Les habitants de Djeddah font revivre les anciennes traditions du Ramadan

La culture traditionnelle du hijaz, l'hospitalité et les divertissements ne manquent pas dans le centre historique de Djeddah pendant le ramadan, pour les personnes de tous les âges, les habitants et les touristes (Photo, AN / Huda Bashatah).
La culture traditionnelle du hijaz, l'hospitalité et les divertissements ne manquent pas dans le centre historique de Djeddah pendant le ramadan, pour les personnes de tous les âges, les habitants et les touristes (Photo, AN / Huda Bashatah).
Les vendeurs ambulants de snacks traditionnels sont parmi les plus recherchés dans les quartiers hijazis (Photo, AN / Huda Bashatah).
Les vendeurs ambulants de snacks traditionnels sont parmi les plus recherchés dans les quartiers hijazis (Photo, AN / Huda Bashatah).
Cette photo prise depuis un immeuble du quartier Al-Balad de Djeddah montre un restaurant sur le toit qui sert le repas de l'iftar (Photo, AN / Huda Bashatah).
Cette photo prise depuis un immeuble du quartier Al-Balad de Djeddah montre un restaurant sur le toit qui sert le repas de l'iftar (Photo, AN / Huda Bashatah).
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Publié le Samedi 15 avril 2023

Les habitants de Djeddah font revivre les anciennes traditions du Ramadan

  • 700 000 visiteurs sur le million attendu sont venus à Djeddah pour le Ramadan
  • Bien que certaines traditions aient disparues, le ministère de la Culture préserve les anciennes coutumes dans le quartier Al-Balad de Djeddah

DJEDDAH: Lorsque l'on franchit Bab Jadid, l'une des anciennes portes de Djeddah, et l'entrée la plus septentrionale du centre historique de la ville, on entend les bruits étouffés des piétons et des vendeurs ambulants, qui s'amplifient à chaque pas jusqu'à ce que l'on soit transporté à une époque et dans un lieu où l'hospitalité, la parenté, la communauté et les liens étroits caractérisaient le mode de vie.

L'allée qui mène à la cour Al-Hazzazi, l'un des centres les plus animés du quartier, est bordée de maisons centenaires. Plus on avance, plus les bruits s'intensifient et plus le décor devient lumineux, avec des fanions colorés et des bannières portant les vœux «Ramadan Moubarak» ou «Ramadan Karim» suspendus au-dessus de la tête.

Les enfants se précipitent dans la foule pour obtenir leur dose de sucre auprès des vendeurs de bonbons traditionnels et les piétons font la queue pour manger des «pommes de terre sales» (la version saoudienne) recouvertes d'une concoction de sauces. Des couples se promènent nonchalamment tout en se désaltérant après une longue journée de jeûne avec des jus de fruits frais et mélangés vendus par une femme vêtue d'un couvre-chef traditionnel, et des groupes de touristes occidentaux se frayent un chemin dans de minuscules ruelles en direction de la prochaine cour animée.

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De jeunes garçons se joignent à la foule pour obtenir leur part de sucreries traditionnelles du Ramadan dans une rue du quartier Al-Balad de Djeddah (Photo, AN / Huda Bashatah).

En bref, la région, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO et l'un des centres culturels les plus uniques de l’Arabie saoudite, est animée d'un style hijazi.

La saison du ramadan du ministère saoudien de la Culture célèbre l'héritage historique du mois sacré dans plus de 38 endroits répartis dans 14 villes saoudiennes.

La région du Hijaz, à l'ouest de l'Arabie saoudite, va encore plus loin. Les allées pavées portent les marques d'une ville qui a résisté au temps: les méandres des petites ruelles, les grandes maisons de pierre à plusieurs étages, blanchies à la chaux et parsemées de boiseries exquises, le Roshan, et les guirlandes lumineuses qui bordent les allées donnent au site un air local et humble.

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Les quartiers hijazi d'Al-Balad à Djeddah s'animent tous les soirs de Ramadan, où des gens de tous les horizons viennent savourer la nourriture, les images et les sons d'antan (Photo, AN / Huda Bashatah).

