La fusion Credit Suisse/UBS sous le feu des critiques au Parlement suisse

La ministre suisse des Finances Karin Keller-Sutter s'entretient avec le président suisse Alain Berset lors d'une conférence de presse après les discussions sur la reprise par UBS de sa banque suisse rivale Credit Suisse, à Berne, le 19 mars 2023. (AFP).
La ministre suisse des Finances Karin Keller-Sutter s'entretient avec le président suisse Alain Berset lors d'une conférence de presse après les discussions sur la reprise par UBS de sa banque suisse rivale Credit Suisse, à Berne, le 19 mars 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 12 avril 2023

La fusion Credit Suisse/UBS sous le feu des critiques au Parlement suisse

  • Le président suisse défendra en personne la reprise in extremis du Credit Suisse par sa rivale UBS
  • L'argument du gouvernement fédéral, à la manoeuvre pendant le week-end fatidique du 19 mars, est qu'il fallait agir vite et de manière décisive pour empêcher une catastrophe

BERNE : Les parlementaires suisses se sont insurgés mardi d'avoir vu "le tapis rouge de l'aide étatique" déroulé encore une fois pour sauver une banque mal gérée par des dirigeants avides, lors d'une session extraordinaire consacrée au rachat hâtif de Credit Suisse par sa concurrente et compatriote UBS.

Devant les élus réunis en session extraordinaire pendant trois jours, le président de la Confédération helvétique, Alain Berset, est venu défendre le plan élaboré dans l'urgence le week-end des 18 et 19 mars pour éviter une faillite de Credit Suisse, sans demander leur avis ni aux parlementaires ni aux actionnaires.

"Le temps était compté" et le Conseil fédéral (gouvernement suisse) a cherché "la meilleure solution possible pour éviter une crise financière aux conséquences incalculables" pour la place financière, la Suisse toute entière et le reste du monde, a-t-il affirmé devant la Chambre haute.

Mais les législateurs se sont relayés pour critiquer la solution retenue qui modifie radicalement le paysage économique du riche pays alpin, dont une grande partie du prestige et de l'attrait repose sur un secteur bancaire stable, sain et de confiance.

La prise de contrôle, a selon le mot du président, "ébranlé la Suisse" où l'on s'inquiète des conséquences pour l'emploi de ce rapprochement à cause des nombreux doublons de postes, mais aussi de l'emprise que va avoir le nouveau mastodonte financier sur l'économie du pays.

Loup de Wall Street 

Hansjörg Knecht, entrepreneur et élu de l'Union démocratique du centre (droite radicale), n'a pas manqué de rappeler que les entreprises familiales et PME doivent, elles, assumer les risques qu'elles prennent et leurs dirigeants en payent le prix en cas de difficultés.

Les deux banques se voient au contraire "dérouler le tapis rouge de l'aide de l'Etat", a protesté cet élu de la première formation politique du pays. Son parti demande un renforcement des règles concernant les établissements trop gros pour faire faillite et réclame le remboursement de bonus injustifiés.

A gauche, l'élu socialiste Carlo Sommaruga a fustigé le prix "dérisoire" déboursé par UBS pour l'acquisition de Credit Suisse, s'indignant de "la privatisation des bénéfices et la nationalisation des pertes" aux frais des contribuables.

UBS doit racheter Credit Suisse, une des trente banques au monde considérées comme trop grosses pour les laisser faire faillite, pour seulement 3 milliards de francs suisses (une somme équivalente en euros) avec de solides garanties.

Celles-ci atteignent 109 milliards de francs entre les liquidités accordées par la banque centrale suisse et les garanties de la Confédération.

En fin de journée, les élus de la chambre haute ont voté en faveur des garanties, mais de mauvaise grâce après trois jours de session parlementaire. Ils sont d'autant plus indignés que l'Etat avait déjà dû voler à la rescousse d'UBS en 2008.

Ce vote a plongé la chambre basse du Parlement dans un débat houleux qui a duré des heures. Après une alliance improbable entre les partis de gauche et l'Union démocratique du centre, la chambre a voté, vers minuit, contre ces garanties, à 102 voix contre 71.

Mais ce résultat, qui reflète le mécontentement des parlementaires à l'égard du gouvernement, reste purement symbolique. Les garanties ont déjà été octroyées et ne peuvent être bloquées.

"Apparemment, la crise financière de 2008 n'a pas suffi à éliminer ce type de banquier incarné par Leonardo di Caprio dans +Le loup de Wall Street+ et que nous avions vu couler avec délices", a déploré la parlementaire socialiste Eva Herzog.

Répondre de leurs actes 

Lors de son allocution, le président de la Confédération a pourtant insisté sur le fait que, "sans intervention", Credit Suisse "se serait retrouvé, selon toute vraisemblance, en cessation de paiement le 20 ou 21 mars".

La banque était déjà fragilisée par de nombreux scandales, mais un mouvement de panique s'est emparé des marchés le 15 mars dans le sillage de la faillite de la banque américaine SVB.

Certains parlementaires ont donc dit comprendre que le gouvernement n'ait pas pu laisser aux parlementaires le temps de se réunir plus tôt.

"C'est frustrant. Mais quand le toit brûle, on amène les pompiers, on ne se réunit pas pour savoir s'il faut acheter un camion de pompier", a souligné Damien Cottier, le chef de file du Parti libéral-radical (droite libérale), interrogé par l'AFP.

Pendant la session, les élus des deux chambres ont aussi débattu d'une "possible action en justice à l'égard des organes dirigeants de Credit Suisse".

"Les dirigeant-e-s à l'origine de ces manquements doivent répondre de leurs actes", a résumé pour l'AFP Céline Vara, élue à la chambre haute pour les Verts.

Le gouvernement a pris les devants pour calmer la colère en privant les plus hauts dirigeants de Credit Suisse de leurs bonus et primes au titre des années 2022 et 2023.


Tensions diplomatiques: la Chine suspend ses importations de produits de la mer japonais 

Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
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  • La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île
  • La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent

TOKYO: La Chine va suspendre ses importations de produits de la mer japonais, ont rapporté mercredi des médias nippons, une nouvelle mesure punitive alors que les deux pays sont en pleine querelle diplomatique depuis des propos de la Première ministre japonaise sur Taïwan.

La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île.

Ces déclarations sont considérées comme une provocation par la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire.

La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent.

La sortie de deux films japonais a également été reportée en Chine après les propos de Mme Takaichi.

En rapportant la nouvelle suspension des importations de produits de la mer, les médias japonais, y compris la chaîne NHK, ont cité des sources gouvernementales anonymes.

La Chine explique que cette mesure est nécessaire pour surveiller les eaux usées traitées qui sont rejetées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, a indiqué la NHK.

Pékin n'a pas immédiatement confirmé cette nouvelle mesure.

La Chine n'avait que très récemment repris l'achat de ces produits après une interdiction imposée lorsque le Japon avait commencé à rejeter des eaux usées de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima en 2023.

En 2023, les cargaisons en direction en Chine continentale comptaient pour 15,6% des exportations de fruits de mer japonais, contre 22,5% en 2022.

Hong Kong représentait 26,1% des exportations de produits de la mer japonais et les Etats-Unis 15,7%.

Contacté par l'AFP, le ministère japonais de l'agriculture, qui supervise l'agence des pêches, et le ministère des Affaires étrangères n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.