Retraites: Course contre la montre pour appliquer la réforme

«La réforme des retraites entrera en vigueur le 1er septembre», a rappelé le ministre du Travail, Olivier Dussopt (Photo, AFP).
«La réforme des retraites entrera en vigueur le 1er septembre», a rappelé le ministre du Travail, Olivier Dussopt (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 avril 2023

Retraites: Course contre la montre pour appliquer la réforme

  • Après un long conflit social et face à une opinion toujours majoritairement opposée au projet, «le pire serait que les choses se passent mal»
  • Le risque principal pourrait cependant venir de la revalorisation des petites pensions

PARIS: Votée et promulguée dans la douleur, la réforme des retraites ne fait que commencer: même si l'exécutif s'affiche confiant, les grandes manoeuvres ont débuté en coulisse pour tenir l'échéance cruciale du 1er septembre.

Le sujet a disparu de la "feuille de route" du gouvernement. La Première ministre, Elisabeth Borne, n'en a même pas soufflé mot mercredi en présentant ses priorités des prochains mois.

Pourtant, "la réforme des retraites entrera en vigueur le 1er septembre", a rappelé la veille son ministre du Travail, Olivier Dussopt, soulignant sur CNews que "le fait de tenir le calendrier et que les choses se passent bien d'un point de vue technique est extrêmement important".

Même s'il a voulu rassurer en rappelant que "les délais de mise en oeuvre sont les mêmes que pour les réformes précédentes", cela ne lui laisse que quatre mois - trêve estivale comprise.

Après un long conflit social et face à une opinion toujours majoritairement opposée au projet, "le pire serait que les choses se passent mal", ajoute une source gouvernementale.

D'autant que les premières mesures à appliquer sont aussi les plus emblématiques: hausse de l'âge légal, augmentation de la durée de cotisation, fermeture des régimes spéciaux, refonte des "carrières longues"...

Le risque principal pourrait cependant venir de la revalorisation des petites pensions. Pas pour les futurs retraités modestes, qui empocheront cette rallonge dès le départ, mais pour les 1,8 million de retraités actuels censés en bénéficier et dont il va falloir recalculer les droits.

Une gageure, alors que cette hausse doit intervenir dès le versement prévu début octobre et que les dossiers les plus anciens sont encore au format papier. "Pour certains, il faudra qu'on aille gratter à la main", prévoit cette même source, qui dédramatise déjà d'éventuels retards en expliquant que les sommes dues seront quoi qu'il arrive payées "dans les mois qui suivent et de manière rétroactive".

34 décrets

Pour éviter un nouveau couac sur ce sujet sensible, après la polémique sur les 1 200 euros, le ministre a délié les cordons de la bourse.

Fin mars - après l'adoption de la loi au Parlement mais avant le feu vert du Conseil constitutionnel - il a autorisé la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV) "à procéder à des recrutements" afin de "permettre la mise en oeuvre dans de bonnes conditions".

Déjà renforcée en début d'année, avec 200 salariés en CDD pour absorber le surcroît d'appels téléphoniques pendant la réforme, la CNAV confirme que 200 CDI supplémentaires sont bien "en cours de recrutement".

Le gouvernement a aussi anticipé la rédaction des nombreux décrets d'application. "Les premiers ont été transmis (...) à la fin de la semaine dernière", a indiqué M. Dussopt. Soit une semaine à peine après la promulgation de la loi.

"Il y a toujours des choses qui sont préparées à l'avance, et heureusement", explique la source gouvernementale, qui dénombre 34 décrets à publier. Les premiers le seront sans doute "début juin" après avis du Conseil d'Etat et des caisses de sécurité sociale concernées (vieillesse, mais aussi maladie et accidents du travail).

Un calendrier contraint et resserré, sans droit à l'erreur. Car les syndicats veillent au grain et ne manqueront pas de s'engouffrer dans la moindre brèche. Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger - qui quittera son poste fin juin - ne s'en est pas caché: "Nous verrons s'il faut contester devant le juge administratif des décrets d'application". La course contre la montre tournerait alors à la course d'obstacles.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.