Les chrétiens de Palestine espèrent malgré tout des fêtes de Pâque pacifiques et joyeuses

La police israélienne limite l'arrivée des chrétiens dans une église de la vieille ville de Jérusalem à Pâques 2022. (Fourni)
La police israélienne limite l'arrivée des chrétiens dans une église de la vieille ville de Jérusalem à Pâques 2022. (Fourni)
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Publié le Samedi 08 avril 2023

Les chrétiens de Palestine espèrent malgré tout des fêtes de Pâque pacifiques et joyeuses

  • Les autorités israéliennes limitent le nombre de chrétiens palestiniens autorisés à se rendre à Jérusalem pour les célébrations de Pâques
  • Les responsables des églises et les autorités israéliennes ont tenu des réunions cette année afin que les événements mobilisent le plus grand nombre de gens

RAMALLAH: Les chrétiens de toutes confessions se sont préparés à célébrer Pâques à Jérusalem alors qu'ils s'attendaient à ce que, comme l'année dernière, les autorités israéliennes limitent le nombre de chrétiens palestiniens autorisés à participer à ces célébrations.

Les points de contrôle militaires dans la Vieille Ville et sur les routes qui mènent à l'église du Saint-Sépulcre ainsi que l’obligation d’obtenir un permis pour pénétrer à l’intérieur des remparts de Jérusalem ont dissuadé de nombreuses familles chrétiennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza de participer aux célébrations, a-t-on appris auprès d'Arab News.

Ghadir al-Najjar, une chrétienne de Bethléem qui vit à Jérusalem, fait remarquer que les célébrations de Pâques coïncident cette année avec le ramadan, ce qui les rend tout à fait particulières. Selon elle, les chrétiens qui souhaitent participer aux célébrations du Samedi saint dans l'église du Saint-Sépulcre sont susceptibles d'arriver un jour ou deux à l'avance et de se cacher dans la maison d'un parent ou d'un ami dans la vieille ville afin de pouvoir se rendre à l'église le jour même sans passer par les points de contrôle.

Jack Nassar, un chrétien de Ramallah qui possède une carte d'identité de Jérusalem, confie à Arab News que Jérusalem est plus importante pour les chrétiens que Bethléem ou Nazareth. Il ajoute que les Israéliens n'accordent pas toujours les permis d'entrée à tous les membres de la famille au moment de Pâques: parfois, ils sont accordés aux parents, mais pas aux enfants, ou inversement.

Nassar explique que de nombreux chrétiens de Cisjordanie ne participent plus aux célébrations de Pâques à Jérusalem en raison des embouteillages aux points de contrôle de Kalandia et de Bethléem qui mènent à Jérusalem. Il précise que la police israélienne aux points de contrôle de la vieille ville fait une discrimination entre les chrétiens arabes et les chrétiens étrangers.

«Pendant les célébrations du Samedi saint à l'église du Saint-Sépulcre, un policier israélien s'est levé et a crié aux milliers de chrétiens qui affluaient à l'église pour assister aux célébrations: “Le chrétien arabe se tient à droite et le chrétien étranger à gauche”, ce qui a provoqué la colère des chrétiens palestiniens», raconte Nassar à Arab News.

Nassar affirme avoir été battu par la police israélienne devant l'église du Saint-Sépulcre il y a cinq ans, alors qu'il participait aux célébrations du Vendredi saint. Il a déclaré que la police lui avait demandé à quelle confession ses deux amis et lui appartenaient. Lorsqu'il leur avait répondu qu'ils étaient «des chrétiens arabes sans secte», un officier de police l'avait «violemment» poussé hors de l'église et l'avait battu.

Les autorités israéliennes déclarent que l'église du Saint-Sépulcre ne peut accueillir qu'un nombre de personnes limité et qu’elle est dans l’incapacité de recevoir les fidèles qui affluent au moment de Pâques. «Ils n'autorisent pas les chrétiens palestiniens à entrer dans la Vieille Ville sous prétexte que l'église ne peut accueillir des milliers de personnes», souligne l'archevêque Munib Younan, ancien chef de l'Union luthérienne, à Arab News. Nassar réfute aussi les affirmations des Israéliens.

«Pourquoi ne limitent-ils pas le nombre de juifs autorisés à entrer pour prier devant le mur des Lamentations, alors qu'ils limitent le nombre de chrétiens qui viennent à l'église du Saint-Sépulcre? Il est inacceptable de limiter le nombre de chrétiens autorisés à participer aux célébrations de Pâques», s’indigne-t-il.

Nassar ajoute que les responsables des Églises chrétiennes en Terre sainte n'étaient pas arabes et qu'ils ne comprenaient donc pas les souffrances des chrétiens palestiniens sous l'occupation israélienne. Par conséquent, ils ne font pas pression sur les autorités israéliennes pour qu'elles facilitent les déplacements des chrétiens qui viennent de Jérusalem et de ceux qui y vont, ni pour qu'elles garantissent la liberté de circulation entre la Cisjordanie, la bande de Gaza et Israël.

