Moscou ne voit «aucun progrès» pour prolonger l'accord sur les céréales ukrainiennes

L'ambassadeur russe auprès des Nations unies à Genève Guennadi Gatilov assiste à une conférence de presse à Genève, le 26 avril 2023 (Photo, AFP).
L'ambassadeur russe auprès des Nations unies à Genève Guennadi Gatilov assiste à une conférence de presse à Genève, le 26 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Moscou ne voit «aucun progrès» pour prolonger l'accord sur les céréales ukrainiennes

  • «Jusqu'à présent, nous ne voyons aucun progrès», a déclaré mercredi l'ambassadeur russe auprès des Nations unies à Genève Guennadi Gatilov
  • Cet accord arrive à échéance le 18 mai

GENÈVE: La Russie ne voit "aucun progrès" dans la levée des obstacles à ses exportations d'engrais, une condition pour que Moscou prolonge l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui arrive à échéance mi-mai.

"Jusqu'à présent, nous ne voyons aucun progrès", a déclaré mercredi l'ambassadeur russe auprès des Nations unies à Genève Guennadi Gatilov, ancien vice-ministre des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a fait une proposition au président russe Vladimir Poutine – dont on ignore les détails – pour permettre la prolongation de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, qui a permis d'atténuer la grave crise alimentaire mondiale qui frappe des centaines de millions de personnes dans le monde.

Cet accord arrive à échéance le 18 mai.

Selon l'ONU, M. Guterres trace dans sa lettre au président russe "les contours d'une voie à suivre proposée pour améliorer, prolonger et étendre" l'accord qui permet depuis juillet l'exportation de céréales ukrainiennes via la mer Noire malgré la guerre.

L'accord a été prolongé le 19 mars. Mais Moscou a proposé soixante jours plutôt que la reconduction tacite initialement convenue de 120 jours, en insistant sur le respect de l'autre volet de l'accord – passé entre la Russie et l'ONU – qui concerne essentiellement ses exportations d'engrais.

"Nous apprécions les efforts de l'ONU, l'ONU essaie de faire de son mieux", a souligné l'ambassadeur, "mais nous n'avons vu pour l'instant que des promesses".

Moscou a de nouveau menacé mi-avril de suspendre l'initiative sur les céréales si ses cinq exigences n'étaient pas remplies, dont la reconnexion au système bancaire international Swift de la banque russe spécialisée dans l'agriculture Rosselkhozbank.

L'AFP a toutefois pu confirmer mercredi auprès d'une source proche du dossier que les autorités américaines avaient donné à la banque JPMorgan la permission d'effectuer des paiements vers Rosselkhozbank pour permettre des exportations de céréales et d'aliments russes.

Premières récoltes

Les départements d'Etat et du Trésor ont demandé à l'établissement américain de faciliter ces transferts à l'approche des premières récoltes dans la mesure où de nombreux pays dépendent des céréales russes pour leur sécurité alimentaire, a expliqué cette source.

Les paiements sont limités et suivent un processus très strict, JPMorgan voulant s'assurer de la destination des transferts et de l'identité des contreparties, a-t-elle ajouté.

La banque a reçu l'assurance qu'elle ne serait pas poursuivie pour infraction des sanctions à l'encontre de Moscou.

Contactée par l'AFP, JPMorgan n'a pas souhaité faire de commentaires.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait fait allusion mardi à cet accord lors d'une conférence de presse mais sans nommer la banque et en insistant sur le fait qu'il ne pouvait s'agir d'une solution à long terme.

Moscou exige également la reprise des livraisons en Russie d'engins et de pièces détachées agricoles, l'annulation des entraves pour assurer des navires, l'accès aux ports étrangers ainsi que le dégel des actifs de sociétés russes liées au secteur agricole situés à l'étranger et la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa, qui relie la Russie à l'Ukraine et qui permet la livraison d'ammoniac, un composant chimique très utilisé en agriculture.

"A ce jour, aucun progrès réel n'a été réalisé dans la résolution de ces problèmes", a affirmé mercredi M. Gatilov.

"Notre position sur l'avenir de l'extension de l'initiative reste inchangée. Nous avons besoin de progrès sur les questions que j'ai mentionnées", a-t-il insisté, en assurant que Moscou n'avait pas encore pris de décision sur l'avenir de l'accord céréalier: "Nous n'en sommes pas encore là, nous avons encore du temps".

"Les Nations unies nous assurent qu'ils continuent de discuter avec l'administration américaine, avec les autorités (européennes) à Bruxelles", a-t-il également souligné.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.