Zahi Hawass demande le retrait de la statue «offensante» de Champollion au Collège de France

La statue en question, située dans la cour du Collège de France, représente Champollion debout, le pied posé sur la tête de la statue de Ramsès. (Wikimedia Commons/NonOmnisMoriar/CC BY-SA 3.0)
La statue en question, située dans la cour du Collège de France, représente Champollion debout, le pied posé sur la tête de la statue de Ramsès. (Wikimedia Commons/NonOmnisMoriar/CC BY-SA 3.0)
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Publié le Lundi 10 avril 2023

Zahi Hawass demande le retrait de la statue «offensante» de Champollion au Collège de France

  • La statue, située dans la cour du Collège de France, représente l’archéologue français, le pied posé sur la tête de Ramsès
  • Le Dr Hawass a aussi demandé la restitution du plafond du zodiaque (zodiaque de Dendérah), actuellement exposé au musée du Louvre

LE CAIRE: Le Dr Zahi Hawass, archéologue et égyptologue de renommée mondiale, a demandé que la statue de l’archéologue français Jean-François Champollion, située dans la cour du Collège de France, soit retirée ou déplacée, la considérant comme offensante pour le peuple égyptien.

La statue représente Champollion debout, le pied posé sur la tête de la statue de Ramsès. Le Dr Hawass a formulé cette demande lors d’une conférence donnée récemment dans le cadre d’une grande exposition d’antiquités à Paris intitulée «Ramsès et l’or des pharaons», qui se poursuit jusqu’au 17 septembre.

«Cette statue témoigne d’un mépris et d’un manque d’appréciation que ne partagent pas les Égyptiens, qui reconnaissent le rôle de Champollion dans le domaine de l’égyptologie et qui ont donné son nom à une rue. C’est pourquoi nous exigeons le même respect», a expliqué le Dr Hawass.

Outre le cercueil de Ramsès II, l’un des plus anciens pharaons de l’Égypte ancienne, l’exposition présente une série d’objets égyptiens anciens, notamment des bijoux en or et en argent massif, des statues, des amulettes, des masques et d’autres sarcophages.

Des reproductions multimédias ultramodernes mettent en valeur la civilisation égyptienne ancienne et permettent aux visiteurs de découvrir la vie et les réalisations de Ramsès II. L’exposition itinérante s’est tenue dans plusieurs grandes villes. Elle a été inaugurée à Houston en novembre 2021 avant d’être organisée à San Francisco en août 2022.

La statue de Champollion, sculptée par Frédéric Auguste Bartholdi en 1875, est fabriquée à partir d’un seul bloc de pierre calcaire. Champollion est le chercheur français qui a percé les secrets des hiéroglyphes de l’Égypte ancienne. 

Par ailleurs, le Dr Hawass a également demandé à la France de restituer d’autres antiquités. «Le plafond du zodiaque (zodiaque de Dendérah) actuellement exposé au musée du Louvre doit être restitué à son lieu d’origine, pour être placé dans le temple de Dendérah, dans le gouvernorat de Qena (sud de l’Égypte)», a-t-il expliqué.

Le zodiaque de Dendérah est une ancienne représentation égyptienne du ciel et des étoiles. Il s’agit d’un bas-relief circulaire sculpté dans le plafond du temple d’Hathor, situé à Dendérah. Le plafond du zodiaque est l’une des plus anciennes représentations connues des constellations.

Le général Louis Desaix, membre de l’expédition de Napoléon en Égypte, a été tellement captivé par ce plafond qu’il a demandé à l’artiste Denon de le dessiner pour la Description de l’Égypte, le compte rendu de l’exploration de l’Égypte par les membres de l’expédition.

La beauté et la signification du plafond ne sont pas passées inaperçues pour le collectionneur français Sébastien Saulnier, qui a décidé qu’une pièce aussi remarquable devait appartenir à la France. Cependant, Saulnier tenait à garder son projet secret. Il a donc annoncé qu’il effectuait des fouilles à Thèbes, où il a acheté des momies et des antiquités pour brouiller les pistes.

Durant cette période, des visiteurs anglais réalisaient également des croquis à Dendérah, et ce n’est qu’après leur départ que Saulnier est revenu. Avec l’aide de son agent français, Saulnier a retiré le plafond du temple et l’a transporté à Paris. Le plafond a finalement été vendu au roi Louis XVIII pour 150 000 francs.

En octobre dernier, Le Dr Hawass a lancé une pétition en ligne pour demander la restitution de la pierre de Rosette, qui se trouve actuellement au British Museum de Londres, et du plafond du zodiaque, qui se trouve au musée du Louvre en France.

Le Dr Hawass avait alors déclaré que «le plafond du zodiaque est considéré comme un artefact égyptien unique et important» et que «le retirer de son emplacement d’origine constitue un acte immoral car il s’agit d’un symbole de la civilisation égyptienne qui doit être remis à sa place légitime».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


En Tunisie, un décret présidentiel contre les « fausses informations» menace les libertés

Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
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  • En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54
  • La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali

TUNIS: La multiplication des poursuites judiciaires en Tunisie contre des journalistes et personnalités publiques depuis la publication d'un décret visant à combattre ce que le gouvernement considère comme de "fausses informations" est devenu une "menace" pour la liberté d'expression encourageant "l'autocensure", déplorent des ONG et des professionnels des médias.

