Les efforts saoudiens pour évacuer du Soudan les ressortissants étrangers largement salués

Des membres de la marine saoudienne assistant une personne âgée évacuée du Soudan, à la base navale du roi Faisal, à Djeddah, le 24 avril 2023. (AFP)
Des membres de la marine saoudienne assistant une personne âgée évacuée du Soudan, à la base navale du roi Faisal, à Djeddah, le 24 avril 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 25 avril 2023

Les efforts saoudiens pour évacuer du Soudan les ressortissants étrangers largement salués

  • Le Royaume a confirmé l'arrivée en toute sécurité de 91 citoyens saoudiens et de 66 ressortissants de douze autres pays
  • Le secrétaire général de l'OCI, Hissein Brahim Taha, a salué les efforts déployés par l'Arabie saoudite pour évacuer les ressortissants des États membres de l'OCI

RIYAD: L'Organisation de la coopération islamique (OCI), le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et de nombreux pays ont félicité l'Arabie saoudite pour son rôle dans l'évacuation des ressortissants étrangers du Soudan.

Le secrétaire général de l'OCI, Hissein Brahim Taha, a salué les efforts saoudiens pour évacuer du Soudan des ressortissants d’États membres de l'OCI, d’États non membres, ainsi que des diplomates et des travailleurs, soulignant que l'initiative du Royaume était arrivée au bon moment.

Il a remercié le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane pour cette évacuation. Le secrétaire de l’OCI a également renouvelé son appel à un cessez-le-feu au Soudan et au dialogue pour préserver la sécurité du peuple et de l'État soudanais.

Le secrétaire général du CCG, Jassem Mohammed Alboudaiwi, a pour sa part salué le rôle diplomatique et logistique joué par le Royaume.

Il a exprimé ses remerciements et sa reconnaissance aux dirigeants saoudiens, a salué leurs directives et le suivi direct du processus d'évacuation, qui s'est déroulé sans incidents pour les personnes évacuées, qui sont arrivées en toute sécurité à Djeddah et ont trouvé une réponse à tous leurs besoins, avant de rentrer dans leurs pays. 

Alboudaiwi a également exprimé sa gratitude pour les importants efforts diplomatiques déployés par le Royaume et les membres du CCG pour résoudre la crise soudanaise en ouvrant des voies de communication avec les parties en conflit afin de parvenir à une solution globale et pacifique.

Le secrétaire général du CCG a réitéré son appel aux parties en conflit au Soudan à mettre fin aux opérations militaires dès que possible, à faire preuve d'un maximum de retenue, à éviter l'escalade et à donner la priorité aux intérêts du peuple soudanais. 

Le ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, AK Abdel Momen, a félicité dans une lettre le ministre des Affaires étrangères saoudien, le prince Faisal ben Farhane. «Je suis extrêmement heureux de transmettre nos sincères remerciements et notre profonde reconnaissance pour le geste remarquable des Forces navales royales saoudiennes lors de l'évacuation de 66 ressortissants étrangers, dont trois Bangladais, le 22 avril», a-t-il écrit.

Il a poursuivi dans la lettre, dont une copie a été remise à Arab News par l'ambassade du Bangladesh: «Nous apprécions grandement les efforts considérables déployés par l'Arabie saoudite pour secourir ces personnes, du Soudan vers le port de Djeddah.»

Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (EAU), cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, a également remercié lundi son homologue saoudien pour le rôle du Royaume dans l'évacuation des ressortissants émiratis du Soudan, a rapporté WAM, l'agence de presse officielle.

Il a remercié le prince Faisal pour «avoir aidé à évacuer les citoyens émiratis du Soudan, et a salué les efforts exceptionnels déployés par Riyad pour effectuer des évacuations en coopération avec divers pays».

Le conflit entre les forces armées soudanaises et les Forces paramilitaires de soutien rapide a donné lieu à des combats acharnés qui ont causé la mort de centaines de personnes depuis une semaine. Plusieurs pays étrangers ont mené des opérations d'évacuation pour venir en aide à leurs citoyens et au personnel de leurs ambassades.

L'Arabie saoudite a mené la première opération d'évacuation réussie avec les Forces navales royales saoudiennes qui ont évacué samedi de Port-Soudan de nombreuses personnes, notamment des ressortissants étrangers, des diplomates et divers responsables.

Le Royaume a confirmé l'arrivée en toute sécurité de 91 citoyens saoudiens et de 66 ressortissants de douze autres pays, dont le Koweït, le Qatar, les EAU, l'Égypte, la Tunisie, le Pakistan, l'Inde, la Bulgarie, le Bangladesh, les Philippines, le Canada et le Burkina Faso.

