UE: accord pour réformer le fonds de sauvetage de la zone euro

Le commissaire européen à l'économie Paolo Gentiloni. (AFP)
Le commissaire européen à l'économie Paolo Gentiloni. (AFP)
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Publié le Mardi 01 décembre 2020

UE: accord pour réformer le fonds de sauvetage de la zone euro

  • «Il y a des décisions, surtout dans l'UE, qui semblent si techniques qu'il est difficile de voir tout de suite leur impact politique: l'accord d'aujourd'hui (...) en fait partie»
  • Le MES a été créé en 2012 lors de la crise de la dette de la zone euro pour aider les Etats, comme la Grèce, confrontés à des problèmes de financement sur les marchés car ils n'inspiraient plus confiance aux investisseurs

BRUXELLES : Les ministres des Finances européens se sont mis d'accord lundi pour renforcer les pouvoirs et développer le rôle du fonds de sauvetage de la zone euro, une réforme mise de côté depuis un an à cause des réticences italiennes et de l'épidémie de coronavirus.

«Il y a des décisions, surtout dans l'UE, qui semblent si techniques qu'il est difficile de voir tout de suite leur impact politique: l'accord d'aujourd'hui (...) en fait partie», a souligné le ministre allemand des Finances Olaf Scholz, pour qui cette réforme «renforce l'euro et l'ensemble du secteur bancaire européen».

Le principe d'une refonte de ce fonds, le Mécanisme européen de stabilité (MES), était largement accepté par la zone euro dès fin 2019, à l'exception de l'Italie, pour des raisons de politique interne. La discussion avait ensuite été mise de côté avec l'épidémie de coronavirus.

Le MES a été créé en 2012 lors de la crise de la dette de la zone euro pour aider les Etats, comme la Grèce, confrontés à des problèmes de financement sur les marchés car ils n'inspiraient plus confiance aux investisseurs.

L'institution verra désormais ses capacités financières renforcées et ses pouvoirs en matière de surveillance des pays en difficulté accrus.

Le Mécanisme endossera aussi le rôle de «prêteur en dernier recours» pour les banques européennes en détresse si les réserves du Fonds de résolution unique - alimenté par les banques - s'avéraient insuffisantes. Cette capacité sera mise en place dès 2022, contre 2024 initialement.

«Il s'agit d'une étape cruciale pour le renforcement de l'union bancaire», s'est félicité Paschal Donohoe, le président de l'Eurogroupe, l'instance qui réunit les ministres des Finances de la zone euro.

Le commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, a lui salué «un grand succès», qui «démontre la volonté de compromis parmi les ministres».

Le signature du traité révisé sur le MES aura lieu en janvier prochain, lançant le processus de ratification dans les Etats membres.

Le MES a jusqu'ici essentiellement fourni des crédits à un taux bonifié aux Etats en difficulté, qui ont dû en contrepartie mettre en oeuvre des réformes pour améliorer leur compétitivité et assainir leurs finances publiques.

L'institution, qui emprunte sur les marchés financiers en émettant des obligations, dispose d'un capital de base alimenté par les 19 Etats membres de la zone euro en fonction de leur richesse.

Ce capital s'élève à 80 milliards d'euros, une sorte de caution pour les investisseurs et dans lequel le MES ne pioche pas.

Fort de sa bonne notation, notamment parce que des pays comme l'Allemagne et les Pays-Bas, jugés vertueux en matière budgétaire, y participent, il dispose d'une capacité de prêts de 410 milliards d'euros.

Sa réforme a longtemps subi des critiques en Italie, aussi bien de la Ligue (extrême-droite, dans l'opposition) de Matteo Salvini, que du Mouvement 5 étoiles (partenaire de la coalition au pouvoir).

Ces deux formations, pourtant au pouvoir lors de la négociation de cette réforme, estimaient ne pas avoir été suffisamment informées sur les détails.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.