanche repris dans les métropoles de Rennes et Nantes.

Pour jeudi, "autour de 20%" des enseignants du primaire seront en grève, prévoit le syndicat Snuipp-FSU, une estimation plus faible que celle du 28 mars. La SNCF prévoit de faire rouler 3 TGV sur 4 et 1 TER sur 2, un trafic en nette amélioration par rapport aux journées de mobilisation précédentes.


Droit du travail: le gouvernement se donne jusqu'en septembre pour cadrer la négociation

Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
Cette photographie montre l'entrée du ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement lance des négociations larges sur le droit du travail et l’assurance chômage, avec une lettre de cadrage attendue la semaine prochaine
  • Parmi les mesures envisagées : monétisation de la cinquième semaine de congés, suppression de deux jours fériés, lutte contre les temps partiels subis et assouplissement des CDD et intérim

PARIS: Le ministère du Travail a indiqué vendredi que la feuille de route de la négociation sur le droit du travail, avec notamment la possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés, serait envoyée en septembre pour poursuivre "la concertation préalable".

Plaidant qu'"il faut travailler plus", le Premier ministre François Bayrou avait souhaité le 15 juillet que les partenaires sociaux ouvrent des négociations sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage et sur le droit du travail pour participer à l'effort budgétaire.

Le ministère doit adresser "dans le courant de la semaine prochaine" la "lettre de cadrage" fixant le cadre de la négociation d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage avec des discussions prévues "jusqu’à la mi-novembre", ainsi que le document d'orientation concernant la suppression de deux jours fériés pour une négociation qui doit durer "jusqu’à la fin du mois de septembre".

Mais les autres mesures ayant trait à "la modernisation du marché du travail et la qualité du travail" feront l'objet d'un document d'orientation à la rentrée. Outre la monétisation de la cinquième semaine de congés payés, il s'agit notamment de lutter contre les temps partiels subis, de "fluidifier" le marché du travail avec des assouplissements sur les CDD et les contrats d'intérim ou encore de dispositions sur l’indemnisation des arrêts maladie.

"Un envoi en septembre plutôt que début août répond à une demande de certains des partenaires sociaux de pouvoir poursuivre la concertation préalable à l’envoi de ce document d’orientation", a expliqué le ministère, ajoutant que cela "permettra de continuer à recueillir leurs avis, leurs idées et leurs priorités pour enrichir ce document".

Le calendrier de cette négociation doit s'étendre "sur plusieurs mois, au minimum jusqu’à la fin de l’année 2025", selon la même source.


Paris salue la conférence de New York et poursuit l’initiative avec Riyad

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias lors d'une visite des entrepôts du Croissant-Rouge égyptien où est stockée l'aide destinée à Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. (AFP)
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  • Paris et Riyad poussent pour une reconnaissance collective de l’État palestinien
  • La France appelle à un cessez-le-feu, la levée du blocus et le désarmement du Hamas

PARIS: Sur fond de crise humanitaire d’une cruauté inqualifiable dans la bande de Gaza, le président Emmanuel Macron a annoncé une opération de largage de vivres conduite par la France, avec le soutien de la Jordanie, des Émirats arabes unis et de l’Allemagne.

« Face à l’urgence absolue, nous venons de conduire une opération de largage de vivres à Gaza », a déclaré le chef de l’État sur X, en remerciant les partenaires impliqués et saluant l’engagement des forces armées françaises.

Mais, de son point de vue, ces largages restent insuffisants : « Il faut qu’Israël ouvre un plein accès humanitaire », a-t-il insisté, réitérant l’exigence française d’une levée immédiate du blocus des aides.

Au-delà de la réponse d’urgence, Paris entend porter une initiative diplomatique structurante : la conférence internationale co-présidée à New York par la France et l’Arabie saoudite a marqué un tournant en posant un cadre politique ambitieux.

Cette conférence, tenue en l’absence des États-Unis et d’Israël, a réuni plus de 40 ministres et 120 participants, aboutissant à l’adoption d’un plan d’action en 42 points.

Malgré les réticences et le scepticisme ambiants, elle a permis l’émergence d’une dynamique inédite vers la reconnaissance de l’État palestinien et un processus de paix régional.

Le plan d’action validé à New York constitue désormais un socle politique partagé entre acteurs européens, puissances arabes, Union européenne et Ligue arabe.

