Incidents du Stade de France: Plainte collective de près de 900 supporters de Liverpool

La police se tient devant des supporters avant la finale de la Ligue des champions de l'UEFA entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France, le 28 mai 2022 (Photo, AFP).
La police se tient devant des supporters avant la finale de la Ligue des champions de l'UEFA entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France, le 28 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

Incidents du Stade de France: Plainte collective de près de 900 supporters de Liverpool

  • «887 plaintes ont été déposées à la Haute-Cour de Liverpool. Nous représentons actuellement 1 076 clients», a indiqué une porte-parole du cabinet Leigh Day
  • La plainte vise l'UEFA, désignée en février par un rapport indépendant comme la principale responsable dans les incidents «qui ont quasiment mené au désastre»

LONDRES: Un cabinet d'avocat londonien a confirmé à l'AFP avoir déposé une plainte collective au nom de 887 supporters de Liverpool victimes des graves incidents autour du Stade de France en marge de la dernière finale de la Ligue des champions.

"887 plaintes ont été déposées à la Haute-Cour de Liverpool. Nous représentons actuellement 1 076 clients", a indiqué une porte-parole du cabinet Leigh Day.

La plainte vise l'UEFA, désignée en février par un rapport indépendant comme la principale responsable dans les incidents "qui ont quasiment mené au désastre".

Deux autres cabinets d'avocats, représentant près de 2 000 autres supporters, avaient aussi annoncé leur intention de poursuivre l'UEFA en justice.

Leigh Day estime qu'en échouant à assurer un environnement sûr et paisible pour les spectateurs, l'UEFA pourrait être considérée comme légalement responsable de blessures ou séquelles psychologiques subies par les supporters des Reds.

Attente interminable, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes ou victimes de vols...Le dispositif de maintien de l'ordre lors de cette finale, retardée de 37 minutes et remportée par le Real Madrid (1-0), avait donné lieu à des scènes de chaos à Saint-Denis, provoquant une vive polémique en France et en Angleterre.

L'UEFA et les autorités françaises avaient initialement pointé du doigt les supporters anglais, les accusant d'être arrivés en retard au stade et d'avoir massivement présenté des billets falsifiés.

L'enquête indépendante avait balayé ces accusations, dénonçant la "responsabilité première" de l'UEFA, ou celle de la Fédération française de football (FFF), ainsi que les "idées fausses" de la police française.

Mi-mars, dans un podcast animé par l'ancien joueur de Manchester United, Gary Neville, le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, réélu mercredi pour 4 ans à la tête de l'institution, s'était dit "désolé" pour ce qui était arrivé.

"Croyez-moi, il n'y a pas une personne à l'UEFA qui ne soit pas terriblement désolé (...) Grâce à Dieu, il ne s'était rien passé de dramatique", avait-il estimé.

Quelques jours plus tôt, l'UEFA avait annoncé qu'elle allait rembourser tous les billets des supporters anglais, un geste jugé insuffisant par les trois cabinets d'avocats.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.