L’Arabie saoudite intensifie ses actions caritatives au cours du ramadan

Le travail de KSrelief comprend l'aide aux victimes du tremblement de terre de Jenderes, en Syrie (Photo, KSrelief).
Le travail de KSrelief comprend l'aide aux victimes du tremblement de terre de Jenderes, en Syrie (Photo, KSrelief).
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Publié le Mercredi 12 avril 2023

L’Arabie saoudite intensifie ses actions caritatives au cours du ramadan

  • Les organisations caritatives saoudiennes ont collecté des millions de dollars pour des dons de nourriture et d'autres formes d'aide à plusieurs pays pendant le ramadan
  • Le roi et le prince héritier saoudiens ont récemment fait don de 70 millions riyals à la troisième campagne de la plate-forme Ehsan Charity

DUBAÏ: Si le mois du ramadan est une période de célébration et d'unité dans le monde musulman, il est également propice à la réflexion et à la charité – en particulier pour les plus démunis. Le récent don caritatif de 70 millions de riyals (1 riyal saoudien = 0,24 euro) du roi Salmane et du prince héritier, Mohammed ben Salmane, montre que le Royaume donne une fois de plus la priorité à l'aide aux pays dans le besoin à travers le monde pendant le mois sacré, en particulier aux pays qui traversent des crises économiques ou qui sont ravagées par la guerre.

Le 10 avril, le roi Salmane et le prince héritier ont lancé la troisième campagne nationale pour les œuvres caritatives, ou Ehsan, à travers leur don. Cette campagne permet et encourage les gens à faire des dons par le biais de la plate-forme numérique Ehsan qui a été développée par l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA).

La plate-forme de la SDAIA, lancée sur les smartphones en janvier 2022, a été améliorée afin d’atteindre un plus grand nombre de donateurs de diverses organisations caritatives en ligne. Selon une déclaration du directeur de la SDAIA et président du comité de surveillance d'Ehsan, Abdallah al-Ghamdi, à Al-Arabiya lundi, plus de 60 millions de transactions, soit une moyenne d'un don par seconde, ont été effectuées sur la plate-forme depuis son lancement en mars 2021. En deux ans seulement, Ehsan a collecté plus de 880 millions de dollars (1 dollar américain = 0,92 euro) et aidé plus de 4,8 millions de personnes.

La Campagne nationale pour les œuvres de bienfaisance a reçu des dons pour un montant supérieur à 470 millions de riyals lors de sa première journée (Photo, SPA).

Au début du mois, le roi Salmane a accordé une aide pour le ramadan aux bénéficiaires du programme de sécurité sociale du pays, ce qui a permis à chaque chef de famille de recevoir 1 000 riyals (244 euros) et à chaque membre de la famille de recevoir 500 riyals (122 euros). Le montant total de l'aide est estimé à plus de 3 milliards de riyals saoudiens et a été versé dans les comptes des bénéficiaires le 6 avril.

Le Centre d'Aide Humanitaire et de Secours du Roi Salmane ou KSrelief, créé par le roi Salmane en 2015, figure parmi les principales agences humanitaires de l’Arabie saoudite et s'efforce d'aider les plus vulnérables dans le monde entier depuis sa création. Dans le cadre de la vaste campagne de distribution de nourriture pour le ramadan 2023, l'organisation a livré 151 tonnes d'aide alimentaire au Liban, à l'Indonésie, au Bangladesh, au Libéria, à l'Albanie et au Nigéria.

En Indonésie, plus de 36 tonnes de nourriture ont été fournies à 600 familles, au Bangladesh, environ 12 tonnes de paniers alimentaires ont été distribuées à 500 familles, et en Albanie, huit tonnes de paniers alimentaires ont été données à 300 personnes dans le cadre de la campagne de KSrelief visant à fournir 2 000 paniers alimentaires dans tout le pays pendant le ramadan.