Ce texte appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à l’acheminement massif de l’aide humanitaire, mais surtout à la mise en œuvre concrète de la solution à deux États.

Il prévoit notamment un processus progressif de désarmement du Hamas, condition indispensable à la stabilisation durable de la région.

Pour la France, ce texte marque une rupture avec l’impasse diplomatique des dernières décennies et propose pour la première fois un mécanisme concerté de démilitarisation et de réintégration de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne.

Le document évoque même la possibilité de confier les armes du Hamas à une tierce partie sous supervision internationale, afin de garantir qu’elles ne soient plus utilisées.

Ce volet, essentiel pour Israël, est aussi le fruit d’un consensus entre les États arabes partenaires, y compris ceux perçus comme proches du Hamas.

Sur le front politique, Paris se réjouit de l’effet de levier de la conférence : peu après, plusieurs pays — Portugal, Royaume‑Uni, Canada — ont annoncé leur volonté de reconnaître l’État palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Une coalition de volontaires est en train de se constituer : quinze États, aux côtés de la Ligue arabe et de l’Union européenne, ont d’ores et déjà signé une déclaration commune en ce sens.

La France espère ensuite entraîner d’autres partenaires européens, notamment l’Allemagne. « Nous continuons à travailler en E3 avec nos partenaires allemands et britanniques », indique une source haut placée.

Si Berlin reste prudent, des signes d’évolution apparaissent dans les récentes déclarations de sa ministre des Affaires étrangères. Paris entend maintenir ces échanges diplomatiques jusqu’à septembre.

Contrairement aux critiques israéliennes et américaines, la France affirme que cette dynamique de reconnaissance ne constitue pas un obstacle à la paix, mais un levier pour la relancer.

Le président Macron estime que cette reconnaissance, inscrite dans un cadre politique exigeant — avec une gouvernance palestinienne réformée et un désarmement du Hamas — peut rebâtir les conditions d’une solution durable.

Les ruptures des négociations avec le Hamas sont antérieures aux annonces de Paris, souligne-t-on à l’Élysée, et ne peuvent donc pas lui être imputées.

La reconnaissance collective envisagée en septembre serait également un signal fort en direction des modérés palestiniens, en particulier l’Autorité palestinienne, qui s’est engagée début juin à respecter une série d’exigences posées par la communauté internationale en matière de gouvernance et de lutte contre la corruption.

Un des apports majeurs de la conférence de New York est l’introduction formelle de la question du désarmement du Hamas dans un cadre diplomatique multilatéral.

Jusqu’ici marginalisée ou qualifiée d’irréaliste, cette exigence est clairement codifiée dans le plan d’action. Des discussions sont en cours, y compris sur l’exil éventuel de certains cadres du mouvement auprès d’États tiers.

Le Hamas n’a pas accepté ces conditions, mais le message politique est clair : son isolement au sein du monde arabe s’accentue et sa marge de manœuvre se rétrécit.

Face à cette dynamique, Israël et l’administration américaine ont haussé le ton, estimant qu’une reconnaissance unilatérale de la Palestine constituerait une « insulte » aux victimes israéliennes du 7 octobre.

Le président américain Donald Trump a même imposé des sanctions ciblées contre certains membres de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, en contradiction avec les efforts en cours pour renforcer cette autorité.

La position américaine révèle un décalage croissant avec une partie de la communauté internationale, y compris des alliés traditionnels, en raison de son soutien inconditionnel à Israël, malgré l’ampleur des pertes civiles à Gaza et la persistance de la colonisation en Cisjordanie.

Cet état de fait suscite déjà des interrogations en Europe, où des pays comme la Suède exigent, par exemple, le gel de la partie commerciale de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

La France, de son côté, entend poursuivre cette dynamique au-delà de la conférence de New York. Un sommet est prévu les 21 et 22 septembre, juste avant l’Assemblée générale de l’ONU, pour réunir les États prêts à reconnaître collectivement la Palestine et à faire vivre ce nouveau cadre politique.

« Il s’agit d’une coalition inédite, qui repose sur un équilibre entre exigences sécuritaires et reconnaissance des droits politiques du peuple palestinien », souligne-t-on à Paris.

En réaffirmant l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat, la levée du blocus humanitaire, la libération des otages, mais aussi le désarmement du Hamas et la mise en place d’un État palestinien souverain, la France, de concert avec l’Arabie saoudite, tente de reconstruire une architecture de paix.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.