​​La fusion Credit Suisse-UBS a probablement sauvé l'économie helvétique, selon Berne

La ministre suisse des Finances a déclaré que l'économie suisse se serait probablement effondrée si le Credit Suisse avait fait faillite, dans une interview publiée dimanche par le quotidien Le Temps. (AFP)
La ministre suisse des Finances a déclaré que l'économie suisse se serait probablement effondrée si le Credit Suisse avait fait faillite, dans une interview publiée dimanche par le quotidien Le Temps. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 avril 2023

​​La fusion Credit Suisse-UBS a probablement sauvé l'économie helvétique, selon Berne

  • Karin Keller-Sutter a estimé que le gouvernement avait agi dans le meilleur intérêt du pays en organisant rapidement la prise de contrôle de la deuxième plus grande banque de Suisse par UBS
  • Quelque 109 milliards de francs suisses (120 milliards de dollars) ont été mis sur la table, entre les garanties gouvernementales et les liquidités mises à disposition par la banque centrale suisse

GENÈVE: La ministre suisse des Finances a déclaré que l'économie suisse se serait probablement effondrée si le Credit Suisse avait fait faillite, dans une interview publiée dimanche par le quotidien Le Temps.

Karin Keller-Sutter a estimé que le gouvernement avait agi dans le meilleur intérêt du pays en organisant rapidement la prise de contrôle de la deuxième plus grande banque de Suisse par UBS, sa principale rivale dans le pays.

A la suite des craintes d'une crise bancaire mondiale le mois dernier, la confiance des investisseurs dans le Credit Suisse s’est effondrée le 15 mars, le gouvernement ayant alors orchestré une prise de contrôle le week-end précédant la réouverture des marchés le 20 mars.

Quelque 109 milliards de francs suisses (120 milliards de dollars) ont été mis sur la table, entre les garanties gouvernementales et les liquidités mises à disposition par la banque centrale suisse.

"Etant donné les circonstances, nous avons agi au mieux pour minimiser le fardeau pour l'Etat et les contribuables", a souligné Mme Keller-Sutter.

"Il ne faut pas oublier que sans une intervention déterminée des autorités, l’alternative aurait été une faillite de Credit Suisse le lundi matin, accompagnée d'un probable effondrement de l'économie suisse", a-t-elle fait valoir.

"Pourquoi? Parce qu'au fil des ans a régné une culture qui semble avoir créé de mauvaises incitations. Parce qu'il y a eu beaucoup de scandales", a estimé la ministre.

Comme UBS, le Credit Suisse figure parmi les 30 banques dans le monde jugées d'importance mondiale pour le système bancaire international et donc trop grandes pour faire faillite.

Mais ces dernières années, il s'est retrouvé englué dans une série de scandales et lors de l'effondrement de trois banques régionales américaines en mars, il est apparu comme le maillon faible de la finance mondiale.

Les pourparlers pour sa prise de contrôle par UBS ont été menés à la hâte au ministère des Finances, tenu par Mme Keller-Sutter à Berne et l'accord de 3,25 milliards de dollars a été annoncé dans la soirée du 19 mars.

Quant à savoir si des cadres seraient traduits en justice, la ministre a répondu : "c'est difficile et complexe".

Elle a estimé que la priorité du gouvernement était d'achever la fusion. UBS avait indiqué mercredi qu'il devrait boucler la prise de contrôle dans les prochains mois.

La ministre des Finances a répondu au journal qu'il était trop tôt pour parler de la structure future d'UBS, qui deviendra une mégabanque avec quelque 5.000 milliards de dollars d'actifs investis.

Mme Keller-Sutter a précisé que le gouvernement devrait analyser ce qui s'est passé dans son intégralité, puis adapter la réglementation sur les banques considérées comme trop grandes pour faire faillite

"N'oublions pas que nous avons été confrontés à une crise de confiance et comme je l'ai dit le 19 mars, la confiance ne peut pas être réglementée", a dit la ministre.


Commerce extérieur: Et si la France finalement ne s'en sortait pas si mal?