Le mois sacré du Ramadan, neuvième mois du calendrier islamique, n'est pas seulement spécial sur le plan spirituel; il incite les communautés à s'unir et à accueillir les autres.

«En grandissant, je trouvais toujours des assiettes supplémentaires sur une table à chaque repas d'iftar», a déclaré à Arab News Abou Abdel Aziz Diyab, l'un des derniers Saoudiens à vivre encore dans le centre-ville.

«Ma mère et nos voisins échangeaient leurs assiettes presque tous les jours, une tradition qui perdure encore aujourd'hui. J'ai grandi dans ces quartiers et je ne pourrai jamais les quitter. Ils sont vivants et animés par des gens de tous les horizons. C'est un endroit humble, toujours accueillant et un creuset de cultures et de traditions.»

Entre les murs des maisons des familles hijazies, a-t-il ajouté, les traditions anciennes, notamment la nourriture et les chansons, sont maintenues vivantes, tandis que des millions de personnes visitent la région chaque année pour revivre les jours anciens et transmettre aux jeunes générations une appréciation de la beauté des paysages et des sons.

Les visiteurs viennent de loin pour découvrir tous les aspects d'un authentique Ramadan hijazi. Certains sont arrivés pendant les vacances de Pâques le week-end dernier, pour explorer la ville et la région.

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Timea Vincze et Bea Sipos sont venues de Hongrie pour visiter le site classé au patrimoine de l'UNESCO (Photo, AN / Huda Bashatah).

Autrefois, les garçons qui distribuent l'eau, connus sous le nom «Al-saga», se promenaient dans les quartiers pour annoncer que des barils d'eau fraîche étaient disponibles. Les vendeurs de rue chantaient des jingles accrocheurs en vendant des baleela, un plat de pois chiches bouillis servis avec de la sauce piquante, des betteraves marinées et de la sauce au tamarin, le tout agrémenté d'une pincée de cumin ou des morceaux de foie épicés fraîchement frits à base de tomates et d'oignons.

Les étals de légumes et de fruits parsemaient la place du marché et le musaharti battant le tambour réveillait les ménages endormis après la dernière prière du soir, afin qu'ils puissent prendre leur dernier repas avant d'entamer leur jeûne à l'aube. De telles scènes et activités étaient courantes et certaines sont encore visibles aujourd'hui.

Les vendeurs de nourriture proposent toujours des fromages frais faits maison, des cornichons et des desserts traditionnels en préparation des festivités de l'Aïd à la fin du Ramadan à Souk Al-Aluwi, Souk Al-Baddu, Souk Gabil et Souk Al-Nada, répartis dans les quatre quartiers centraux de Harat Al-Cham, Harat Al-Mazloom, Harrat Al-Yemen et Harat Al-Bahar.

Toutes ces choses étaient autrefois courantes à Djeddah, à La Mecque et à Médine, bien que certaines, comme l'Al-saga et le musaharati, aient largement disparu en raison de l'expansion des villes, des équipements modernes, de la migration des familles et de la technologie, comme les réveils.

Dans le quartier historique d'Al-Balad, à Djeddah, des spectateurs sourient et prennent des photos d'un cortège d'enfants qui passent en chantant pour obtenir des bonbons. D'autres photographient des artisans en train d'enrouler de la laine noire autour de l'igal megassab, un couvre-chef pour homme composé d'un cordon noir fixé sur un noyau de laine de chèvre formant un cerceau avec d'épais cordons dorés formant un pentagone, ou des artisans en train de fabriquer des ceintures en cuir, des porte-couteaux ou des pantoufles traditionnelles connues sous le nom de madas charqi. D'autres sont à la recherche d'un repas rapide après une longue soirée de shopping dans les magasins voisins.

Arif Al-Charif, qui se considère comme le «maire honoraire du centre-ville de Djeddah» pendant le Ramadan, porte un Chemagh noir maintenu sur la tête par un iqal megassab et une ceinture en cuir à laquelle pend un poignard en or. Al-Charif, un créateur de mode connu pour ses vêtements traditionnels authentiques, a déclaré à Arab News que l'essence du quartier est ce qui le maintient plein de vie.

