La justice américaine hausse le ton contre les opérations chinoises clandestines

Ces affaires «illustrent encore davantage l'ampleur des efforts déployés par l'Etat chinois pour étendre sa vision autoritaire du monde aux habitants de cette ville», New York, et «de ce pays», les Etats-Unis, a souligné le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace, lors d'une conférence de presse (Photo, AFP).
Ces affaires «illustrent encore davantage l'ampleur des efforts déployés par l'Etat chinois pour étendre sa vision autoritaire du monde aux habitants de cette ville», New York, et «de ce pays», les Etats-Unis, a souligné le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace, lors d'une conférence de presse (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 18 avril 2023

La justice américaine hausse le ton contre les opérations chinoises clandestines

  • Dans un premier dossier, deux suspects ont été arrêtés lundi à leur domicile à New York, sous le soupçon d'avoir participé aux opérations d'un «poste de police» clandestin au cœur de Chinatown
  • Ils ont aussi été inculpés pour destruction de preuves

NEW YORK: "Poste de police clandestin" en plein New York, cyberharcèlement : la justice américaine a haussé le ton lundi en annonçant deux arrestations à New York et des dizaines d'inculpations contre des officiels de la sécurité chinoise.

Ces affaires "illustrent encore davantage l'ampleur des efforts déployés par l'État chinois pour étendre sa vision autoritaire du monde aux habitants de cette ville", New York, et "de ce pays", les États-Unis, a souligné le procureur fédéral de Brooklyn, Breon Peace, lors d'une conférence de presse avec des représentants de la police fédérale (FBI) et du ministère de la Justice.

Les autorités ont détaillé les développements de trois enquêtes distinctes.

Dans un premier dossier, deux suspects, des citoyens américains identifiés comme Lu Jianwang, 61 ans et Chen Jinping, 59 ans, ont été arrêtés lundi à leur domicile à New York, sous le soupçon d'avoir participé aux opérations d'un "poste de police" clandestin au cœur de Chinatown, sur l'île de Manhattan. Ils ont aussi été inculpés pour destruction de preuves.

Selon le procureur de Brooklyn, les locaux, fermés par le FBI à l'automne 2022, occupaient "un étage entier" d'un "immeuble de bureaux anodin". Ils offraient à la fois des services administratifs à la communauté chinoise, comme des renouvellements de permis de conduire, mais les deux suspects auraient agi sur ordre de Pékin et de manière plus secrète pour surveiller et faire pression sur des opposants, selon la justice américaine.

"À une occasion au moins, un fonctionnaire de la police nationale chinoise a demandé à l'un des accusés, un citoyen américain, d'aider à localiser un militant pro-démocratie d'origine chinoise vivant en Californie", a décrit Breon Peace.

La présence de ce type d'antenne clandestine a été dénoncée dans d'autres pays occidentaux, comme le Canada, les Pays-Bas et la République tchèque, et nourrit les accusations d'espionnage contre Pékin, qui les dément.

«Ferme à trolls»

Ces derniers mois, les relations sur le sujet entre les États-Unis et son grand rival se sont encore tendues avec la destruction en février d'un ballon chinois survolant le ciel américain et considéré comme espion par Washington.

Les États-Unis menacent aussi de fermer l'application Tiktok, propriété du groupe chinois ByteDance et très populaire auprès des jeunes américains, mais accusée de permettre à Pékin d'espionner et manipuler ses utilisateurs.

Dans une enquête distincte, 34 "officiels du ministère de la Sécurité publique" chinois, âgés de 26 à 52 ans, et qui résideraient tous dans leur pays, sont désormais visés par des inculpations pour des activités de cyber-harcèlement d'activistes pro-démocratie et de "dissidents" en dehors des frontières chinoises, "notamment ici même à New York", a annoncé le procureur de Brooklyn.

Désignée par les autorités américaines comme le groupe "912", cette "équipe d'élite de la police" chinoise dispose "d'une ferme à trolls sur internet, créant des milliers de faux comptes en ligne qu'elle utilise pour harceler, dénigrer et menacer les dissidents et les activistes dans le monde entier", a décrit Breon Peace.

Enfin, six autres agents du ministère de la Sécurité publique et "deux membres de l'administration chinoise du cyberespace" ont été inculpés dans une affaire mise au jour en 2020, dans laquelle un employé chinois de l'entreprise Zoom agissait pour perturber des réunions en ligne d'activistes, notamment pour commémorer les manifestations réprimées dans le sang sur la place Tiananmen en 1989.

Dans ce dossier, la justice américaine a délivré un nouvel acte d'inculpation indiquant que l'employé, Julien Jin, "travaillait directement sous les ordres" des autorités chinoises, pour identifier les militants qui participaient à ces réunions.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.