Brésil: six réserves légalisées par Lula, «l'espoir» pour les indigènes

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (à droite) prononce un discours lors d'une visite au camp indigène Terra Livre à Brasilia, le 28 avril 2023. Le camp se déroulera jusqu'au 29 avril 2023 et se concentrera sur la sensibilisation aux droits des indigènes et aux questions foncières, ainsi que sur la promotion de la culture indigène. (AFP).
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (à droite) prononce un discours lors d'une visite au camp indigène Terra Livre à Brasilia, le 28 avril 2023. Le camp se déroulera jusqu'au 29 avril 2023 et se concentrera sur la sensibilisation aux droits des indigènes et aux questions foncières, ainsi que sur la promotion de la culture indigène. (AFP).
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Publié le Samedi 29 avril 2023

Brésil: six réserves légalisées par Lula, «l'espoir» pour les indigènes

  • Lula a signé les décrets aux côtés de personnalités indigènes de premier plan, comme le cacique Raoni Metuktire, qui lui a remis une coiffe traditionnelle de plumes bleues et rouges
  • «En quatre ans, nous allons faire plus (pour les peuples indigènes) que lors des huit années où nous avions déjà gouverné (2003-2010)», a assuré le président de gauche

BRASILIA : Le président brésilien Lula a mis fin vendredi à cinq ans d'attente des peuples indigènes en légalisant par décret six nouvelles réserves, dont un vaste territoire au coeur de la forêt amazonienne, une lueur "d'espoir" pour les autochtones.

Ces réserves garantissent aux indigènes l'usage exclusif des ressources naturelles, en préservant leur mode de vie traditionnel. Elles sont considérées par les scientifiques comme un rempart contre la déforestation, enjeu majeur du combat contre le réchauffement climatique.

Aucune nouvelle terre indigène n'avait été légalisée sous le mandat de Jair Bolsonaro (2019-2022), prédécesseur d'extrême droite de Lula, qui avait promis avant d'arriver au pouvoir de "ne pas céder un centimètre de plus" aux autochtones. La dernière légalisation de terres indigènes au Brésil remonte à avril 2018.

"C'est un processus qui prend du temps, mais nous allons faire en sorte que soit légalisé le plus grand nombre possible de réserves indigènes. Si nous voulons atteindre la déforestation zéro d'ici 2030, nous avons besoin de réserves indigènes homologuées", a déclaré vendredi Luiz Inacio Lula da Silva.

Sous la présidence de Jair Bolsonaro, la déforestation annuelle moyenne avait augmenté de 75% par rapport à la décennie précédente.

'Raoni invité de marque'

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Des femmes indigènes montent dans un bus alors qu'elles s'apprêtent à quitter le camp indigène Terra Livre à Brasilia, le 28 avril 2023. Des milliers de manifestants indigènes ont participé au camp de protestation Terra Livre, dont l'objectif était de sensibiliser le public aux droits des indigènes et aux questions foncières, et de promouvoir la culture indigène. (AFP). 

Lula a signé les décrets aux côtés de personnalités indigènes de premier plan, comme le cacique Raoni Metuktire, qui lui a remis une coiffe traditionnelle de plumes bleues et rouges.

La cérémonie a eu lieu au dernier jour du Campement "Terra Livre" (Terre Libre), rassemblement annuel de milliers d'autochtones venus de tout le pays cette semaine à Brasilia.

"En quatre ans, nous allons faire plus (pour les peuples indigènes) que lors des huit années où nous avions déjà gouverné (2003-2010)", a assuré le président de gauche, qui a débuté son troisième mandat en janvier.

Deux des six nouvelles réserves légalisées sont situées en Amazonie, dont celle qui est de loin la plus vaste, baptisée Unieuxi, attribuée à 249 indigènes des peuples Maku et Tukano. Elle couvre plus de 550 000 hectares dans l'Etat d'Amazonas (nord), sur les 620 000 hectares au total des six réserves légalisées.

Deux autres réserves sont situées dans le nord-est du pays, une dans le sud et une dernière dans la région centrale.

"C'est un poids en moins sur nos épaules. C'est la meilleure nouvelle qu'on pouvait entendre, savoir que nos terres ont été légalisées. Cela nous remplit d'espoir", dit à l'AFP-TV Claudia Tomás, 44 ans, originaire du territoire Unieuxi.

"Cela nous rassure pour l'avenir de nos enfants. C'est un jour heureux, même si je suis aussi un peu triste car le décret qui légalise nos terres n'a pas été signé aujourd'hui", raconte pour sa part Tehe Pataxo, 29 ans, qui attend la démarcation officielle de son territoire situé dans l'Etat de Bahia (nord-est).

Les décrets signés vendredi par Lula font des terres ancestrales des indigènes des sanctuaires inviolables, que l'Etat brésilien doit protéger des intrusions des trafiquants de bois ou autres orpailleurs.

Cela n'a toutefois pas empêché des milliers d'orpailleurs clandestins de détruire la forêt et polluer les cours d'eau dans la réserve Yanonami, la plus grande du Brésil, aussi vaste que le Portugal.

'Ecrire une nouvelle histoire'

Selon le dernier recensement de 2010, quelque 800 000 indigènes vivent au Brésil, la plupart dans des réserves qui occupent 13,75% du territoire.

"Ceux qui disent que ces terres qui vous sont réservées sont trop vastes doivent se rappeler qu'avant l'arrivée des colonisateurs portugais, vous occupiez 100% du territoire", a lancé Lula, sous les vivats du public.

De nouvelles homologations devraient avoir lieu prochainement: le mois dernier, la ministre des Affaires indigènes, Sonia Guajajara, a annoncé que 14 terres indigènes (dont les six homologuées vendredi) étaient prêtes à être légalisées, soit près de 900 000 hectares.

"Nous allons écrire une nouvelle histoire, pour le bien de toute l'humanité, de notre planète", a déclaré la ministre vendredi, juste avant la signature des décrets.

"Nous, les peuples autochtones, nous représentons seulement 5% de la population mondiale, mais nous préservons plus de 80% de la biodiversité mondiale", a conclu cette ancienne activiste de 49 ans, dont le ministère a été créé par Lula pour donner plus de place aux questions indigènes dans son gouvernement.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.