Le 13 septembre 2022, le président Kais Saied a promulgué le "décret 54" qui punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

La même peine peut être appliquée en cas de diffusion "de nouvelles ou de faux documents (...) visant à diffamer d'autres personnes, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement". Le temps de détention double "si la personne visée est un agent public", selon le décret controversé.

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54, affirme à l'AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar.

En dépit de ses objectifs officiels, ce "décret-loi n'a par exemple jamais été appliqué aux cas de cyberattaques", note-t-il.

Pour le célèbre chroniqueur radio Haythem Mekki, le texte vise "à faire taire les voix indésirables au pouvoir, ce qui explique les multiples poursuites lancées contre des personnes qui n'ont fait que critiquer les autorités".

Objet lui-même d'une enquête sur la base du décret 54 pour une publication sur l'état de la morgue de l'hôpital de Sfax (centre), ce journaliste estime que le texte a "réussi à intimider les milieux médiatiques et gravement affecté la liberté d'expression".

"On n'ose quasiment plus critiquer le président, ni en faire un objet de satire alors qu'à un moment on avait des guignols (des marionnettes humoristiques, ndlr) pour tous les responsables de l'Etat", constate-t-il. "La chape de plomb est là et pèse lourd", déplore M. Mekki.

La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis le coup de force en juillet 2021 du président Saied, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs ONG et l'opposition ont déploré un recul des droits et libertés.

"Climat de peur" 

Selon l'ONG américaine Human Rights Watch, le pouvoir tunisien utilise ce décret "pour étouffer et intimider un large éventail de critiques".

Pour le professeur en science de l'information, Sadok Hammami, "ce décret-loi n'est pas du tout une réponse à la désinformation ni aux +fake news+ puisqu'il vise plus particulièrement des personnalités publiques et politiques".

"Le climat actuel décourage les professionnels des médias et instaure une atmosphère de peur, de censure et d'autocensure", selon lui.

"Aujourd'hui, les gens craignent de s'exprimer pour ne pas subir les foudres du décret 54", confirme à l'AFP Hamza Belloumi, un animateur de télévision vedette.

Son émission hebdomadaire qui dévoile des affaires de corruption ou des sujets sociaux sensibles, s'appuyait sur les témoignages de personnes "qui avaient le courage de parler, mais sont beaucoup plus réticentes aujourd'hui". "Soit elles n'acceptent pas de parler, soit elles réclament des garanties d'anonymat", regrette-t-il, soulignant avoir "énormément réduit" le nombre de reportages.

Même si "l'idée du texte était motivée par une bonne volonté, son utilisation est mauvaise. Il est devenu un instrument pour museler la parole", ajoute-t-il.

Fin février, 40 députés ont déposé une demande au Parlement pour réviser le décret mais son examen est "entravé par le président" de la Chambre, accuse le président du SNJT.

L'avocat et militant politique Ayachi Hammami, poursuivi depuis janvier en vertu du décret après une intervention radiophonique sur la situation des magistrats, déplore "une instrumentalisation des lois pour frapper fort les voix opposantes, les écarter et faire peur aux Tunisiens".

"Il est temps de réviser ce décret surtout à l'approche de la présidentielle (prévue à l'automne, ndlr) qui exige le plus grand niveau de solidarité entre les acteurs médiatiques, politiques et socio-économiques", abonde le député indépendant Mohamed Ali.

 

 


Une offensive israélienne sur Rafah «pourrait conduire à un bain de sang» selon le chef de l'OMS

Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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  • Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas
  • Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville

GENÈVE: Une offensive terrestre de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "pourrait conduire à un bain de sang", a mis en garde le chef de l'Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X.

"L'OMS est profondément préoccupée par le fait qu'une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour "anéantir" selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza" car Rafah "est au coeur des opérations humanitaires", a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles à l'attaque du Hamas, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


La Sûreté publique saoudienne publiera samedi les instructions pour obtenir le permis d’entrée à La Mecque avant la saison du Hajj

La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
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  • La Direction générale des passeports a déclaré qu’elle avait commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque
  • Tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes

RIYAD: La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d’entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Elle a par ailleurs expliqué que tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes et a indiqué que ceux qui n’obtiennent pas les permis nécessaires se verront interdire l’accès à la Ville sainte.

La Direction générale des passeports a également déclaré avoir commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque afin de simplifier les procédures d’entrée pour les résidents pendant la saison du Hajj.

Le service numérique, accessible via la plate-forme en ligne Absher et le portail Muqeem du ministère de l’Intérieur, permettra à ceux qui souhaitent obtenir un permis d’entrée de soumettre leurs documents en ligne sans avoir à se rendre en personne dans les bureaux de passeports.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com