Un employé d'une usine travaille sur une chaîne d'assemblage de voitures à l'usine PSA de Kénitra, au Maroc, le 21 juin 2019 (Photo, AFP).
Un employé d'une usine travaille sur une chaîne d'assemblage de voitures à l'usine PSA de Kénitra, au Maroc, le 21 juin 2019 (Photo, AFP).
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  • La France a connu en 2022 un déficit commercial abyssal de 164 milliards d'euros, principalement en raison du coût d'importation des énergies fossiles
  • Les échanges de services de la France ont triplé en 20 ans et le pays a augmenté «ses parts de marché à l'exportation de services»

PARIS: Sortir de la "myopie" sur le commerce extérieur: c'est l'objectif d'une vaste étude sur les échanges de la France avec l'étranger, qui relève le dynamisme des exportations de services et la multitude de filiales d'entreprises françaises implantées hors de l'Hexagone.

Publiée au début de l'été, l'étude du centre de réflexion La Fabrique de l'Exportation et de l'Ecole supérieure du commerce extérieur (ESCE) bénéficie mardi d'un nouveau coup de projecteur, à l'occasion d'un débat organisé par le Cepii (Centre d'études prospectives et d'information internationales, placé auprès de la Première ministre).

"On peut être surpris de la forme de myopie qui caractérise l'analyse des échanges internationaux de la France en réduisant ceux-ci aux seuls échanges de biens", s'étonne son auteur Daniel Mirza, chercheur associé au Cepii et professeur à l'université de Tours.

Si l'on s'en tient uniquement aux échanges de biens, la France a connu en 2022 un déficit commercial abyssal de 164 milliards d'euros, principalement en raison du coût d'importation des énergies fossiles (gaz, pétrole).

Mais "depuis les années 1970 se sont développées de nouvelles formes d'échanges économiques internationaux", comme "les échanges commerciaux de services et les implantations d'entreprises à l'étranger", rappelle Daniel Mirza, qui a exploité pour son étude des données de la Banque de France, de l'OCDE ou de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).

En élargissant la focale, il établit ainsi que les échanges de services de la France ont triplé en 20 ans et que le pays a augmenté "ses parts de marché à l'exportation de services", là où celles de l'Espagne, de l'Italie ou du Royaume-Uni ont baissé.

Attention toutefois, les échanges de services sont "très mal mesurés", avertit l'économiste Isabelle Méjean auprès de l'AFP. "Historiquement les biens passent par la frontière, donc par un bureau de douane", ce qui en facilite la mesure, "alors que les services ce sont des déclarations en ligne", moins faciles à tracer, ajoute la professeure à Sciences Po, spécialiste du commerce international.

Outre le dynamisme des services, l'étude estime que le nombre de filiales françaises à l'étranger a grossi de 50% entre 2010 et 2019, pour atteindre près de 50.000 filiales.

Made by France

Petit cocorico au passage, "les filiales françaises à l'étranger sont bien plus diversifiées que les filiales allemandes", concentrées dans les domaines du commerce/réparation et de la finance, selon l'étude.

Plutôt que de se limiter au "Made in France" (la production de biens et services sur le territoire), Daniel Mirza suggère donc de s'intéresser au "Made by France" (le même indicateur, élargi à la production des filiales françaises à l'étranger).

Sans surprise, "au sein du groupe des 5 pays comparés (Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni, France), la part de marché du Made by France (24,5%) apparaît supérieure à celle du Made in France (18,6%)".

Si les services et les filiales étrangères se portent bien, Daniel Mirza n'occulte pas pour autant les difficultés de l'industrie française et il recommande notamment "d'encourager les formations pour les métiers de l'industrie lourde".

"Regagner en attractivité, c'est très multiforme", commente Isabelle Méjean. "On a fait beaucoup sur les coûts depuis vingt ans (CICE, baisse d'impôts de production)", mais il n'y a pas eu pour autant de "miracle" industriel français, d'où la nécessité de gagner en compétitivité "hors coûts".

