Washington dénonce la «détention arbitraire» du journaliste américain en Russie

Cette photo prise le 24 juillet 2021 montre le journaliste américain Evan Gershkovich (Photo, AFP).
Cette photo prise le 24 juillet 2021 montre le journaliste américain Evan Gershkovich (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 11 avril 2023

Washington dénonce la «détention arbitraire» du journaliste américain en Russie

  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a «déterminé qu'Evan Gershkovich est détenu de façon arbitraire par la Russie», selon un communiqué
  • «Le journalisme n'est pas un crime. Nous condamnons la répression continue par le Kremlin des voix indépendantes en Russie et sa guerre contre la vérité», poursuit le communiqué

WASHINGTON: Les États-Unis ont formellement dénoncé lundi la "détention arbitraire" d'Evan Gershkovich, journaliste américain détenu en Russie sur des accusations d'espionnage, et ont appelé à sa "libération immédiate".

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a "déterminé qu'Evan Gershkovich est détenu de façon arbitraire par la Russie", selon un communiqué du porte-parole du département, Vedant Patel.

"Le journalisme n'est pas un crime. Nous condamnons la répression continue par le Kremlin des voix indépendantes en Russie et sa guerre contre la vérité", poursuit le communiqué qui précise que le gouvernement américain fournira "tout le soutien nécessaire" au journaliste du Wall Street Journal et à ses proches.

Cette qualification de "détention arbitraire", qui était attendue, déclenche une série de procédures au sein de l'administration américaine et permet notamment aux autorités d'échanger des informations avec les proches du journaliste.

Elle permet aussi de confier le dossier à l'émissaire spécial pour les otages, Roger Carstens, et d'allouer des fonds spécifiques.

Evan Gershkovich est "un éminent journaliste, son arrestation représente une attaque sur la presse libre et devrait provoquer l'indignation parmi tous les peuples et États libres à travers le monde", ont déclaré dans une lettre la rédactrice en chef du Wall Street Journal, Emma Tucker, et le patron de Dow Jones (maison mère du "WSJ"), Almar Latour, en réaction à l'annonce du département d'État.

M. Blinken avait lui-même qualifié la détention du journaliste d'"injuste", en marge d'une réunion de l'Otan la semaine dernière à Bruxelles.

Peu auparavant lundi, le porte-parole du département d'État avait souligné que les autorités russes avaient notifié les États-Unis le weekend dernier de la détention du journaliste, tout en continuant à refuser un accès consulaire.

"Le ministère (russe) a fourni une notification de détention, mais toujours pas un accès consulaire en violation de ses obligations", a-t-il affirmé, en pressant les autorités russes à le faire.

«Ridicules»

Le journaliste américain Evan Gershkovich, ancien employé de l'AFP, a été arrêté en Russie le 29 mars. Il a été officiellement inculpé d'"espionnage" vendredi dernier, une accusation que lui et son employeur le Wall Street Journal ont rejeté avec force.

Selon l'agence de presse russe Interfax, M. Gershkovich est plus précisément poursuivi sur la base de l'article 276 du code pénal russe, un chef d'accusation passible de 20 ans de prison.

Cette inculpation ouvre la voie à un procès dont la date n'a pas encore été annoncée.

Le reporter a été arrêté par les services de sécurité russes lors d'un reportage à Ekaterinbourg, dans l'Oural. Les autorités l'ont accusé notamment de recueillir des informations sur l'industrie russe de défense.

Washington a rejeté ces allégations les jugeant "ridicules".

Le chef de la diplomatie américaine a par ailleurs réitéré un appel à la libération d'un autre détenu en Russie, Paul Whelan, que les États-Unis jugent également emprisonné de façon arbitraire.

L'arrestation du journaliste américain fait suite à un échange intervenu en décembre entre la star américaine du basket Brittney Griner, qui se trouvait en détention en Russie, et le marchand d'armes russe Viktor Bout, prisonnier aux États-Unis.

Washington a plusieurs fois accusé Moscou d'arrêter arbitrairement des Américains pour s'en servir de monnaie d'échange et récupérer des Russes détenus aux États-Unis.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.