OCDE: l'horizon s'éclaircit, mais la reprise reste poussive en attendant le vaccin

«L'espoir est là», a reconnu Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE, lors d'une conférence de presse. Avant de mettre en garde: «les défis logistiques» à relever avant de pouvoir distribuer un vaccin à grande échelle sont énormes. (AFP)
«L'espoir est là», a reconnu Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE, lors d'une conférence de presse. Avant de mettre en garde: «les défis logistiques» à relever avant de pouvoir distribuer un vaccin à grande échelle sont énormes. (AFP)
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Publié le Mardi 01 décembre 2020

OCDE: l'horizon s'éclaircit, mais la reprise reste poussive en attendant le vaccin

  • Le PIB devrait finalement rebondir de 4,2%, et non de 5% comme l'Organisation de coopération et de développement économiques l'anticipait lors de ses dernières prévisions en septembre
  • Aussi l'institution basée à Paris invite-t-elle à ne pas se faire d'illusions: il faudra «vivre avec le virus pendant encore six à neuf mois au moins» et «ce sera compliqué»

PARIS : L'horizon se dégage grâce aux espoirs de vaccin, mais les perspectives demeurent «très incertaines» à court terme: l'OCDE a revu à la baisse mardi sa prévision de croissance mondiale en 2021 et appelé les gouvernants à prendre à bras le corps le sujet du chômage des jeunes.

Le PIB devrait finalement rebondir de 4,2%, et non de 5% comme l'Organisation de coopération et de développement économiques l'anticipait lors de ses dernières prévisions en septembre. 

Entre-temps a déferlé la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, qui a fait plus de 1,46 million de morts depuis la fin décembre, conduisant un grand nombre de pays à reconfiner leur population.

«Les perspectives à court terme restent très incertaines, la reprise de l'activité étant de plus en plus hésitante», reconnaît l'OCDE. 

Pour autant, les nouvelles sur le front du vaccin portent à l'optimisme. Lundi, le laboratoire américain Moderna a déposé une demande d'autorisation aux États-Unis faisant espérer de premières vaccinations dès le mois de décembre. L'alliance Pfizer-BioNTech a fait de même auprès de l'Agence européenne du médicament, disant espérer une distribution d'ici à la fin du mois.

«L'espoir est là», a reconnu Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE, lors d'une conférence de presse. Avant de mettre en garde: «les défis logistiques» à relever avant de pouvoir distribuer un vaccin à grande échelle sont énormes. 

Aussi l'institution basée à Paris invite-t-elle à ne pas se faire d'illusions: il faudra «vivre avec le virus pendant encore six à neuf mois au moins» et «ce sera compliqué».

Retard scolaire

Surtout pour les personnes peu qualifiées, les jeunes et les petites entreprises, a prévenu la cheffe économiste de l'OCDE Laurence Boone. 

Elle estime que les gouvernements «n'en font pas assez» pour lutter contre le chômage, qui touche en priorité les bas revenus. Aux États-Unis par exemple, le taux d'emploi des hauts revenus est revenu en novembre à son niveau de janvier, tandis que celui des bas revenus reste inférieur de 20% à ce qu'il était en début d'année.

Autre sujet d'inquiétude, le chômage des 15-24 ans, qui était déjà très élevé en 2019 en zone euro, dépassant les 30% en Espagne ou frôlant les 20% en France. Un «stigmate» de la crise financière de 2008 qui n'avait pas été effacé au moment où la crise sanitaire éclatait. 

«Les enfants des milieux défavorisés ont pris un retard scolaire considérable pendant les confinements», a également alerté, graphiques à l'appui, la cheffe économiste de l'OCDE, dont le prochain classement Pisa, qui mesure les performances des systèmes éducatifs, est attendu en 2021. 

Enfin, des millions de PME, qui sont les «principales sources de création d’emplois», risquent la faillite car elles croulent sous les dettes. Les plus jeunes sont les plus vulnérables. C'est vrai en particulier des secteurs de l'hébergement et de la restauration, des transports, ainsi que des arts, spectacles et loisirs, sévèrement affectés par les mesures de confinement.

Face au mur de la dette des entreprises, qui a dépassé les 100% du PIB dans la plupart des économies développées, l'une des solutions pourrait être de convertir les créances des sociétés viables en capital, estime l'OCDE. 

Plus largement, l'organisation est sur la même ligne que le FMI: les politiques monétaires et budgétaires actuelles, fondées sur la doctrine du «quoi qu'il en coûte», doivent être poursuivies, voire amplifiées. «S'assurer que la dette est supportable ne sera une priorité que lorsque la reprise sera sur les rails.»

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com