L'étude de M. Mirza juge encore que "des mesures d'accompagnement ciblées peuvent aider les PME à l'exportation", alors qu'un plan gouvernemental justement ciblé sur ces firmes de moins de 250 salariés a été présenté fin août.

"Toutefois, l'essentiel des flux d'exportations étant réalisés par les grandes entreprises françaises, il est surtout important d'encourager le maintien en France de leurs usines et de leurs sièges sociaux", poursuit-elle.

En mai, le Haut Commissariat au Plan suggérait déjà de cibler les efforts de redressement de la balance commerciale en les dirigeant vers les filières les plus déficitaires.

"Le commerce international est basé principalement sur l'avantage comparatif" d'un pays par rapport à un autre, rappelle Isabelle Méjean. "Ce n'est pas évident qu'il faille faire de la subvention, mais il ne faut pas craindre d'être trop spécialisé", conclut-elle.


IA: ChatGPT va parler et interpréter les images

Le succès de ChatGPT depuis la fin 2022 a entraîné une course majeure à l'IA générative entre les géants des technologies (Photo, Stefani Reynolds/AFP).
Le succès de ChatGPT depuis la fin 2022 a entraîné une course majeure à l'IA générative entre les géants des technologies (Photo, Stefani Reynolds/AFP).
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  • OpenAI a indiqué lundi qu'elle avait doté son programme d'intelligence artificielle ChatGPT de la parole et de la vision pour le rendre «plus intuitif»
  • Ces nouveaux outils seront déployés dans les deux prochaines semaines pour les abonnés à ChatGPT Plus, la version payante du chatbot

SAN FRANCISCO: OpenAI a indiqué lundi qu'elle avait doté son programme d'intelligence artificielle (IA) ChatGPT de la parole et de la vision pour le rendre "plus intuitif".

L'interface qui a rendu populaire l'IA générative (capable de produire du texte, des images et d'autres contenus sur simple demande en langage courant) va ainsi bientôt pouvoir traiter des requêtes contenant des images et aussi discuter oralement avec ses utilisateurs.

Ils pourront, par exemple, prendre une photo d'un monument et "avoir une conversation avec ChatGPT" sur l'histoire du bâtiment, ou encore montrer au logiciel ce qu'il y a dans leur frigo pour qu'il leur propose une recette, suggère OpenAI dans un communiqué.

Autres cas d'usages possibles selon la start-up: aider ses enfants à faire leurs devoirs (en prenant une photo d'un problème de maths par exemple) ou encore demander au chatbot de leur raconter une histoire avant de dormir.

Ces nouveaux outils seront déployés dans les deux prochaines semaines pour les abonnés à ChatGPT Plus, la version payante du chatbot, ou les organisations clientes du service.

L'entreprise avait annoncé l'ajout à venir de telles fonctionnalités en mars dernier, au moment de la présentation de GPT-4, la dernière version de son modèle de langage, la technologie qui sous-tend chatGPT.

GPT-4 est multimédia, au sens où il peut traiter des données autres que du texte ou du code informatique.

«Hallucinations»

Le succès de ChatGPT depuis la fin 2022 a entraîné une course majeure à l'IA générative entre les géants des technologies, Google et Microsoft en tête.

Mais le déploiement à toute vitesse de ces programmes encore très peu régulés suscite aussi beaucoup d'inquiétudes, d'autant qu'ils ont tendance à "halluciner", c'est-à-dire à inventer des réponses de toutes pièces.

"Les modèles dotés de la vision présentent de nouveaux défis, des hallucinations au fait que des personnes puissent se fonder sur l'interprétation des images par le programme dans des domaines à enjeux élevés", reconnaît OpenAI dans son communiqué lundi.

La start-up assure avoir "testé le modèle" sur des sujets tels que l'extrémisme et les connaissances scientifiques et compte sur les usages dans la vie réelle et les retours des utilisateurs pour s'améliorer.

Elle a en outre limité les capacités de ChatGPT à "analyser les personnes", car l'interface "n'est pas toujours précise et ces systèmes doivent respecter la confidentialité des individus".

