L'OCI appelle à un cessez-le-feu au Soudan lors d'une réunion d'urgence à Djeddah

L'Organisation de la coopération islamique a tenu une réunion d'urgence à Djeddah pour discuter de l'évolution de la situation au Soudan (Photo, Twitter/@OIC_OCI).
L'Organisation de la coopération islamique a tenu une réunion d'urgence à Djeddah pour discuter de l'évolution de la situation au Soudan (Photo, Twitter/@OIC_OCI).
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

L'OCI appelle à un cessez-le-feu au Soudan lors d'une réunion d'urgence à Djeddah

  • La réunion a affirmé l'importance du maintien de la sécurité et de la stabilité du Soudan et du respect de son unité, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale
  • Le secrétaire général Hissein Brahim Taha a déclaré que l'OCI pourrait envoyer une délégation de haut niveau au Soudan

RIYAD: L'Organisation de la coopération islamique a tenu mercredi une réunion d'urgence à Djeddah pour discuter de l'évolution de la situation au Soudan, suite à la multiplication des affrontements militaires, qui ont tué et blessé de nombreux civils.

Au cours de la réunion, qui a été convoquée à l'invitation de l'Arabie saoudite, qui préside actuellement le comité exécutif, l'OCI a affirmé la nécessité de résoudre les conflits par des moyens pacifiques, appelant à la solidarité avec le Soudan et affirmant son soutien au peuple soudanais, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le Soudan a déclaré mardi que 550 personnes avaient été tuées depuis le début du conflit, que 4 926 personnes avaient été blessées et qu'au moins 334 000 personnes avaient été déplacées à l'intérieur du pays. Des dizaines de milliers de personnes ont également été envoyées dans les pays voisins, notamment en Égypte, au Tchad, au Soudan du Sud, en République centrafricaine et en Éthiopie, selon les agences de l'ONU.

Au début de la réunion, le secrétaire général de l'OCI, Hissein Brahim Taha, a affirmé : «nous donnerons suite à vos recommandations et utiliserons toutes les possibilités pour contribuer aux efforts visant à mettre fin aux combats, à progresser sur la voie de la paix et à fournir l'aide humanitaire nécessaire, notamment la possibilité d'envoyer une délégation de haut niveau au Soudan au moment opportun».

Appelant à un cessez-le-feu et à la fin des combats, il a déclaré qu’il «continuerait à tenir des consultations avec les États membres de l'OCI et les acteurs régionaux et internationaux, dans le cadre de notre détermination à contribuer aux efforts visant à instaurer la stabilité au Soudan.»

Taha a ajouté que l’OCI continuera à suivre de près l'évolution de la situation et à travailler avec ses partenaires afin de parvenir à un processus pacifique qui réponde aux aspirations du peuple soudanais.

La réunion a affirmé l'importance du maintien de la sécurité et de la stabilité du Soudan et du respect de son unité, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale, le protégeant ainsi de toute ingérence extérieure.

L'OCI a appelé à un engagement en faveur de la trêve afin de garantir l'acheminement de l'aide humanitaire et le soutien aux blessés et aux personnes bloquées, l'évacuation des citoyens et des missions diplomatiques, et la création de couloirs humanitaires sécurisés.

Elle a également appelé à l'arrêt immédiat de l'escalade militaire et à donner la priorité à l'intérêt national de manière à préserver les capacités et les acquis du peuple soudanais, compte tenu des énormes pertes humaines et de la destruction des installations et des infrastructures, a indiqué l'OCI dans son communiqué final.

L'Organisation a salué les efforts déployés par l'Arabie saoudite auprès du peuple soudanais et des parties régionales pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat et durable et retrouver le chemin de la paix afin de préserver l'unité du pays.

Elle a de plus salué les efforts considérables déployés par l’Arabie saoudite pour évacuer les personnes et les missions diplomatiques du Soudan et répondre à tous leurs besoins, tout en saluant le rôle d'autres pays qui ont déployé des efforts similaires.

La réunion a en outre salué le rôle joué par la Turquie pour inciter les parties soudanaises à faire preuve de retenue, à déclarer un cessez-le-feu immédiat et à reprendre le dialogue. Elle s'est félicitée de l'évacuation rapide et en toute sécurité de ses citoyens ainsi que des ressortissants de 22 pays, dont 13 États membres de l'OCI.

L'OCI a exprimé sa gratitude aux autorités soudanaises pour avoir coordonné et assuré l'évacuation en toute sécurité du personnel des missions diplomatiques et des ressortissants étrangers dans des conditions de sécurité complexes, tout en saluant les efforts de l'Égypte, de la Jordanie, des Émirats arabes unis, de l'Algérie, du Maroc et de Djibouti pour l'évacuation de leurs ressortissants et des citoyens d'autres pays.

Elle a souligné «que la poursuite de la violence en République du Soudan jettera de l'ombre et aura des implications négatives sur la sécurité et la paix régionales, qui font partie intégrante de la sécurité et de la paix internationales».

L'OCI a ainsi appelé les États et les institutions et organisations internationales à fournir une aide humanitaire et sanitaire aux personnes touchées par les conditions difficiles qui règnent au Soudan, particulièrement aux réfugiés dans les pays voisins et aux personnes bloquées dans les zones frontalières.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk