Le désarroi de locataires québécois face à l'essor des expulsions

Le locataire Joseph Picard, 68 ans, est assis dans son appartement du quartier Hochelaga à Montréal, Québec, Canada, le 15 mars 2023. Il doit quitter l'appartement dans lequel il vit depuis des décennies, car l'immeuble sera converti en hébergement touristique par le propriétaire. (Photo Alexis Aubin / AFP)
Le locataire Joseph Picard, 68 ans, est assis dans son appartement du quartier Hochelaga à Montréal, Québec, Canada, le 15 mars 2023. Il doit quitter l'appartement dans lequel il vit depuis des décennies, car l'immeuble sera converti en hébergement touristique par le propriétaire. (Photo Alexis Aubin / AFP)
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Publié le Dimanche 09 avril 2023

Le désarroi de locataires québécois face à l'essor des expulsions

  • Symptômes de la crise du logement, les expulsions ont plus que doublé dans les villes de Montréal et de Québec entre 2021 et 2022, selon un rapport d'associations de locataires
  • La ministre québécoise de l'Habitation, France-Elaine Duranceau, a récemment promis d'agir contre les opérations visant à créer des Airbnb

MONTRÉAL : «Je vais être déraciné»: comme de plus en plus de locataires québécois, Jean-François Raymond est contraint de quitter l'appartement dans lequel il habite depuis 22 ans et qui deviendra prochainement un hébergement touristique.

Le 30 décembre, ce Québécois de 58 ans a eu «l'impression de tomber dans un trou», lorsqu'il a reçu un courrier l'informant que son logement allait être transformé en «hébergement touristique de courte durée».

Même situation pour son voisin du dessus, Joseph Picard, qui va devoir quitter le logement dans lequel il vit depuis 54 ans.

«Les propriétaires veulent faire plus d'argent», affirme ce locataire de 68 ans, lunettes rectangulaires et cheveux grisonnants, qui ne sait pas encore où il habitera après le 30 juin.

Symptômes de la crise du logement, les expulsions ont plus que doublé dans les villes de Montréal et de Québec entre 2021 et 2022, selon un rapport d'associations de locataires.

Et ce phénomène «alarmant» s'étend désormais au reste de la province, les expulsions bondissent en dehors de ces deux villes (+508%).

«La majorité des expulsions sont frauduleuses: elles ont simplement pour but de faire une opération spéculative», au détriment «des personnes les plus pauvres», s'insurge Martin Blanchard, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ).

La ministre québécoise de l'Habitation, France-Elaine Duranceau, a récemment promis d'agir contre celles visant à créer des Airbnb.

Le débat sur la location à court terme a été relancé ces dernières semaines après la mort de sept personnes dans l'incendie d'un édifice de la fin du XIXe siècle qui abritait des Airbnb dans une zone interdite du Vieux-Montréal.

- Peu de recours possibles -

Dans le contexte d'une pénurie de logements, les expulsions sont aussi une façon d'appliquer des «hausses de loyer absolument folles» en signant un bail avec de nouveaux locataires, avance Martin Blanchard.

Dans la province francophone, la majorité des baux durent seulement une année, ce qui ouvre la porte à des revalorisations régulières.

Toujours moins élevés qu'à Vancouver ou Toronto, les prix des logements à Montréal ont grimpé de 7% en 2022 par rapport à l'année précédente, selon des chiffres du site d'annonces locatives Rentals, diffusés en mars.

«Les propriétaires sont autant pris à la gorge» que les locataires, réplique Marc-André Plante, porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), évoquant la hausse des taxes municipales, des taux d'intérêts et des coûts de rénovation.

«Dans des bâtiments où les locataires sont là depuis 20 ou 25 ans, les prix des logements sont tellement bas par rapport au marché que les dépenses du propriétaire sont plus élevées que les revenus», souligne M. Plante.

Conséquence: «le parc locatif se détériore et on est obligé d'expulser les locataires pour le rénover».

Hors certaines exceptions, un propriétaire peut légalement expulser son locataire pour transformer le logement en location court terme, l'agrandir, le diviser, s'il souhaite le reprendre pour s'y loger ou pour l'un de ses proches.

Une fois que le propriétaire a obtenu les autorisations nécessaires, «le locataire n'a aucune défense. Il n'a quasiment pas d'autres choix que de partir», affirme Kimmyanne Brown, avocate en droit du logement.

Selon elle, les personnes vulnérables, avec de bas revenus, sont les principales victimes, et peu savent qu'elles ont 30 jours pour intenter un recours.

En perdant son appartement de trois chambres qu'il paye 910 dollars canadiens par mois (618 euros), bien en-dessous des prix du marché, Jean-François Raymond va probablement devoir quitter l'île de Montréal, où les logements sont devenus rares et trop chers pour lui.


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.