La plateforme de streaming Spotify a par ailleurs annoncé lundi un partenariat avec OpenAI pour traduire les podcasts directement avec de l'IA.

Des émissions enregistrées en anglais seront désormais disponibles dans d'autres langues "tout en conservant les caractéristiques vocales distinctives du locuteur", a indiqué le service dans un communiqué.

L'entreprise suédoise assure que la nouvelle technologie de génération de voix d'OpenAI "reproduit le style de l'orateur d'origine, ce qui permet une expérience d'écoute plus authentique, plus personnelle et plus naturelle que le doublage traditionnel".


Air France-KLM va commander 50 long-courriers Airbus A350

 Air France-KLM va passer une «importante commande» de 50 avions long-courriers Airbus A350 afin de "poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte" avec des appareils plus économes en carburant et émettant moins de CO2, a annoncé lundi le groupe franco-néerlandais (Photo, AFP).
Air France-KLM va passer une «importante commande» de 50 avions long-courriers Airbus A350 afin de "poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte" avec des appareils plus économes en carburant et émettant moins de CO2, a annoncé lundi le groupe franco-néerlandais (Photo, AFP).
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  • Cette commande, assortie de droits d'acquisition pour 40 appareils supplémentaires, représente plus de 16 milliards de dollars au prix catalogue d'Airbus
  • Cette commande vise à remplacer les 33 Boeing 777-200 et A330 d'ancienne génération des deux compagnies

PARIS: Air France-KLM va passer une "importante commande" de 50 avions long-courriers Airbus A350 afin de "poursuivre le renouvellement et la rationalisation de sa flotte" avec des appareils plus économes en carburant et émettant moins de CO2, a annoncé lundi le groupe franco-néerlandais.

Cette commande, assortie de droits d'acquisition pour 40 appareils supplémentaires, représente plus de 16 milliards de dollars au prix catalogue d'Airbus, jamais appliqué dans les faits en raison des rabais consentis. Les livraisons s'échelonneront entre 2026 et 2030.

Cette commande vise à remplacer les 33 Boeing 777-200 et A330 d'ancienne génération des deux compagnies. Elle portera tant sur des A350-900 que sur des A350-1000, dont la répartition n'est pas arrêtée.

"Il s'agira d'une commande évolutive, offrant au Groupe la flexibilité d'attribuer les appareils à ses différentes compagnies en fonction des dynamiques du marché et du cadre réglementaire local", précise Air France-KLM dans un communiqué.

Ces appareils, capables selon la version d'embarquer jusqu'à 410 passagers sur 16 000 kilomètres, permettent une réduction de 25% de la consommation de carburant par rapport aux avions de génération précédente et de 40% de leur empreinte sonore.

L'A350 "jouera un rôle clé dans l'atteinte de nos objectifs ambitieux en matière de décarbonation, dont celui d'atteindre -30 % d'émissions de CO2 par passager/km d'ici 2030", par rapport à 2019, selon le directeur général du groupe Benjamin Smith, cité dans le communiqué.

Air France-KLM estime que l'interdiction de l'espace aérien russe depuis le début de la guerre en Ukraine va durer. Cela a eu un rôle dans la sélection de l'A350 au dépens du Boeing 787, dont le groupe exploite 25 exemplaires, a confié Benjamin Smith lors d'une conférence téléphonique.

"Les Boeing 787-8 et 787-9 ont un excellent rayon d'action mais sont plus petits, l'A350-900 a la même taille que le 787-10 mais a le même rayon d'action que le 787-9", a-t-il expliqué, disant avoir "besoin des plus gros avions" disponibles.

Quant au Boeing 777X, qui doit encore être certifié, "il n'y a pas de créneau disponible avant au moins 5 ou 6 ans" mais l'appareil sera "candidat" pour le remplacement des Boeing 777-300 à la fin de la décennie, a-t-il estimé.

Air France utilise déjà 22 A350-900 et doit encore en recevoir 19, quand KLM dispose de 33 Boeing 787 comme avions de dernière génération.

Le groupe franco-néerlandais a par ailleurs en commande 8 A350 dans sa future version cargo.