Tunisie: L’Europe cofinance un programme national de rénovation des quartiers populaires

La rénovation des quartiers populaires de Tunisie. Photo fournie par AFD
La rénovation des quartiers populaires de Tunisie. Photo fournie par AFD
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Publié le Jeudi 03 décembre 2020

Tunisie: L’Europe cofinance un programme national de rénovation des quartiers populaires

  • Le développement socio-économique inclusif et durable, la jeunesse, la démocratie, la bonne gouvernance, les droits de l’homme, le rapprochement entre les peuples, la mobilité et la migration ainsi que la sécurité et la lutte contre le terrorisme sont les
  • Ce programme permettra de raccorder 60 000 habitants aux réseaux d’assainissement et améliorera la qualité du service pour près de 1,2 million de personnes

PARIS: La France et l’Union européenne (UE) s’engagent dans le cofinancement de divers programmes de réhabilitation et de rénovation des quartiers populaires, notamment en matière d’installation des équipements publics urbains et l’amélioration des conditions de vie de la population des zones défavorisées. 

C’est dans ce cadre que Kamel Doukh, ministre de l’Équipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure, accompagné d’André Parant et de Marcus Cornaro, respectivement ambassadeur de France et ambassadeur de l’UE en Tunisie, a effectué, le 24 novembre dernier, une visite de travail sur les chantiers de deux programmes de réhabilitation et de rénovation des quartiers défavorisés qui bénéficient de financements français et européens via l’Agence française de développement (AFD), la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Commission européenne. 

Les deux projets, intégrés au programme national de réhabilitation et d’intégration des quartiers d’habitation (Priqh) mis en œuvre par le gouvernement tunisien par le biais du ministère en charge de l’Équipement et de l’Habitat, regrouperont, à terme, plus de 155 quartiers populaires à travers 99 communes sur le territoire tunisien. 

«L’Union européenne attache une importance toute particulière à sa coopération avec la Tunisie et aux progrès achevés dans le cadre d’un partenariat privilégié», a affirmé Marcus Cornaro lors de cette visite d’inspection. Le développement socio-économique inclusif et durable, la jeunesse, la démocratie, la bonne gouvernance, les droits de l’homme, le rapprochement entre les peuples, la mobilité et la migration ainsi que la sécurité et la lutte contre le terrorisme sont les priorités du partenariat», explique-t-il. 

Amélioration des équipements publics urbains 

Ces programmes de rénovation des quartiers, qui consistent, entre autres, à réaliser des travaux dans divers domaines comme la voirie, l’assainissement et l’épuration des eaux usées, l’installation de l’éclairage public, l’aménagement des espaces de loisir et de sport et la construction des équipements socio-collectifs – bibliothèques et maisons de quartier –, bénéficient d’un budget total de près de 240 millions d’euros. Ce dernier est cofinancé par l’État tunisien pour 80 millions, la Banque européenne d’investissement pour 70 millions, l’UE pour 60 millions et, enfin, par l’Agence française de développement pour 30 millions. Selon les initiateurs des projets, la réalisation de ces chantiers pourrait permettre de contribuer à l’amélioration du cadre de vie de près de 780 000 habitants et de créer de nombreux emplois locaux en faveur de cette population. 

«La Tunisie est le pays le plus urbanisé de la région Maghreb-Proche-Orient. Avec l’Union européenne, nous soutenons la politique de développement urbain engagée par les autorités tunisiennes», a déclaré André Parant lors de la visite. 

Ainsi, le premier chantier visité par les représentants des organismes partenaires se situe dans un quartier de 6 000 habitants dans la commune de Mohammedia, et il concerne la rénovation des équipements publics urbains, notamment l’inspection de l’avancée des travaux de réhabilitation de 7 kilomètres de voirie, de l’installation de 242 points lumineux et de la réalisation d’un terrain de sport et d’un complexe sportif et culturel. 

«Au-delà de l’accès aux services de base, cette politique permet de créer des opportunités dans les quartiers et de réduire les inégalités», souligne André Parant qui considère que ce programme représente un travail considérable. Il ajoute: «Je me réjouis que cette approche ait déjà permis d’améliorer concrètement la vie de centaines de milliers de Tunisiens et de Tunisiennes, comme ici à Mohammedia, dans le Grand Tunis.»

