Accès aux soins sans ordonnance: la porte s'entrouvre, un peu

L'objectif sera de désembouteiller un peu les cabinets des médecins généralistes alors qu'il est de plus en plus difficile pour bon nombre de Français d'y avoir accès. (Photo, AFP)
L'objectif sera de désembouteiller un peu les cabinets des médecins généralistes alors qu'il est de plus en plus difficile pour bon nombre de Français d'y avoir accès. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 10 avril 2023

Accès aux soins sans ordonnance: la porte s'entrouvre, un peu

  • Le texte «n'aura qu'un effet cosmétique», estime de son côté Sébastien Guérard, le président de la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR)
  • Les pharmaciens pourront ainsi renouveler d'eux-même, pour trois mois, une ordonnance pour une affection chronique

PARIS: Accéder aux soins d'un kiné, d'une orthophoniste ou d'une infirmière, en étant remboursé mais sans passer par la visite au médecin traitant: la France est loin d'y être encore, mais vient d'accomplir un premier pas dans cette direction.

Députés et sénateurs se sont mis d'accord la semaine dernière sur une proposition de loi de la députée Renaissance Stéphanie Rist qui avait pour but d'ouvrir l'accès direct aux kinés et orthophonistes, ou aux infirmières en pratique avancée (dites "IPA", intervenant notamment sur certaines maladies chroniques).

Avec pour objectif de désembouteiller un peu les cabinets des médecins généralistes alors qu'il est de plus en plus difficile pour bon nombre de Français d'y avoir accès.

L'accord a été trouvé difficilement, lors de la commission mixte paritaire (CMP) jeudi, et "après d'âpres et longues discussions", a reconnu Stéphanie Rist. Sous la pression des médecins, les sénateurs ont insisté jusqu'au bout pour limiter au maximum cet accès direct aux kinés et infirmières en pratique avancée.

Finalement, il sera réservé uniquement à ceux qui exercent en association avec des médecins, dans des structures comme les MSP (Maisons de santé pluriprofessionnelles).

Exit l'accès direct pour les professionnels qui travaillent seuls, mais sont inscrits dans une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), comme le voulaient le gouvernement et les députés.

Les CPTS sont environ 400 en France aujourd'hui et couvrent environ la moitié de la population - plusieurs centaines d'autres sont en projet.

"Une fois de plus, nous avons cédé devant le lobbying médical principalement sénatorial (...) faisant fi des difficultés d'accès aux soins de nos concitoyens", a réagi Emmanuel Hardy, président de l'Union national des infirmiers de pratique avancée.

Le texte "n'aura qu'un effet cosmétique", estime de son côté Sébastien Guérard, le président de la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR).

"Seuls 3%" des kinés exercent en MSP, a regretté M. Guérard, soulignant que médecins ou services d'urgence devront continuer à prendre en charge des accidents bénins --entorses par exemple-- qu'un de ses collègues pourrait parfaitement prendre en charge.

«Une digue a sauté»

Pour les orthophonistes, les sénateurs se sont montrés un peu moins inflexibles. S’ils sont membres d'une CPTS, ils pourront accueillir des patients non envoyés par un médecin. Mais encore faut-il que cette communauté territoriale autorise explicitement l'accès direct dans son "projet de santé".

"Cela revient à le laisser au bon vouloir des professionnels de santé locaux", regrette Sarah Degiovani, présidente de la fédération nationale des orthophonistes. "Nous avons obtenu une ouverture, mais il va falloir encore transformer l'essai".

Le compromis députés-sénateurs est plus ouvert à un rôle accru dans les soins des pharmaciens.

Les pharmaciens pourront ainsi renouveler d'eux-même, pour trois mois, une ordonnance pour une affection chronique.

"On va devoir faire un travail conventionnel pour organiser tout cela, mais j'espère que cela sera fait pour la fin de l'année", se félicite Philippe Besset, le président de la fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

Les tests rapides pour certaines affections - comme ceux de l'angine bactérienne ou de la cystite - vont pouvoir se généraliser. Et les préparateurs en pharmacie vont désormais pouvoir vacciner, comme les pharmaciens eux-même.

Au total, "une digue a sauté en terme de partage de compétences entre le médecin" et les autres soignants, estime Maria Roubtsova, de l'UFC Que Choisir. "Mais il ne faut pas trop se faire d'illusion sur l'impact immédiat pour les patients", ajoute-t-elle.

"On a fait un petit pas alors qu'on aurait pu faire un grand saut en avant", résume de son côté Gérard Raymond, le président de France Assos Santés, qui fédère des associations de patients.

"Ce sont des transformations profondes" des métiers des uns et des autres, "qu'il faut amener petit à petit", reconnait-il toutefois.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.