Libye: Combats entre groupes rivaux sur fond de tensions avec des migrants

Des habitants de la ville de Zawiya, dans l'ouest de la Libye, ont protesté contre des milices qu'ils accusent de recruter dans leurs rangs des migrants impliqués dans des actes de torture présumés, le 27 avril 2023 (Photo, AFP).
Des habitants de la ville de Zawiya, dans l'ouest de la Libye, ont protesté contre des milices qu'ils accusent de recruter dans leurs rangs des migrants impliqués dans des actes de torture présumés, le 27 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 28 avril 2023

Libye: Combats entre groupes rivaux sur fond de tensions avec des migrants

  • La situation est tendue à Zawiya depuis dimanche après des «affrontements intermittents entre groupes armés et le blocage des routes et les accès à la ville»
  • Située à 45 kilomètres à l'ouest de la capitale, Zawiya est l'un des points de départ vers l'Europe d'embarcations de migrants clandestins

ZAWIYA: Des habitants de la ville de Zawiya dans l'ouest de la Libye ont protesté jeudi contre les groupes armés locaux à la suite de combats qui les ont opposés, sur fond de tensions mêlant des migrants de pays subsahariens, selon des sources locales.

La situation est tendue à Zawiya depuis dimanche après des "affrontements intermittents entre groupes armés et le blocage des routes et les accès à la ville", a indiqué une source sécuritaire locale sous couvert d'anonymat.

Cette source n'a toutefois pas précisé la cause exacte des combats, se contentant d'indiquer qu'ils étaient liés à une descente des forces de l'ordre dans "des lieux de regroupement d'immigrés clandestins armés".

Située à 45 kilomètres à l'ouest de la capitale, Zawiya est l'un des points de départ vers l'Europe d'embarcations de migrants clandestins, notamment d'Afrique subsaharienne, qui travaillent dans la ville dans l'attente d'une traversée.

Ces migrants se sont retrouvés au coeur des dernières tensions entre groupes armés libyens après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des actes de torture et d'humiliation à l'encontre de Libyens par des personnes présentées comme de "mercenaires africains", qui auraient été recrutés par les milices rivales de la ville.

Selon Mohamad al-Khabouli, représentant d'un groupe de "Jeunes de Zawiya", des habitants ont forcé la fermeture du siège du Conseil municipal et bloqué les accès à la raffinerie de pétrole et l'entrée orientale de la ville, pour protester contre les groupes armés qui protègent des migrants accusés d'être impliqués dans les actes de torture présumés.

"Des centaines de jeunes ont protesté la nuit dernière et ont appelé aujourd'hui à une grande manifestation pour faire pression sur ces milices qui emploient des migrants afin qu'ils soient expulsés de la ville rapidement", a-t-il indiqué.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, après la diffusion des vidéos, des habitants en colère se sont rassemblés dans le centre-ville, barrant les routes et brûlant des pneus, demandant justice et l'expulsion des migrants.

Pour le porte-parole d'un autre mouvement de jeunes, "l'instabilité et l'insécurité dans la ville est le résultat de l'indifférence du gouvernement d'unité nationale", siégeant à Tripoli.

"Nous appelons au renforcement de la sécurité (...) et à la réglementation de la présence des étrangers", a-t-il ajouté.

Les autorités de la ville et le gouvernement de Tripoli n'ont pas officiellement réagi aux incidents.


Gaza: le Hamas rencontre les médiateurs au Caire

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023. (AFP)
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  • Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté
  • La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza"

LE CAIRE: Une délégation du Hamas, conduite par Khalil al-Hayya, rencontre lundi au Caire des responsables égyptiens et qataris pour évoquer le cessez-le-feu fragile et l'après-guerre à Gaza, a indiqué à l'AFP une source proche des négociations.

Cette rencontre intervient au lendemain de frappes israéliennes sur Gaza, Israël ayant accusé le Hamas de violations du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, ce que le mouvement islamiste a réfuté.

La source a précisé que la rencontre avec les médiateurs au Caire devrait porter notamment sur "les dizaines de frappes aériennes israéliennes" ayant fait la veille "des dizaines de morts dans la bande de Gaza".

L'Egypte et le Qatar sont des médiateurs de longue date dans les pourparlers indirects avec Israël et le Hamas pour mettre un terme à la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

"Unifier" les mouvements 

Par ailleurs, "la délégation, aux côtés de plusieurs dirigeants du mouvement, tiendra des réunions avec des responsables égyptiens au sujet du dialogue interpalestinien que l'Egypte doit prochainement parrainer", a précisé la source familière des négociations.

L'Egypte a déjà accueilli plusieurs rencontres entre les mouvements politiques palestiniens, notamment les deux principaux groupes politiques palestiniens, le Hamas et le Fatah de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne.