De son côté, Marcus Cornaro, faisant référence à la crise économique et sociale que traverse le pays en raison des répercussions de la crise sanitaire mondiale de la Covid-19, a fait part «du contexte financier contraint pour la république tunisienne», laquelle, grâce à la mise à disposition «de fonds européens sous forme de subvention (…), a permis aux projets de réhabilitation des quartiers défavorisés de faire évoluer la délivrance de services de base vers des services plus avancés comme la création de l’employabilité au sein de ces quartiers ou le développement des outils de prévention et de contribuer ainsi à l’amélioration des conditions de vie de ses habitants.» 

Amélioration de l’accès à l’eau, un facteur d’équité sociale et de développement durable

Quant au second projet, qui entre dans le cadre du programme de dépollution de la Méditerranée (Depolmed), cofinancé aussi par l’AFD, l’UE et la BEI, il concerne le lancement des travaux de réhabilitation et d’extension de la station de traitement des eaux usées Sud Méliane à Rades. Pour André Parant, qui considère ce programme comme un axe majeur dans la coopération franco-tunisienne, «Sud Méliane à Radès fait partie des quatre stations de l’Office national de l’assainissement (Onas) dont nous soutenons la rénovation dans le cadre du programme Depolmed. Au total, c’est plus d’un million de personnes qui vont bénéficier de ce programme, qui va aussi contribuer à protéger le littoral tunisien», ajoute-t-il.

L’ambassadeur de France n’a pas manqué de rappeler que ce programme entre dans le cadre des projets communs de développement durable dans la région méditerranéenne.  

«Nous avons également un intérêt et une responsabilité commune pour la protection de la Méditerranée. L’amélioration de la collecte et du traitement des eaux usées permet de réduire la pollution des eaux rejetées en mer», explique-t-il.

Doté d’un budget de 140 millions d’euros, le programme Depolmed prévoit aussi de réduire les pollutions hydriques, la rénovation de 4 stations d’épuration – Sud Méliane, Sousse Hamdoune, Jedaida et Kélibia –, l’extension et la rénovation de 540 km de réseaux de collecte des eaux usées et la rénovation de 53 stations de pompages. «Ce programme permettra de raccorder 60 000 habitants aux réseaux d’assainissement et améliorera la qualité du service pour près de 1,2 million de personnes», précise, de son côté, l’Agence française de développement.


Gaza: l'armée israélienne annonce la remise de trois dépouilles d'otages à la Croix-Rouge

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne. (AFP)
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  • "Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza"
  • L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé dimanche que le Hamas avait remis à la Croix-Rouge dans la bande de Gaza des cercueils contenant les corps de trois otages, dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui prévoit des échanges de dépouilles.

"Selon les informations fournies par la Croix-Rouge, trois cercueils de personnes décédées prises en otage ont été transférés sous leur garde et sont en route vers les troupes de Tsahal dans la bande de Gaza", indique un communiqué de l'armée israélienne.

 

 


A Gaza, des enfants reprennent les cours après deux ans de guerre

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là. (AFP)
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  • Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive
  • Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles

GAZA: Des élèves de l'école Al Hassaina à Nousseirat,  dans le centre de la bande de Gaza, viennent de reprendre les cours malgré les destructions dans le territoire palestinien, où l'ONU a annoncé rouvrir progressivement des établissements, a constaté samedi l'AFPTV.

Mettant à profit le fragile cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé cette semaine cette réouverture progressive, après deux ans de guerre dévastatrice délenchée par l'attaque du Hamas en Israël du 7 octobre 2023.

Le patron de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré sur X mardi que plus de 25.000 écoliers avaient déjà rejoint les "espaces d'apprentissage temporaires" de l'agence, tandis qu'environ 300.000 d'entre eux suivraient des cours en ligne.

Dans l'école Al Hassaina, des images de l'AFPTV ont montré dans la matinée des jeunes filles se rassemblant dans la cour en rang pour pratiquer des exercices en clamant "Vive la Palestine!"

Environ 50 filles se sont ensuite entassées dans une salle de classe, assises à terre sans bureaux, ni chaises.

Malgré l'inconfort, elles ont répondu aux questions du professeur et ont copié la leçon du tableau noir dans leurs cahiers, visiblement heureuses d'être là.

Pendant la guerre entre Israël et le Hamas, cette école, comme de nombreuses autres installations de l'UNRWA, s'était transformée en refuge pour des dizaines de familles.

Des déplacés sont toujours hébergées dans le bâtiment, sur la façade duquel des cordes à linge sont visibles.

Une autre salle de classe accueillait un nombre similaire d'adolescentes, presque toutes portant des hijabs et également assises au sol, cahiers posés sur leurs genoux.