De plus, un navire saoudien transportant 199 personnes de différentes nationalités évacuées du Soudan est arrivé lundi à la base navale du roi Faisal à Djeddah.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a remercié les dirigeants saoudiens d'avoir évacué les citoyens libanais du Soudan, et de les avoir reçus à Djeddah avant leur retour dans leur pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".


Liban: incursion israélienne dans un village frontalier, un employé municipal tué

Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
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  • En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BEYROUTH: Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien.

En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".

L'armée israélienne a confirmé avoir mené cette incursion, affirmant qu'elle intervenait dans le cadre de ses "activités visant à détruire une infrastructure terroriste" du Hezbollah.

Elle a ajouté que l'unité avait "repéré un suspect à l'intérieur du bâtiment" de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié "une menace directe" sur les soldats.

L'incident "fait l'objet d'une enquête", selon l'armée.

Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l'Ani.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Mardi, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Jeremy Laurence, a indiqué que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour qu'il livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU, s'est réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l'ONU.

L'émissaire américaine Morgan Ortagus a déclaré au cours de la réunion que "l'armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan" visant à "placer toutes les armes sous le contrôle de l'Etat d'ici la fin de l'année".


Soudan: l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'El-Facher après une tuerie dans une maternité

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  • Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée"
  • Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités"

PORT-SOUDAN: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à mettre un terme à l'"escalade militaire" au Soudan, après le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, ville clé prise par les forces paramilitaires.

Les informations se multiplient sur des exactions massives depuis que les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont pris dimanche, après 18 mois de siège, cette dernière grande ville qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour, où "les massacres continuent" selon des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale.

Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée".

Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d'El-Facher". Selon l'institution, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville.

Après la prise d'El-Facher à leurs rivaux, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, les FSR contrôlent désormais l'ensemble du Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan couvrant le tiers du pays.

Les communications satellite restent coupées -sauf pour les FSR qui contrôlent le réseau Starlink-, les accès d'El-Facher restent bloqués malgré les appels à ouvrir des corridors humanitaires. Dans ce contexte, il est extrêmement compliqué de joindre des sources locales indépendantes.

Maîtres du Darfour 

"Plus de 2.000 civils ont été tués au cours de l'invasion de la milice (des FSR) à El-Facher, ciblant les mosquées et les volontaires du Croissant-Rouge", a pour sa part affirmé Mona Nour Al-Daem, chargée de l'aide humanitaire au gouvernement pro-armée.

A El-Facher, le comité de résistance local, qui documente les exactions depuis le début du conflit, a rapporté mercredi soir avoir entendu des tirs dans l'ouest de la ville, "où quelques soldats restants combattent avec (...) ténacité".

Depuis dimanche, plus de 36.000 personnes ont fui les violences, majoritairement vers la périphérie d'El-Facher et vers Tawila, cité située à 70 km plus à l'ouest et qui était déjà la plus importante zone d'accueil du Soudan, selon l'ONU, avec plus de 650.000 déplacés.

De rares images de l'AFP en provenance de Tawila montrent des déplacés portant leurs affaires sur leur dos ou sur leur tête. Certains montent des tentes, d'autres, parfois blessés, sont assis dans des conditions précaires.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a alerté sur le "risque croissant d'atrocités motivées par des considérations ethniques" en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres et les viols des milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR, contre les tribus locales Massalit, Four ou Zaghawa.

"Unité" 

Les FSR, qui ont installé au Darfour une administration parallèle, contrôlent désormais l'ouest du Soudan et certaines parties du sud, avec leurs alliés. L'armée contrôle le nord, l'est et le centre du troisième plus vaste pays d'Afrique, ravagé par plus de deux ans de guerre.

Des experts craignent une nouvelle partition du Soudan, après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Mais le chef des FSR a affirmé mercredi que la prise complète du Darfour par ses forces favoriserait "l'unité" du pays.

"La libération d'El-Facher est une opportunité pour l'unité du Soudan et nous disons : l'unité du Soudan par la paix ou par la guerre", a déclaré M. Daglo mercredi.

Les pourparlers menés depuis plusieurs mois par le groupe dit du "Quad", qui réunit les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes Unis et l'Arabie saoudite, sont restés dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Leurs propositions de trêve se heurtent, selon lui, "à l'obstructionnisme continu" du pouvoir de M. Burhane, qui a refusé en septembre une proposition prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.