À Paris, un iftar… livré à domicile

Iftar: L’offre est d’une grande variété, aussi bien dans Paris que dans sa banlieue. (AFP).
Iftar: L’offre est d’une grande variété, aussi bien dans Paris que dans sa banlieue. (AFP).
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Publié le Mardi 11 avril 2023

À Paris, un iftar… livré à domicile

  • Comme Reem, nombreux sont les musulmans français qui s’adonnent au confort de l’iftar livré à domicile
  • Le repas de rupture du jeûne est désormais présent sur les plates-formes de livraisons à domicile et il fait partie du paysage culinaire français, n’en déplaise aux défenseurs purs et durs d’une laïcité même gastronomique

PARIS: Travailler et jeûner pendant le mois du ramadan n’est pas toujours facile pour les musulmans français. Reem, Française d’origine égyptienne, sait de quoi elle parle. Vendeuse dans une boutique parisienne, elle confie à Arab News en français que le jeûne qu’elle pratique depuis une dizaine d’années est devenu une épreuve d’endurance, depuis qu’elle a commencé sa carrière professionnelle.

La France étant un pays laïque, aucun aménagement dans les horaires de travail n’est prévu pour les actifs qui jeûnent pendant le mois sacré. Reem se retrouve donc souvent à rompre le jeûne avec son époux, bien après le coucher du soleil qui correspond à l’heure de la rupture du jeûne.

Préparer un iftar nécessite des mets variés et un temps de préparation qui fait que les journées de Reem lui semblent parfois interminables.

Alors oui, avoue-t-elle, les livraisons d’iftars à domicile qui ont essaimé cette année sur des sites en ligne sont pour elle et sa famille un grand soulagement. Ces livraisons lui permettent de goûter à la joie festive d’un iftar, qui est un moment de partage et de détente, loin du tracas de la préparation et de l’attention qu’elle requiert.

Découvrir d’autres iftars

Comme Reem, nombreux sont les musulmans français qui s’adonnent au confort de l’iftar livré à domicile. Madjid, Français d’origine marocaine et enseignant dans un collège, trouve que cette formule récente permet de varier les plaisirs et d’aller à la découverte de repas différents. Un iftar à la libanaise qui se distingue par une soupe aux lentilles, une salade appelée «fattouche», et une boisson du nom de «jallab», lui permet de rompre avec le traditionnel iftar marocain dont la particularité est une soupe de légumes et de viande baptisée «harira», du couscous, des dattes et du thé à la menthe.

C’est une aubaine, estime-t-il, de profiter de la grande variété des menus proposés sur les différents sites et d’alterner un iftar marocain avec un iftar moyen-oriental, indonésien, indien…

La livraison des repas à domicile a véritablement explosé pendant le confinement dû à la pandémie de Covid-19 et lui a survécu, pour devenir une sorte de mode de vie adopté par un grand nombre de Français.

Malgré le retour à la vie normale, de plus en plus de Français plébiscitent la livraison à domicile pour les plats préparés, ainsi que pour les courses en tout genre, alimentaires et autres

Cette année, les restaurateurs ont ajouté l’iftar dans cette même logique, en concevant des menus spéciaux adaptés à la rupture du jeûne.

L’offre est d’une grande variété, aussi bien dans Paris que dans sa banlieue; il suffit de consulter le site parisgourmand.com pour s’en rendre compte. Ce site fourmille de noms et d’adresses de restaurants qui proposent des menus iftars à emporter.

Il est ainsi possible de rompre le jeûne avec un iftar algérien de Mama Nissa, un restaurant installé au cœur du quartier branché de Montorgueil à Paris; un iftar indien chez Jaipur Café, dans le Xe arrondissement de la capitale; un iftar libano-marocain chez Rouna, une adresse tenue par une restauratrice d’origine égyptienne. Le Djakarta Bali propose, quant à lui, un iftar indonésien, et le Majouja, un iftar kabyle, dans le IXe arrondissement de la capitale.

Les restaurants orientaux qui ont pignon sur rue ne sont pas en reste. Le restaurant marocain Mansouria, considéré comme l’un des meilleurs restaurants marocains à Paris, de même que le restaurant Qasti, tenu par le chef étoilé libanais Alan Geaam, ont également concocté un menu iftar pour leur clientèle, ainsi qu’une formule à emporter.

Toutefois, d’autres restaurateurs orientaux ont fait le choix de ne pas se joindre à ce créneau.

Parmi eux, Al Dar, lun des premiers restaurants libanais ouverts à Paris dont le responsable explique qu’ils font depuis longtemps la livraison à domicile et que tous les mets propres au iftar figurent sur leur carte. Aucun besoin selon lui de proposer un menu particulier puisque le client peut composer son menu par lui-même.

Cela dit, le repas de rupture du jeûne est désormais présent sur les plates-formes de livraisons à domicile et il fait partie du paysage culinaire français, n’en déplaise aux défenseurs purs et durs d’une laïcité même gastronomique. Cependant, ce service, dont le prix varie entre 17 et 45 euros par personne, voire plus, reste un privilège qui n’est pas à la portée des personnes et des familles nombreuses à revenus modestes.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".