Warda Radoune, 11 ans, a déclaré avoir hâte de reprendre sa routine d'apprentissage. "Je suis en sixième maintenant, mais j'ai perdu deux années de scolarité à cause du déplacement et de la guerre", a-t-elle confié à l'AFP.

"Nous reprenons les cours lentement jusqu'à ce que l'école soit à nouveau vidée (des déplacés), et que nous puissions continuer à apprendre comme avant", a-t-elle ajouté.

"Alors que l'UNRWA travaille à ouvrir davantage d'espaces d'apprentissage temporaires dans les abris, certains enfants sont contraints d'apprendre sur des escaliers, sans bureaux ni chaises. Trop d'écoles sont en ruines", a pointé cette semaine l'UNRWA sur X.

Le directeur régional Moyen-Orient d'Unicef, Edouard Beigbeder, avait souligné fin octobre à l'AFP que la communauté humanitaire était engagée dans une "course contre la montre" pour "remettre l'éducation au centre des priorités" à Gaza, au risque sinon d'y laisser une "génération perdue".


Israël menace d'intensifier les attaques contre le Hezbollah dans le sud du Liban

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.  L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé. L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah
  • A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer"

JERUSALEM: Israël a menacé dimanche d'intensifier ses attaques au Liban contre le Hezbollah, que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accusé de tenter de se "réarmer", exhortant Beyrouth à tenir ses engagements de le désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le mouvement pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions libanais du Hezbollah et d'occuper cinq positions frontalières dans le sud du Liban.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes qu'elle a présentées comme des membres d'une force d'élite du Hezbollah.

"L'engagement du gouvernement libanais à désarmer le Hezbollah et le chasser du sud du Liban doit être pleinement tenu", a d'abord déclaré dans un communiqué le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirmant que le groupe "joue avec le feu" et que "le président libanais traîne des pieds".

"Nous ne tolèrerons aucune menace contre les habitants du nord" d'Israël, a-t-il ajouté.

A l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire dimanche, M. Netanyahu a ensuite affirmé que le Hezbollah tentait de se "réarmer".

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", a-t-il averti.

"Nous ne permettrons pas au Liban de redevenir un nouveau front contre nous et nous agirons comme il faudra".

Des milliers d'Israéliens vivant près de la frontière nord avaient dû évacuer leurs domiciles pendant des mois, après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël à la suite de la guerre déclenchée à Gaza en octobre 2023.

Les tirs de roquette du mouvement chiite avaient provoqué un conflit de plus d'un an, culminant par deux mois de guerre ouverte avant la conclusion d'un cessez-le-feu fin 2024.

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent, invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.

Raid meurtrier et nouvelle frappe 

L'armée israélienne a intensifié ses attaques contre des cibles du Hezbollah ces derniers jours.

Jeudi, elle a mené un raid meurtrier dans le sud du Liban, poussant le président libanais, Joseph Aoun, à ordonner à l'armée de faire face à de telles incursions.

M. Aoun avait appelé à des négociations avec Israël à la mi-octobre, après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu à Gaza, parrainé par le président américain Donald Trump.

Il a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de dialogue en intensifiant ses attaques, avant qu'une nouvelle frappe israélienne ne tue quatre personnes samedi dans le sud du pays, dans le district de Nabatiyeh.

L'Agence nationale libanaise de presse a rapporté que l'armée israélienne avait touché une voiture avec un missile guidé.

L'armée a confirmé la frappe, affirmant avoir visé un membre de la Force Radwan, unité d'élite du Hezbollah.

"Le terroriste était impliqué dans le transfert d'armes et dans les tentatives de reconstitution des infrastructures terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban", a-t-elle indiqué, précisant que trois autres membres du groupe avaient été tués.

"Les activités de ces terroristes constituaient une menace pour l'Etat d'Israël et ses civils, ainsi qu'une violation des accords entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

La veille, elle avait annoncé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement.

A Nabatiyeh, des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche pour rendre hommage aux cinq membres du Hezbollah tués, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les participants lançaient des pétales de fleurs sur les cercueils, recouverts du drapeau du Hezbollah, en scandant: "Mort à Israël, mort à l'Amérique".

"Voici le prix que le Sud (du Liban) paie chaque jour", a déclaré à l'AFP Rana Hamed, la mère de l'un des cinq hommes tués. "Nous savons qu'Israël est notre ennemi depuis des décennies."

L'émissaire américain, Tom Barrack, a exhorté samedi le Liban à engager des pourparlers directs avec Israël, affirmant que si Beyrouth franchissait le pas, les Etats-Unis pourraient faire "pression sur Israël pour qu'il se montre raisonnable".