«Ce qui compte pour eux, ce sont uniquement leurs intérêts et ceux des pays dont ils sont originaires», souligne Nassar.

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Un groupe de scouts dans les rues de Ramallah pour Pâques en 2022. (Fourni)

Le dimanche 2 avril, la procession chrétienne du dimanche des Rameaux, à laquelle ont participé des centaines de chrétiens du monde entier, a débuté à l'église de Beit Faji, sur le mont des Oliviers, et s'est dirigée vers l'église de Sainte-Catherine, dans la Vieille Ville. Les participants portaient des branches de palmier et d'olivier ainsi que les drapeaux de leurs pays. Mais les Palestiniens qui arboraient le drapeau palestinien risquaient d'être arrêtés par la police israélienne, si bien que beaucoup ont préféré porter des T-shirts aux couleurs du drapeau palestinien.

Le père Ibrahim Faltas, procureur général de la curatelle de Terre sainte, raconte à Arab News que les chrétiens sont furieux de la récente vague d'attentats perpétrés contre des églises et des cimetières chrétiens à Jérusalem. Il indique que les responsables des églises ont envoyé des lettres de protestation aux autorités israéliennes, qui avaient qualifié les assaillants de «malades mentaux».

«Nous ne connaissons toujours pas les motifs de ces attaques», précise le père Faltas à Arab News.

Le père Faltas révèle que des réunions ont eu lieu entre les responsables d'églises et les autorités israéliennes pour permettre l'entrée d'un grand nombre de chrétiens dans l'église du Saint-Sépulcre le Samedi saint (8 avril) et pour s'assurer que les violences de l'année dernière ne se répètent pas.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis affirment bénéficier d'un soutien régional pour la résolution de paix sur Gaza

Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
Des bâtiments détruits par l'armée israélienne  dans le quartier de Shijaiya de la ville de Gaza, lors d'une visite organisée par l'armée pour les journalistes, le 5 novembre 2025. (AP Photo)
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  • Selon le projet de résolution, la gouvernance de Gaza serait transférée au Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe
  • Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par le Conseil de sécurité

NEW YORK : La mission américaine auprès de l'ONU a déclaré mercredi que des partenaires régionaux clés, notamment l'Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis, ont apporté leur soutien à son projet de résolution pour Gaza.

Cette évolution est le signe d'une avancée diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'un mandat transitoire de deux ans pour l'enclave déchirée par la guerre et du déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Au cours d'une réunion convoquée par l'ambassadeur américain aux Nations unies, Mike Waltz, les dix membres élus et non permanents du Conseil (Algérie, Danemark, Grèce, Guyane, Pakistan, Panama, Corée du Sud, Sierra Leone, Slovénie et Somalie), rejoints par des États régionaux tels que l'Arabie saoudite, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, ont exprimé leur soutien à l'initiative menée par Washington, a déclaré un porte-parole de la mission américaine.

Le projet de résolution soutient la création d'un organe de gouvernance transitoire, appelé "Conseil de la paix". Le contrôle de la bande de Gaza serait ainsi transféré des mains du Hamas et la démilitarisation serait imposée au groupe.

Le projet de résolution autorise également le déploiement d'une "Force internationale de stabilisation" à Gaza, qui opérerait dans le cadre d'un mandat de deux ans de l'ONU. Elle aurait le pouvoir d'utiliser "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils, superviser les flux d'aide humanitaire, sécuriser les zones le long des frontières avec Israël et l'Égypte, démilitariser les acteurs non étatiques et former une nouvelle force de police palestinienne.

Une copie du projet de résolution a été distribuée mercredi soir pour examen formel par les 15 membres du Conseil de sécurité.

L'adhésion régionale au projet reflète "l'opportunité historique" de mettre fin à des décennies d'effusion de sang au Moyen-Orient et de transformer Gaza en un territoire plus sûr et plus prospère, a poursuivi le porte-parole, et souligne l'intention des États-Unis de traduire la résolution en résultats plutôt qu'en "discours sans fin".

Le soutien des principaux acteurs régionaux est important car leur participation est largement considérée comme une condition préalable à l'autorisation de toute force multinationale de stabilisation d'opérer à Gaza et d'obtenir une légitimité internationale.

Le porte-parole américain a souligné qu'aucune troupe américaine ne serait déployée à Gaza. En revanche, Washington a engagé des pourparlers avec des États tels que l'Indonésie, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Qatar, la Turquie et l'Azerbaïdjan en vue de fournir des troupes à une force internationale de stabilisation.

Le projet de texte stipulerait qu'une telle force opérerait sous un commandement unifié, comme convenu par le Conseil de paix, l'Égypte et Israël une fois que des accords sur le statut de la mission auront été conclus.

Il décrit également une séquence d'événements au cours desquels la force stabilisera la situation sécuritaire à Gaza, démilitarisera les groupes armés non étatiques, mettra les armes hors service et supervisera la formation et le soutien de la force de police palestinienne nouvellement approuvée.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.