Dans l'État de Borno, au Nigeria, 56 tonnes de paniers alimentaires ont été distribués à 5 736 personnes, et pour soutenir la sécurité alimentaire au Liberia, KSrelief a fourni plus de 29 000 sacs de riz qui ont été distribués à plus de 88 000 bénéficiaires. Dans le cadre de cette initiative, les réfugiés syriens et palestiniens au Liban, notamment les familles défavorisées de la communauté d'accueil du gouvernorat libanais du Akkar, ont reçu 39 tonnes d'aide alimentaire.

KSrelief a fourni plus de 29 000 sacs de riz pour soutenir la sécurité alimentaire au Libéria (Photo, KSrelief).

Outre l'aide internationale, KSrelief et de nombreuses autres organisations caritatives locales fournissent également de la nourriture et d'autres formes d'assistance aux personnes dans le besoin à l'intérieur du pays. L'organisation caritative saoudienne Ensan a lancé un projet d'un million de dollars pour aider les orphelins pendant le ramadan. Sous le thème «Nourrir un orphelin pendant le mois sacré», l'initiative vise à aider environ 10 000 personnes qui ont perdu leurs parents. Par respect pour la dignité des bénéficiaires, Ensan dépose la valeur d'un panier alimentaire sur leur compte bancaire au lieu de l'offrir sous forme physique.

Avec ses 21 branches réparties dans différents gouvernorats de la région de Riyad, Ensan soutient plus de 40 000 orphelins et veuves. «L'association souhaite profiter de la saison des bénédictions en organisant de nombreuses activités pour les bénéficiaires d'Ensan», a récemment déclaré à Arab News, Mohammed al-Muharib, directeur général d'Ensan. «Elle organise des repas d'iftar pour le ramadan, ainsi que des visites d'institutions publiques et de parcs d'attractions pour les enfants, afin de leur apporter joie et bonheur et de les intégrer dans la société. Ensan gère également d'autres projets caritatifs, notamment des dons de nourriture avant l'Eid, des cadeaux pour l'Eid et des dons de vêtements d'hiver et de sacs pour l'école.

Le 5 mars, le superviseur général de KSrelief, le Dr Abdallah al-Rabeeah, a inauguré le projet annuel de distribution de dattes du Royaume, qui dépasse cette année les 19 000 tonnes. Un total de 4 000 tonnes sera fourni par le partenaire stratégique du projet, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam), pour un coût total de 136 millions de riyals (36 millions de dollars), au bénéfice de 14 millions de personnes. «Nous assistons à une nouvelle journée de don et d'humanité, alors que le l’Arabie saoudite présente un symbole agricole et un fruit béni – la datte», a déclaré Al-Rabeeah lors du lancement du projet.

Abdallah al-Rabeeah, superviseur général de KSrelief, inaugure le projet annuel de distribution de dattes en Arabie Saoudite (Photo, KSrelief).

Le représentant du Pam, Mohammed al-Ghunaim, a récemment déclaré à Arab News que le Royaume d’Arabie saoudite livrait 4 000 tonnes de dattes par an depuis 2002, ce qui porte la quantité totale de dattes distribuées à ce jour à 84 000 tonnes dans 130 endroits.

Reflet de leur portée internationale, les dattes saoudiennes sont parvenues jusqu'en Afghanistan, où 100 tonnes de dattes de premier choix ont été distribuées aux citoyens les plus pauvres du pays par le Croissant-Rouge afghan, le partenaire local de KSrelief, pendant le ramadan. Le don a été reçu par le Croissant-Rouge afghan à l'ambassade saoudienne au Pakistan voisin, avant d'être distribué en Afghanistan aux personnes les plus démunies.

Pour de nombreux habitants de ce pays ravagé par la guerre et la misère, cet aliment de base du ramadan est trop cher, compte tenu de la montée en flèche des prix des denrées alimentaires et de l'effondrement de l'économie afghane. «Les dattes seront distribuées à ceux qui n'ont pas pu en acheter pendant le mois du ramadan à cause de leur prix élevé», a déclaré Irrfanullah Sharfzoi, porte-parole du Croissant-Rouge afghan, à Arab News. «Ces dattes apporteront de la joie aux familles.»