«Chaque année, des personnalités telles que le maire participent aux festivités pour raconter l'histoire de son importance et de son statut parmi les habitants de la région», a-t-il révélé.

«Un maire est choisi pour sa sagesse à résoudre les problèmes sans avoir besoin de recourir à un tribunal, à subvenir discrètement aux besoins des familles nécessiteuses grâce à la charité des habitants de la ville, à faire régner l'ordre et à garder les secrets. C'est ainsi qu'étaient les maires de Djeddah. Je viens tous les soirs pour dialoguer avec les visiteurs et les passants, en racontant l'histoire des gens qui ont vécu ici.»

«Nous devons maintenir en vie cette culture et ces traditions uniques et exceptionnelles grâce à l'art de la narration et de l'engagement. C'est la façon de faire des Hijazis.»

Jusqu'à présent, plus de 700 000 personnes sur le million attendu ont visité Al-Balad pendant le Ramadan cette année.

Deux touristes hongroises, Timea Vincze, étudiante, et sa cousine Bea Sipos, analyste financière de Budapest, ont déclaré à Arab News qu'elles avaient visité Al-Balad trois fois au cours de leur séjour de dix jours dans le pays.

«Je ne m'attendais pas à ce que ce quartier soit aussi beau; il est très authentique et très différent de l'Europe, car nous n'avons pas vraiment ce genre de centre-ville... C'est incroyable», a déclaré  Sipos.

Elle a affirmé que sa partie préférée de Djeddah était «sans aucun doute la vieille ville». L'ambiance qui y règne est vraiment unique et tous ces bâtiments sont incroyables. Elle est totalement vide pendant la journée; je pense que c'est une bonne chose pour nous pendant le Ramadan, car nous pouvons la visiter lorsqu'elle est totalement vide, et la nuit, elle est tellement animée avec tant de gens.»

Vincze a signalé: «C'est vraiment magnifique ici et je n'en ai jamais assez. Je pense que les bâtiments sont très intéressants, très différents de ce que nous avons dans mon pays ou en Europe. C'est magnifique. La ville fait partie de l'UNESCO et j'espère qu'elle en sera de même dans quelques années, car elle est unique et magnifique.»

«Les gens étaient très gentils avec nous; beaucoup venaient vers nous et nous souriaient. Je n'ai jamais vu ce genre de gentillesse dans un autre pays et ils sont également serviables, nous demandant d'où nous venons et nous encourageant à profiter de notre temps. Cela fait chaud au cœur.»

Les murs d'Al-Balad résonnent des sons de la fête et de la joie, et bien que le quartier ait été autrefois plutôt délabré en raison de la négligence, il a subi une transformation massive et revit ses jours de gloire.

En 2021, le ministère de la Culture a lancé son programme pour le district historique de Djeddah afin de redonner vie au centre-ville, de créer plusieurs centres culturels et de le ramener au rang de centre urbain de classe mondiale qu'il occupait autrefois.

En conséquence, le quartier historique est à nouveau vivant avec les sons des habitants et des visiteurs alors que le ministère continue à travailler pour positionner le quartier historique comme le point nodal d'un réseau culturel, tout en soutenant le rôle traditionnel de Djeddah en tant que porte d'entrée vers les lieux saints de La Mecque et de Médine.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.


A Notre-Dame de Paris, plus de 11 millions de visiteurs un an après la réouv

Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
Une foule se rassemble devant la cathédrale Notre-Dame illuminée lors d'une cérémonie marquant la réouverture de cet édifice emblématique, dans le centre de Paris, le 7 décembre 2024. (AFP)
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  • Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de visiteurs, dépassant largement sa fréquentation d’avant l’incendie
  • De nouveaux travaux extérieurs sont prévus au-delà de 2030, poussant l’établissement public à lancer un nouvel appel aux dons

PARIS: Un an après sa réouverture, Notre-Dame de Paris a accueilli plus de 11 millions de personnes, qui se pressent pour admirer la pierre blonde et le mobilier épuré de l'édifice victime d'un incendie géant en 2019.

