Les députés libanais commémorent l’anniversaire de la guerre civile en disputant un match de football amical

L’ancienne ministre de l’Énergie et de l’Eau Nada Boustani faisait partie des députés de différents camps politiques qui ont pris part au match amical contre des membres de la défense civile. (Défense civile libanaise)
L’ancienne ministre de l’Énergie et de l’Eau Nada Boustani faisait partie des députés de différents camps politiques qui ont pris part au match amical contre des membres de la défense civile. (Défense civile libanaise)
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Publié le Vendredi 14 avril 2023

Les députés libanais commémorent l’anniversaire de la guerre civile en disputant un match de football amical

  • À la lumière des difficultés économiques auxquelles fait face le pays, de nombreux Libanais affirment être trop préoccupés par leur vie quotidienne pour participer aux événements commémoratifs
  • Les politiciens ont exprimé leur souhait de ne plus jamais voir la guerre se reproduire

BEYROUTH: Les politiciens libanais ont marqué le 48e anniversaire de la guerre civile du pays – un conflit de quinze ans qui a coûté la vie à plus de cent vingt mille personnes et forcé un million d’individus à fuir – en jouant un match de football.

L’ancienne ministre de l’Énergie et de l’Eau Nada Boustani faisait partie des députés de différents camps politiques qui ont pris part à ce match amical. Il les opposait à des membres de la défense civile dans un stade de Dbaiyeh, au nord de Beyrouth.

Selon le député Simon Abi Ramia, le match véhicule un «message de paix et d'amour» qui pourrait être partagé lors de réunions politiques destinées à aider à trouver des solutions au niveau national.

«C’est l’occasion de surmonter les différences politiques afin que les générations futures ne vivent pas l’expérience des conflits ou des affrontements violents», précise-t-il.

Des groupes communautaires ont également rappelé le déclenchement de la guerre civile le 13 avril 1975 au moyen d’activités culturelles et sociales.

À la lumière des difficultés économiques auxquelles le pays se trouve confronté, de nombreux Libanais affirment être trop préoccupés par leur vie quotidienne pour participer aux événements commémoratifs.

Un garçon se tient sur le balcon d’un immeuble ravagé par la guerre civile au Liban, dans le quartier de Ras al-Nabeh, à Beyrouth, le 13 avril 2023. (AFP)
Un garçon se tient sur le balcon d’un immeuble ravagé par la guerre civile au Liban, dans le quartier de Ras al-Nabeh, à Beyrouth, le 13 avril 2023. (AFP)

«Nous n’avons rien appris de la guerre et de ses horribles répercussions. Nous sommes toujours dans le tourbillon de la guerre», déplore un professeur d’université de 61 ans originaire de la région de Chiyah, près de Beyrouth.

L’homme, qui a préféré garder l’anonymat, explique que les rivaux politiques avaient «presque rouvert les chapitres fermés de la guerre. C’est comme s’ils ne voulaient pas admettre que la guerre n’était jamais vraiment finie».

Les politiciens ont exprimé leur souhait de ne plus jamais voir la guerre se reproduire.

L’ancien Premier ministre Saad Hariri a écrit sur Twitter: «Le 13-Avril est une date qui nous rappelle toujours la malédiction de ceux qui déclenchent des guerres civiles et la miséricorde de ceux qui y mettent fin.»

Samir Geagea, chef du parti des Forces libanaises, a réagi en ces termes sur le même réseau social: «Nous n’avons jamais été fans de la guerre.»

Quant au député indépendant Neemat Frem, il affirme: «N’est-il pas temps de tirer des leçons de l’histoire? Il n’y a pas de victoires dans les guerres qui détruisent les patries et les peuples.»

Le député du Courant patriotique libre Edgard Traboulsi déclare quant à lui: «Quinze ans de folie, de massacres, de déplacements, de destructions et de tragédies continus. Certains n’ont absolument rien appris, trente-deux ans plus tard. Que Dieu protège le Liban.»

Pour le député Tony Frangié, fils du candidat du Hezbollah à la présidence, Sleiman Frangié, «la guerre est finie. Malheureusement, ses répercussions se poursuivent. C’est pour cela qu’il n’y a aucune solution de rechange au dialogue, à l’honnêteté, à la tolérance, au pardon et à l’unité autour d’une vision commune pour un avenir sûr et prospère».

Fouad Abou Nader, homme politique chrétien et ancien chef des Forces libanaises, indique: «Les députés commémorent la guerre avec un match de football et ils ne s’attaquent pas aux causes du problème ni à la lutte pour le pouvoir.»

Il conclut par ces mots: «Le Liban vit sur une base quotidienne les répercussions du 13-Avril. Les responsables n’ont rien appris de ces expériences amères. C’est comme s’ils s’y étaient adaptés.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.