Depuis les années 1980, l’Arabie saoudite envoie de l'argent à l'étranger vers les pays les plus pauvres de la région, notamment le Pakistan, le Liban et l'Égypte. Selon le dernier rapport économique de la Banque mondiale, les économies du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord devraient connaître un ralentissement de leur croissance en 2023, l'inflation alimentaire à deux chiffres réduisant encore le pouvoir d'achat des ménages les plus pauvres.

Un bénéficiaire du projet bénévole Nour Saudi pour lutter contre la cécité à Al-Mukallâ, au Yémen (Photo, KSrelief).

«Le rapport estime que près d'une personne sur cinq vivant dans les pays en développement de la région MENA sera probablement en situation d'insécurité alimentaire cette année et que près de 8 millions d'enfants de moins de 5 ans feront partie de ceux qui souffriront de la faim», a prévenu Roberta Gatti, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région MENA, dans le rapport. «L'inflation des prix des denrées alimentaires, même si elle est temporaire, peut causer des dommages à long terme et souvent irréversibles.»

Le rapport semestriel a révélé que l'inflation alimentaire moyenne en glissement annuel dans 16 économies de la région MENA entre mars et décembre 2022 était de 29% – plus élevée que l'inflation globale, qui a augmenté en moyenne à 19,4% en glissement annuel au cours de cette période – contre 14,8% entre octobre 2021 et février 2022, le mois de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Dans les quatre sous-groupes de la région MENA couverts par le rapport, notamment les pays en développement importateurs de pétrole, les pays en conflit et le CCG, l'inflation représente 24 à 33% de l'insécurité alimentaire prévue pour 2023.

L’Arabie saoudite a enregistré un excédent budgétaire de 103,9 milliards de riyals (27,68 milliards de dollars) en 2022, dépassant ses propres estimations, car la hausse des prix du pétrole a entraîné une augmentation de 31% des recettes de l'État.

Fin février, l'Arabie saoudite a accueilli le troisième Forum humanitaire international de Riyad, un événement de haut niveau organisé par KSrelief et les Nations unies, qui a rassemblé des responsables gouvernementaux et des décideurs clés dans le domaine humanitaire.

Le superviseur général de KSrelief, le Dr Abdallah al-Rabeeah, s'adresse à la presse après une opération chirurgicale complexe visant à séparer les jumeaux irakiens Omar et Ali à Riyad (Photo, KSrelief).

«Quelques jours plus tôt, le roi et le prince héritier ont donné des directives pour que l'Arabie saoudite soit présente sous la direction de KSrelief et de plusieurs organisations saoudiennes pour aider les personnes touchées par le tremblement de terre en Syrie et en Turquie», a signalé Al-Rabeeah lors du lancement du projet de don de dates de KSrelief en mars.

L'Arabie saoudite a été l'un des principaux donateurs lors du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, offrant des millions de dollars d'aide, une aide que Riyad continue d'apporter aux régions ravagées jusqu'à ce jour.

Al-Rabeeah a également déclaré qu'au cours des dernières années, le Royaume a été à l'avant-garde de l'aide humanitaire et de l'aide au développement.

L'Arabie saoudite a été l'un des principaux donateurs lors du tremblement de terre en Turquie et en Syrie (Photo, KSrelief).

En 2021, l'aide publique au développement de l'Arabie saoudite était la plus importante au monde, représentant plus de 1% de son revenu national selon l'Organisation de coopération et de développement économiques, dépassant ainsi les 0,7% recommandés par les Nations unies.

La campagne massive d'aide humanitaire menée par le Royaume à l'intérieur et à l'extérieur du pays cette année reflète cette volonté d'utiliser ses ressources pour aider les autres, notamment pendant le ramadan où la charité et l'unité sont au premier plan de la vie des musulmans.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.