Le 7 décembre 2024, la cathédrale était rouverte après plus de cinq ans de travaux, en présence de chefs d’État dont Emmanuel Macron et Donald Trump, lors d'une cérémonie retransmise en mondovision.

Un an plus tard, "la cathédrale a accueilli plus de 11 millions de visiteurs venus du monde entier", soulignent ses responsables.

Maria Vega, Colombienne de 22 ans, n'envisageait pas un voyage à Paris sans passer par Notre-Dame. "C'est particulièrement important pour moi qui me suis récemment réengagée dans l'Eglise", explique la jeune femme qui s'émerveille d'une restauration "très précise": "La beauté et la simplicité sont frappantes."

Dany Tavernier, 55 ans, venue de Seine-et-Marne avec sa famille, visite pour la première fois la cathédrale restaurée: "C'est magnifique, on voudrait en voir plus, comme la +forêt+ de la charpente", dit-elle à la sortie de l'édifice.

La cathédrale a dépassé ses niveaux de fréquentation (estimés autour de 8 à 9 millions d'entrées) d'avant l'incendie du 15 avril 2019, qui avait ravagé la toiture et la charpente de ce chef d'œuvre de l'art gothique du XIIe siècle.

Un chantier titanesque, financé grâce à 843 millions d'euros de dons, a été nécessaire pour restaurer la cathédrale qui ne désemplit pas depuis sa réouverture.

Les files s'étirent toujours sur le parvis, surtout le week-end, mais "aujourd'hui, la queue est tout à fait satisfaisante", assure-t-on à la cathédrale.

Les visiteurs individuels peuvent entrer avec ou sans réservation, et toujours gratuitement, malgré l'idée d'une contribution de 5 euros avancée par la ministre de la Culture Rachida Dati. Une suggestion rejetée par le diocèse de Paris, au nom de la mission d'accueil inconditionnel de l’Église.

- Dons -

Face à l'afflux de visiteurs, on affiche toutefois à Notre-Dame une volonté de "réguler" les entrées, particulièrement pendant les offices, en fonction du nombre de visiteurs déjà présents. "Il est important de bien accueillir, que ce soit agréable pour tous de venir, pour prier et visiter, dans un environnement paisible", ajoute-t-on.

"Quand vous êtes à l'intérieur, vous pouvez vraiment prier, je viens de le faire pendant vingt minutes, vous n'entendez pas les gens autour", assure Melissa Catapang, 39 ans, venue de Dubaï, qui loue "la solennité" de l'endroit.

Car la cathédrale se veut aussi "pleinement lieu de prière" avec plus de 1.600 célébrations organisées cette année, et un véritable essor des pèlerinages: plus de 650, dont un tiers venus de l’étranger.

Il s'agit là d'un phénomène relativement nouveau, des pèlerins venant pour la Vierge, d'autres pour la couronne d'épines - une relique acquise par Saint Louis en 1238 -, d'autres encore mus par "l'espérance, le renouveau, la résilience".

La cathédrale compte poursuivre cette dynamique spirituelle et culturelle.

Jusqu'au 2 février, une crèche provençale d'une cinquantaine de santons est installée.

La couronne d'épines est désormais présentée en ostension tous les vendredis de 15H00 à 18H30 - alors qu'elle n'était jusqu'ici vénérée que le premier vendredi de chaque mois.

Les vitraux contemporains de l'artiste Claire Tabouret seront installés fin 2026 pour remplacer six des sept baies du bas-côté sud de l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. Mais dès mercredi, des maquettes grandeur nature seront exposées au Grand Palais.

Et s'il reste 140 millions d'euros sur les dons collectés, "il manque encore au moins l'équivalent" pour terminer la restauration d'un édifice qui n'était pas en bon état avant l'incendie, souligne l"établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage de la restauration, qui lance un appel aux dons.

Des travaux sur des parties extérieures "ont été engagés en 2025 et devront être programmés jusqu’au-delà de 2030", ajoute-t-on: après la restauration déjà lancée du chevet, il faudra se pencher sur la sacristie, les trois grandes roses de la cathédrale, les façades nord et sud du transept, le presbytère...

La Fondation Notre Dame espère elle lever 6 millions d'euros.