Darmanin fustigé à gauche pour le maintien de l'ordre et ses propos sur la LDH

Le ministre de l'Intérieur était invité à s'expliquer devant les députés, puis les sénateurs de la commission des Lois sur l'usage de la force par les policiers et les gendarmes lors des manifestations contre la réforme des retraites ou à Sainte-Soline (Photo, AFP).
Le ministre de l'Intérieur était invité à s'expliquer devant les députés, puis les sénateurs de la commission des Lois sur l'usage de la force par les policiers et les gendarmes lors des manifestations contre la réforme des retraites ou à Sainte-Soline (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Darmanin fustigé à gauche pour le maintien de l'ordre et ses propos sur la LDH

  • La charge la plus lourde est venue de l'Insoumis Thomas Portes, qui a qualifié Darmanin de «ministre de la matraque»
  • «Faudra-t-il un nouveau Malik Oussekine pour enfin vous faire revenir à la raison?», s'est-il interrogé

PARIS: Gérald Darmanin a défendu pied à pied sa gestion du maintien de l'ordre mercredi à l'Assemblée nationale et au Sénat face à la gauche qui a de nouveau dénoncé des violences policières et fustigé sa mise en cause de la Ligue des droits de l'homme (LDH).

Le ministre de l'Intérieur était invité à s'expliquer devant les députés, puis les sénateurs de la commission des Lois sur l'usage de la force par les policiers et les gendarmes lors des manifestations contre la réforme des retraites ou à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).

Chiffres sur les armes saisies, photos d'attaques de bâtiments publics, vidéos de policiers pris à partie, M. Darmanin a commencé ses auditions par un long exposé destiné à illustrer "l'extrême violence contre les forces de l'ordre" observé, selon lui, lors de manifestations à Paris, Lyon, Bordeaux ou Lorient.

C'est "une audition Paris-Match, le poids des mots, le choc des photos", a critiqué le député écologiste Benjamin Lucas, raillant "un joli PowerPoint façon McKinsey", le cabinet de conseil au cœur de plusieurs enquêtes concernant les campagnes présidentielles d'Emmanuel Macron.

La charge la plus lourde est venue de l'Insoumis Thomas Portes, qui a qualifié M. Darmanin de "ministre de la matraque". "Faudra-t-il un nouveau Malik Oussekine pour enfin vous faire revenir à la raison ?", s'est-il interrogé, en référence à ce jeune homme mort sous les coups de policiers à moto en 1986.

M. Darmanin a également révélé des notes du renseignement territorial sur une "mobilisation très forte de l'ultragauche" venue "infiltrer le mouvement social et en prendre la direction".

Conseil d'État

Depuis le 16 mars et le début des tensions dans les manifestations après le recours à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des retraites, 1 851 personnes ont été interpellées, 299 atteintes contre des institutions publiques (préfectures, mairies…) et 132 attaques de permanences parlementaires ont été recensées, a-t-il listé.

Un total de 2 500 feux sur la voie publique, 58 véhicules et 13 bâtiments incendiés ont aussi été dénombrés.

Ces auditions sont intervenues alors que la commission des Lois de l'Assemblée a classé mercredi une pétition, signée par près de 264 000 personnes, pour la dissolution de la BRAV-M, brigade de policiers à moto accusée de violences contre des manifestants.

Par ailleurs, le Conseil d'État, saisi par des ONG, associations et syndicats, a refusé mercredi d'imposer au ministère de l'Intérieur d'agir pour rendre effective l'obligation faite aux forces de l'ordre de porter leur matricule d'identification en intervention (RIO).

Sans surprise, M. Darmanin a de nouveau apporté son soutien aux forces de l'ordre, en dépit des critiques formulées par la Défenseure des droits, le Conseil de l'Europe ou le rapporteur spécial de l'ONU sur les défenseurs de l'environnement.

Polémique sur la LDH

Les policiers et les gendarmes, dont 47 ont été blessés à Sainte-Soline selon les autorités, "ne font que répliquer à des gens qui sont violents (...)", a déclaré le ministre. Les organisateurs ont fait état, eux, de 200 blessés parmi les manifestants, dont 40 grièvement. L'un d'entre eux était toujours mardi entre la vie et la mort.

M. Darmanin a essuyé une nouvelle volée de critiques après sa réponse à une intervention du sénateur LR François Bonhomme, qui appelait à "cesser de financer des associations qui mettent en cause gravement l'État".

Gérald Darmanin a alors évoqué la Ligue des droits de l'Homme (LDH), association fondée en 1898 et qui déploie notamment ces dernières semaines des observateurs citoyens lors de manifestations pour, entre autres, documenter le dispositif de maintien de l'ordre.

À son sujet, il a déclaré que "la subvention donnée par l'État" "mérite d'être regardé[e] dans le cadre des actions qui ont pu être menées".

"M. Darmanin, 'les actions qui ont pu être menées' par la LDH depuis plus de 120 ans sont la défense des droits et libertés de toutes et tous, ne vous en déplaise", a répliqué l'association dans un tweet.

L'opposition de gauche, des communistes aux représentants d'EELV, a rapidement volé au secours de l'organisation.

"Cette fois, vous franchissez le Rubicon et quittez pour de bon l'espace républicain", a notamment tancé le député écologiste Aurélien Taché."C'est comme ça qu'on fait plier tous les contre-pouvoirs dans les régimes autoritaires", a renchéri le patron du PS Olivier Faure sur Twitter.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.