L'Ethiopie accorde un accès humanitaire illimité à l'ONU au Tigré

Le Tigré est privé de tout approvisionnement depuis le 4 novembre, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale à l'assaut des forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), qui dirigeait la région et défiait son autorité depuis des mois.(AFP)
Le Tigré est privé de tout approvisionnement depuis le 4 novembre, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale à l'assaut des forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), qui dirigeait la région et défiait son autorité depuis des mois.(AFP)
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Publié le Mercredi 02 décembre 2020

L'Ethiopie accorde un accès humanitaire illimité à l'ONU au Tigré

  • Un haut responsable onusien ayant requis l'anonymat a indiqué à l'AFP que cet accord permettrait aux Nations unies et à leurs partenaires humanitaires de distribuer de l'aide «partout où des gens en ont besoin»
  • De premières évaluations des besoins sur place commenceront «dès que nos équipes de sécurité nous donnerons le feu vert»

ADDIS-ABEBA :Le gouvernement éthiopien a accordé aux Nations unies un accès humanitaire «sans restriction» à la région septentrionale du Tigré, à l'issue de quatre semaines de conflit armé et de demandes répétées pour y acheminer de l'aide.

Un accord signé par l'ONU et le ministre éthiopien de la Paix, consulté mercredi par l'AFP, accorde «un accès sans restriction, continu et sécurisé du personnel et des services humanitaires aux populations vulnérables dans les régions gérées (par le gouvernement) au Tigré et dans les zones frontalières des régions Amhara et Afar» voisines.

Un haut responsable onusien ayant requis l'anonymat a indiqué à l'AFP que cet accord permettrait aux Nations unies et à leurs partenaires humanitaires de distribuer de l'aide «partout où des gens en ont besoin».

De premières évaluations des besoins sur place commenceront «dès que nos équipes de sécurité nous donnerons le feu vert», a-t-il ajouté.

Le Tigré est privé de tout approvisionnement depuis le 4 novembre, lorsque le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale à l'assaut des forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), qui dirigeait la région et défiait son autorité depuis des mois.

L'ONU mettait en garde depuis plusieurs semaines contre une possible catastrophe au Tigré, quasiment coupé du monde depuis, en raison d'un blackout sur les communications et des restrictions d'accès.

Avant le conflit, environ 600.000 personnes - dont 96.000 réfugiés érythréens vivant dans quatre camps - dépendaient totalement de l'aide alimentaire pour se nourrir au Tigré, et un million d'autres bénéficiaient d'un «filet de sécurité» alimentaire, selon le Bureau onusien de coordination humanitaire (Ocha).

Pénurie de nourriture

L'ONU avait réclamé mardi un «accès urgent» au Tigré, la région ayant «désespérément besoin» d'aide humanitaire.

Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) avait fait part de son inquiétude pour les camps de réfugiés érythréens au Tigré probablement «désormais à court» de nourriture.

Outre quelque 45.500 personnes qui ont fui au Soudan voisin, les quatre semaines de combats ont déplacé un nombre indéterminé d'hommes, de femmes et d'enfants à l'intérieur du Tigré, qui «ont désespérément besoin d'aide humanitaire», avait souligné mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Dans le principal hôpital de la capitale régionale, Mekele, débordé par l'afflux de blessés, les stocks de médicaments de base et consommables médicaux sont «dangereusement bas», a également souligné ces derniers jours le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), sans préciser si les blessés étaient civils ou militaires.

Aucun bilan précis des combats n'est disponible, notamment des victimes civiles.

Le gouvernement fédéral - qui affirme que l'armée s'est emparé des villes sans faire de victimes civiles - avait affirmé le 26 novembre vouloir «répondre rapidement aux besoins de la population du Tigré», mais n'a pas précisé les mesures prises jusqu'ici.

M. Abiy a clamé victoire samedi, après la prise annoncée de Mekele et dit contrôler la quasi-totalité du Tigré. 

 Guerilla

Mais un haut responsable du TPLF, Wondimu Asamnew, a affirmé mercredi dans un communiqué que l'armée était «confrontée à des combats à petite échelle dans tout le Tigré» et subirait une «offensive de grande ampleur ... dans un avenir proche».

L'objectif de l'opération militaire au Tigré est de remplacer les autorités régionales issues du TPLF par des «institutions légitimes» et Mulu Nega, un ancien haut fonctionnaire, a été chargé de présider l'administration provisoire dans la région. 

Les analystes se demandent si la population tigréenne acceptera cette nouvelle administration imposée par Addis Abeba et s'interrogent sur la capacité des anciens dirigeants du Tigré à organiser désormais une résistance armée.

Les réseaux de téléphonie mobile et internet ont été partiellement rétablis ces derniers jours dans plusieurs localités du Tigré, mais le territoire de la minorité tigréenne (moins de 6% des 110 millions d'Ethiopiens) fait toujours face à de nombreuses pénuries.

Le TPLF a mené pendant 15 ans la lutte armée ayant renversé en 1991 le régime militaro-marxiste du Derg. Il a ensuite contrôlé les instances de pouvoir et l'appareil sécuritaire éthiopiens durant près de 30 ans.

Lorsqu'il est devenu Premier ministre en 2018, M. Abiy s'est employé à écarter progressivement le TPLF des leviers de pouvoir.

Les tensions croissantes ont culminé avec l'organisation en septembre d'un scrutin au Tigré, le TPLF s'opposant à l'annulation de toutes les élections en 2020 décidée par le gouvernement fédéral en raison du coronavirus. 

Mercredi, M. Abiy a discuté avec les partis politiques et la société civile des préparatifs des élections nationales, désormais prévues à la mi-2021 et considérées comme une étape cruciale dans le programme de réformes démocratiques qu'il a promis en devenant Premier ministre.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.