Joe l'Irlandais: comment Biden use et abuse de ses origines

Sur cette photo prise le 7 octobre 2020, une peinture géante de Joe Biden, candidat à l'élection présidentielle américaine, est érigée dans sa maison ancestrale de Ballina, au nord-ouest de l'Irlande. (AFP).
Sur cette photo prise le 7 octobre 2020, une peinture géante de Joe Biden, candidat à l'élection présidentielle américaine, est érigée dans sa maison ancestrale de Ballina, au nord-ouest de l'Irlande. (AFP).
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Publié le Dimanche 09 avril 2023

Joe l'Irlandais: comment Biden use et abuse de ses origines

  • Pour Joe Biden, toutes les occasions de rappeler ses origines sont bonnes
  • En octobre 2020, dans l'un de ses derniers clips de campagne, Joe Biden lit un poème du Prix Nobel de littérature irlandais Seamus Heaney

WASHINGTON : "Je suis Irlandais!" Joe Biden, qui s'apprête à passer quelques jours sur la terre de ses ancêtres, revendique ses racines avec une ferveur teintée d'intérêt politique bien senti.

"La BBC? Je suis Irlandais!" Cette vidéo non datée, dans laquelle le président américain éconduit avec le sourire un journaliste britannique, a eu un franc succès sur internet.

Pour le démocrate de 80 ans, deuxième président catholique de l'histoire américaine après John Fitzgerald Kennedy, toutes les occasions de rappeler ses origines sont bonnes.

Quand l'équipe de rugby irlandaise bat les redoutables All Blacks en novembre 2021, il décroche son téléphone pour les féliciter.

En octobre 2020, dans l'un de ses derniers clips de campagne, Joe Biden lit un poème du Prix Nobel de littérature irlandais Seamus Heaney.

Bien sûr, le président des Etats-Unis n'a pas de passeport irlandais. Et il est d'origine britannique du côté paternel.

Famine

Mais, en public, Joe Biden n'évoque généralement que ses ancêtres maternels, une lignée que le "Irish Family History Centre" a très officiellement retracée, à sa demande.

Ses ancêtres ont quitté les comtés de Mayo (ouest) et de Louth (est) au milieu du XIXème siècle, fuyant comme tant d'autres une Irlande ravagée par la famine, pour finalement s'établir en Pennsylvanie (est), à Scranton, le berceau familial du président américain.

Joe Biden va donc faire le chemin à l'envers. Son voyage prévoit des étapes à Belfast mardi, pour commémorer la signature il y a 25 ans des accords de paix sur l'Irlande du Nord, et à partir de mercredi une séquence très officielle à Dublin.

Mais la Maison Blanche a aussi organisé des haltes plus personnelles sur les terres de ses ancêtres, comme déjà en 2016, quand Joe Biden était allé en Irlande en tant que vice-président.

Ira-t-il à nouveau dans ce pub de village fondé par sa famille? Si oui, pas de pinte de bière pour Joe Biden: "Je suis le seul Irlandais qui n'ait jamais bu une goutte d'alcool", plaisantait-il récemment.

Le démocrate, qui semble déjà en campagne pour 2024 même s'il refuse de le dire officiellement, s'est promis de revigorer le "rêve" américain, de redonner espoir et confiance à ses compatriotes. Quoi de mieux pour cela que de s'appuyer sur un récit volontiers lyrique de l'émigration irlandaise?

Dans un discours en 2013, marquant son admission dans le "Irish America Hall of Fame", il évoquait l'histoire de sa famille pour mieux vanter les Etats-Unis, cette terre de "possibilités pour ceux qui sont prêts à travailler dur et à respecter les règles", et pour affirmer le droit à la "dignité" - des références encore aujourd'hui incontournables dans ses discours.

Imaginaire américain

"C'est un récit des origines puissant, qui puise dans l'imaginaire de l'Amérique", analyse pour l'AFP Coilin Parsons, directeur des études irlandaises à l'université de Georgetown.

L'octogénaire à la vie privée semée de deuils - Joe Biden a perdu deux enfants - et à la vie politique rempli d'échecs cuisants, explique souvent qu'il a puisé la force de rebondir à deux sources: sa foi et ses valeurs familiales.

Le 17 mars dernier, en commémorant la fête nationale irlandaise, il confiait que son grand-père maternel lui avait livré cette devise: "Joey, ne plie jamais, ne t'incline jamais, ne t'agenouille jamais, ne t'avoue jamais vaincu."

L'attachement viscéral de Joe Biden, président volontiers sentimental et parfois un brin soupe-au-lait, à cet héritage irlandais a évidemment aussi une dimension politique.

"Aucun autre pays n'a ce niveau de considération" aux Etats-Unis, commente Coilin Parsons, en rappelant que depuis 1952, un représentant du gouvernement irlandais est reçu chaque année à la Maison Blanche et au Congrès pour la Saint Patrick.

Plus de 30 millions d'Américains revendiquent des racines irlandaises et "le vote irlando-américain compte encore aujourd'hui dans des Etats stratégiques tels que la Pennsylvanie et l'Ohio", poursuit-il.

Pour l'universitaire, le voyage de Joe Biden ne sera toutefois pas seulement une évocation du passé et du folklore.

"Il y a les trèfles et les danses traditionnelles, mais de plus en plus l'Irlande raconte une autre histoire".

"A un moment de tournant conservateur aux Etats-Unis, l'Irlande est ce pays qui a contesté l'influence de l'Eglise catholique" pour autoriser le mariage homosexuel, fait-il notamment valoir.

Joe Biden lui-même, bien que catholique fervent, est devenu un défenseur convaincu du droit à l'avortement face aux attaques de la droite américaine religieuse.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.