Dans une Hongrie liée à la Russie, le malaise des réfugiés ukrainiens

Des enfants réfugiés ukrainiens dorment à l'école maternelle du 7e arrondissement de Budapest, en Hongrie, le 18 avril 2023 (Photo, AFP).
Des enfants réfugiés ukrainiens dorment à l'école maternelle du 7e arrondissement de Budapest, en Hongrie, le 18 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Dans une Hongrie liée à la Russie, le malaise des réfugiés ukrainiens

  • Depuis le début du conflit, plus d'un million ont foulé le sol hongrois mais seulement 35 000 ont réclamé le statut de «protection temporaire» mis en place par l'Union européenne
  • Il faut dire que la position ambiguë du Premier ministre Viktor Orban à l'égard du conflit n'incite guère les réfugiés ukrainiens à s'attarder en Hongrie

BUDAPEST: Le gouvernement hongrois aime vanter l'hospitalité offerte aux réfugiés ukrainiens mais la plupart ne font que passer et pour ceux qui restent, l'intégration dans un pays courtisant Moscou est une gageure.

Le pape François ira à leur rencontre samedi à Budapest. En amont de son voyage, il a appelé à "ne pas oublier nos frères et sœurs ukrainiens".

Depuis le début du conflit, plus d'un million ont foulé le sol hongrois mais seulement 35 000 ont réclamé le statut de "protection temporaire" mis en place par l'Union européenne (UE), d'après des données du Haut commissariat de l'Onu aux réfugiés (UNHCR).

C'est bien moins par habitant que d'autres pays voisins de l'Ukraine, comme la Pologne ou la Roumanie.

«Propagande prorusse»

Il faut dire que la position ambiguë du Premier ministre Viktor Orban à l'égard du conflit n'incite guère les réfugiés ukrainiens à s'attarder en Hongrie.

Refus d'envoyer des armes à Kiev, aucune visite sur place et maintien de liens étroits avec le Kremlin: le dirigeant nationaliste va à contre-courant de la solidarité affichée par l'UE et l'Otan depuis le début de l'offensive russe.

"La propagande du gouvernement hongrois est perçue par les Ukrainiens comme prorusse", explique à l'AFP un travailleur humanitaire s'exprimant sous couvert d'anonymat. "Leur quotidien n'en est pas affecté mais cela crée un sentiment de malaise".

Dans ce contexte, un tiers de la population blâme Kiev autant que Moscou pour la guerre, selon un récent sondage, une perception nourrie par le discours des médias favorables au pouvoir.

Budapest ne cesse également de souffler sur les braises d'une vieille querelle, relative à l'assimilation linguistique de la minorité hongroise de l'ouest de l'Ukraine, qui compte quelque 100 000 membres.

"Tandis que nous accueillons des enfants ukrainiens dans nos écoles", des établissements hongrois en Ukraine "risquent de mettre la clef sous la porte" du fait de la politique de Kiev, a accusé le mois dernier le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto.

Hostilité

Face à ces tensions, le gouvernement a rejeté les demandes de financement d'une école de langue ukrainienne à Budapest, dénonce Viktoria Petrovszka, une Ukrainienne responsable du groupe d'entraide Unity.

Contacté par l'AFP à ce sujet, le ministère de l'Intérieur, chargé de l'éducation, n'a pas répondu.

Devant la difficulté de l'idiome magyar, avec ses 44 lettres et 35 terminaisons verbales, les enfants "préfèrent étudier à la maison ou en ligne", explique la quadragénaire.

Unity, qui organisait des événements culturels avant le conflit, prodigue désormais conseils, offres d'emploi et cours pour faciliter les démarches administratives des nouveaux venus.

Dina Biktagirova, qui a fui Kiev avec ses quatre enfants, suit les leçons avec assiduité, car "on ne sait pas combien de temps la guerre va durer et quand on pourra rentrer".

Des efforts indispensables pour vaincre les réticences.

"Quand des mères seules, qui ne parlent pas hongrois, passent des coups de fil pour trouver un appartement, les propriétaires leur raccrochent souvent au nez!", s'indigne Bohdana Kokhanyuk, qui tient un centre d'accueil dans la capitale.

"La société hongroise n'est pas vraiment accueillante", soupire la jeune femme de 28 ans originaire d'Ukraine.

Système défaillant

D'ailleurs la structure qu'elle gère, Vitae, est forcée de fermer ses portes après la réduction des fonds alloués via la Croix-Rouge locale. Ses soixante résidents vont devoir déménager dans une ville aux loyers moins onéreux, à une heure de Budapest.

Plus d'un an après l'invasion russe, l'accueil spontané doit se muer en soutien sur le long terme, à travers des aides au logement, une scolarisation durable et un accompagnement psychologique, souligne Aniko Bakonyi, du Comité hongrois d'Helsinki (HCC).

"Mais les acteurs non-étatiques comme les municipalités ou les gérants de structures d'accueil doivent se débrouiller avec les moyens du bord, sans soutien du gouvernement aux Ukrainiens pour qu'ils refassent leur vie", fustige-t-elle.

Sous l'égide de Viktor Orban, farouchement anti-migrants, la Hongrie a bâti des clôtures à ses frontières et restreint le dépôt des demandes d'asile aux ambassades à l'étranger.

L'an dernier, seules 18 personnes ont obtenu le statut de réfugiés, loin de l'afflux migratoire sans précédent depuis 2015 observé ailleurs dans l'UE.

"Il n'existe plus de système d'intégration", conclut Mme Bakonyi, pointant "les maigres ressources et le manque de professionnalisme".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.