Ces deux mouvements sont opposés depuis des décennies.

"Ce dialogue vise à unifier le corps politique palestinien et à aborder les grandes questions, notamment l'avenir de la bande de Gaza et la formation d'un comité d'experts indépendants chargé de la gestion du territoire", a déclaré la source, faisant écho à la mise en place d'une autorité de transition formée de technocrates chapeautée par un comité dirigé par le président américain Donald Trump, et proposée par ce dernier.

Le Hamas a déjà fait savoir qu'il ne tenait pas à gouverner la bande de Gaza, ravagée par deux ans de guerre.

Plusieurs responsables politiques palestiniens ont également évoqué ces derniers mois la création d'un groupe de gestionnaires palestiniens, non affiliés, en charge d'administrer le territoire où le Hamas avait pris le pouvoir par la force en 2007.

Une autre source informée a affirmé que "les contacts et efforts des médiateurs ont permis hier soir de rétablir le calme et de réactiver le cessez-le-feu à Gaza", ajoutant que "les médiateurs continueront de suivre et de surveiller les violations israéliennes".


Gaza: la Défense civile annonce un nouveau bilan de 45 morts dans des frappes israéliennes dimanche

La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts. (AFP)
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts. (AFP)
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  • Quatre hôpitaux du territoire palestinien ont confirmé ce bilan de 45 décès à l'AFP, disant avoir reçu morts et blessés
  • L'armée israélienne a déclaré avoir frappé dans la journée des dizaines de cibles du Hamas à travers le territoire palestinien, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump

GAZA: La Défense civile de la bande de Gaza a fait état d'au moins 45 personnes tuées dimanche au cours de frappes aériennes israéliennes dans le territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan de 33 morts.

L'armée israélienne a déclaré avoir frappé dans la journée des dizaines de cibles du Hamas à travers le territoire palestinien, Israël et le Hamas s'accusant mutuellement de violer un cessez-le-feu parrainé par le président américain Donald Trump, en vigueur depuis le 10 octobre.

"Au moins 45 personnes ont été tuées du fait de frappes aériennes israéliennes sur plusieurs endroits de la bande de Gaza", a indiqué Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, service de secours opérant sous l'autorité du Hamas.

Quatre hôpitaux du territoire palestinien ont confirmé ce bilan de 45 décès à l'AFP, disant avoir reçu morts et blessés.

L'hôpital Al-Awda à Nuseirat a recensé 24 morts, l'hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah 12, l'hôpital Nasser à Khan Younès cinq et celui d'Al-Shifa à Gaza-ville  quatre.

Des dizaines de blessés ont également été pris en charge par ces hôpitaux. L'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'elle vérifiait les informations concernant les frappes.

Parmi les victimes figure, selon M. Bassal, six personnes tuées quand une frappe israélienne a ciblé "un groupe de civils" dans la ville de Zuwaida (centre).

Il a également fait état de deux autres Gazaouis, dont un journaliste, tués dans la partie ouest de cette ville.

Deux frappes distinctes ont par ailleurs tué six personnes, dont des enfants, près de Nuseirat (centre) et blessé 13 autres, a-t-il indiqué.

Il a aussi fait état d'une femme et deux enfants tués dans une frappe de drone sur une tente abritant des personnes déplacées au nord de Khan Younès (sud).

Dans la soirée, l'armée israélienne a annoncé cesser ses frappes et reprendre l'application du cessez-le-feu.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

 


Mohammed ben Salmane et Emmanuel Macron discutent de l'évolution de la situation à Gaza

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  • Les entretiens ont porté sur la situation dans la bande de Gaza et sur les efforts en cours pour mettre fin au conflit et rétablir la stabilité au Moyen-Orient
  • Le prince Mohammed et M. Macron ont souligné l'importance d'alléger immédiatement les souffrances humanitaires du peuple palestinien et de parvenir à un retrait israélien complet

RIYADH : Le prince héritier Mohammed bin Salman a reçu dimanche un appel téléphonique du président français Emmanuel Macron, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les deux dirigeants ont passé en revue la coopération dans divers domaines et ont discuté des développements régionaux et internationaux d'intérêt commun.

Les entretiens ont porté sur la situation dans la bande de Gaza et sur les efforts en cours pour mettre fin au conflit et rétablir la stabilité au Moyen-Orient.

Le prince Mohammed et M. Macron ont souligné l'importance d'alléger immédiatement les souffrances humanitaires du peuple palestinien et de parvenir à un retrait israélien complet.

Ils ont également souligné la nécessité de prendre des mesures concrètes en vue d'une paix juste et durable fondée sur la solution des deux États.