Retraites: «pas de retour à la normale» sans retrait de la réforme, prévient Binet

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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Retraites: «pas de retour à la normale» sans retrait de la réforme, prévient Binet

La secrétaire générale du syndicat français CGT, Sophie Binet, avant son discours dans le cadre d'une manifestation, un mois après que le gouvernement a fait adopter au Parlement une loi impopulaire sur la réforme des retraites, devant la centrale énergétique de Gardanne, dans le sud de la France, le 20 avril 2023. (Photo Nicolas TUCAT / AFP)
  • "S'il n'y a pas de retrait de cette réforme des retraites, il y a un contexte de défiance très fort vis-à-vis de l'exécutif (...) et la page sera compliquée à tourner", a indiqué Sophie Binet sur RTL
  • Élisabeth Borne entend «renouer le dialogue» avec les organisations syndicales «dès le début du mois de mai»

PARIS: Il n'y "aura pas de retour à la normale" si la réforme des retraites "n'est pas retirée", a affirmé jeudi la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, affirmant que les syndicats "n'iront pas parler de mesures régressives".

"S'il n'y a pas de retrait de cette réforme des retraites, il y a un contexte de défiance très fort vis-à-vis de l'exécutif (...) et la page sera compliquée à tourner", a indiqué Sophie Binet sur RTL en réponse à la Première ministre Elisabeth Borne qui, la veille, a affirmé avoir lancé une "main tendue à toutes les bonnes volontés" lors de la présentation de sa feuille de route.

"Il n'y aura pas de retour à la normale si la réforme n'est pas retirée", a insisté Mme Binet.

Pour la numéro un de la CGT, "le gouvernement n'a toujours rien compris de ce qui se passait dans le pays". "La seule stratégie du gouvernement, c'est de jouer le pourrissement, ce qui est extrêmement grave", a-t-elle jugé.

S'il s'agit d'"une main tendue pour venir discuter de la mise sous conditionnalité du RSA et de la stigmatisation des personnes qui sont privées d'emploi, pour nous, c'est non", a affirmé Mme Binet.

"Si c'est pour venir parler emploi des seniors alors qu'on a une réforme qui s'applique de façon extrêmement violente au 1er septembre et qui va reporter l'âge de départ pour des milliers de personnes sans qu'il y ait aucune mesure pour les seniors, ce n'est pas non plus ce sur quoi on est demandeurs", a-t-elle poursuivi.

"Si c'est pour parler augmentation des salaires immédiate, c'est une proposition qu'on examinera. Mais pour l'instant, c'est pas du tout les propositions de la Première ministre, qui nous demande de parler de sujets clivants", a-t-elle encore dit.

Borne veut «renouer le dialogue» avec les syndicats «dès» début mai

Élisabeth Borne entend "renouer le dialogue" avec les organisations syndicales "dès le début du mois de mai", promettant de "transcrire fidèlement dans la loi" tout accord entre syndicats et patronats, notamment sur l'emploi des séniors.

"Mon objectif, c'est bien de renouer le dialogue", a déclaré jeudi la Première ministre sur France 2. Soulignant que le dialogue "non officiel" a continué, elle a dit vouloir reprendre au niveau officiel "des discussions avec les organisations syndicales dès le début du mois de mai".

"C'est très important qu'on change de regard sur les seniors, qu'on facilite les parcours professionnels, les fins de carrière", "des sujets dont je souhaite que les organisations syndicales et patronales puissent se réemparer", a déclaré la Première ministre, alors que le Conseil constitutionnel a invalidé certaines dispositions de la réforme des retraites sur ces thèmes.

"Avec le président de la République on a déjà vu les organisations patronales. On leur a dit que c'étaient des sujets importants sur lesquels on souhaite avoir des négociations", et "dès qu'il y aura un accord, on le transcrira fidèlement dans la loi", a ajouté Mme Borne.

En présentant sa feuille de route gouvernementale, mercredi, la Première ministre a dit souhaiter bâtir avec les partenaires sociaux un "agenda social" pour un "nouveau pacte de la vie au travail".

Un projet de loi "qui embarquera le résultats des négociations" entre les partenaires sociaux devrait être déposé en fin d'année ou en début d'année 2024, a-t-on précisé mercredi à Matignon.

Par ailleurs, s'agissant des bénéficiaires du RSA, la Première ministre a confirmé l'engagement présidentiel d'un accompagnement intensif de 15 à 20 heures hebdomadaires d’insertion.

"Une partie de ceux qui touchent le RSA pourraient travailler. Et donc, on va les accompagner, on va avoir un contrat d'engagement réciproque, avec des droits et des devoirs, pour retrouver le plus vite possible un emploi", a-t-elle expliqué.

"Il ne s'agit pas de les faire travailler sans les payer, il s'agit de leur permettre de découvrir des métiers, de se former. C'est ça les 15 à 20 heures d'activité dont on parle", a précisé Mme Borne, tout en ménageant une exception pour les femmes qui ont "un problème de garde d'enfants". "Un tiers des bénéficiaires du RSA sont des femmes seules avec enfant", a-t-elle rappelé.

"Nous n'irons pas à l'Élysée pour parler de mesures régressives", a insisté Mme Binet, enréférence à l'invitation du président Macron à l'intention des syndicats.

La secrétaire générale de la CGT a par ailleurs appelé les Français à "venir en nombre le 1er mai" pour manifester, promettant une mobilisation "inédite et exceptionnelle", qui sera "familiale", "populaire" et "festive".


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.