«Vision Golfe» vise à devenir la conférence économique de référence entre la France et les pays du CCEAG

Axel Baroux, directeur Proche et Moyen-Orient de Business France. (Photo fournie).
Axel Baroux, directeur Proche et Moyen-Orient de Business France. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

«Vision Golfe» vise à devenir la conférence économique de référence entre la France et les pays du CCEAG

  • «Vision Golfe» est la nouvelle plate-forme visant à promouvoir la coopération commerciale et les partenariats dans des marchés à fort potentiel de croissance
  • «La France est un partenaire historique de l’Arabie saoudite. Nous sommes désireux de développer davantage la position de la France et sa contribution dans la réalisation des mégaprojets prévus dans le cadre de la Vision 2030 », a déclaré Axel Baroux.

DUBAÏ: Au cours des dernières années, la relation entre la France et les pays du Golfe a connu des développements politiques, économiques, et culturels significatifs. Dans une interview accordée à Arab News en français, Axel Baroux, directeur Proche et Moyen-Orient de Business France, revient sur la coopération entre la France et les pays de la région, l’événement « Vision Golfe 2023 », ses opportunités et ses perspectives.

«Vision Golfe»: un événement commercial de référence

«Dans l'ère des “Visions”, (…) j'ai le plaisir d'annoncer que nous organisons le 13 et 14 juin prochain la première édition de Vision Golfe», a déclaré le directeur PMO.

«Vision Golfe», qui se tiendra à Paris, vise à devenir la conférence économique de référence entre la France et les pays du CCEAG. La conférence de deux jours aura lieu au ministère de l’Économie, des Finances, de l'Industrie et de la Souveraineté industrielle et numérique, sous le haut patronage du président français, Emmanuel Macron.

«Vision Golfe» est la nouvelle plate-forme visant à promouvoir la coopération commerciale dans des marchés à fort potentiel de croissance et une occasion de rencontrer les principaux acteurs économiques: ministres, dirigeants de PME, start-up et cadres supérieurs, entre autres.

Malgré les défis auxquels l’économie mondiale est confrontée, les pays du Golfe offrent une infrastructure propice à l’investissement et l’attraction de talents. Cela crée un environnement favorable à l’implantation d’entreprises dans différents secteurs tels que l'énergie, la santé, la technologie, l’agroalimentaire, et le tourisme. Notamment, grâce à des politiques axées sur la diversification économique, tournées vers le développement durable et la transition énergétique.

«La France, (…) avec son expertise dans les secteurs clés et sa forte politique de décarbonation, est pleinement engagée à participer et contribuer aux visions des pays du Golfe», explique-t-il.

Les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite constituent aujourd’hui les deux plus grands marchés d’une région marquée par une croissance considérable des échanges commerciaux.

«Les exportations françaises vers les pays du CCEAG ayant atteint 15 milliards d'euros en 2022», a souligné Baroux.

 

Vision Golfe – Le programme

«Vision Golfe» sera une opportunité de présenter des success-stories de grands partenariats qui contribuent aux stratégies des pays du Golfe.

Au programme, une allocution d’ouverture par Le directeur général de Business France, Laurent Saint Martin, en présence de ministres de France et de la région, et une séquence «Doing Business» dans les Pays du Golfe, animée par Jasem Mohammed Albudaiwi, secrétaire général du Conseil de coopération des états du Golfe (CCEAG).

Des discussions thématiques et des tables rondes sont prévues. Sur la liste des sujets qui seront abordés figurent:

  • Les meilleures pratiques pour établir des partenariats durables;
  • Les opportunités de coopération et d'investissement dans divers secteurs;
  • La France comme la destination la plus attractive d'Europe pour les Investissements directs étrangers (IDE).

Les relations commerciales entre la France et le CCEAG – quelles perspectives?

«Le partenariat commercial entre les pays du CCEAG et la France est un élément important et une priorité pour le gouvernement français», a affirmé Baroux.

Dans ce but, Business France Moyen-Orient organise plus de 70 rencontres d’affaires, programmes d’accélération et pavillons France par an pour mettre les entreprises françaises en relation avec les entités locales et faciliter les opportunités d’investissement en France.

«Un bel exemple dont la prochaine édition verra le jour dans quelques semaines: E-Fusion, est un accord de coopération spécialisé dans le secteur du nucléaire organisé conjointement avec l’opérateur émirien, le Gifen, le CSFN (comité stratégique de la filière nucléaire) et Business France. Un programme d'incubation conduisant au développement de la présence économique française aux Émirats arabes unis», a déclaré Baroux.

Le savoir-faire français: Un fort potentiel dans les pays du Golfe

La présence française dans les pays du Golfe est bien établie. Dans le secteur de l’énergie, on retrouve Veolia et Engie investies dans la transition énergétique de ces pays.

En parallèle, la France intensifie ses investissements dans les énergies renouvelables et l'énergie nucléaire selon le Plan France 2030, et «l’ambition déclarée de devenir la première grande économie décarbonée d'Europe en atteignant la neutralité carbone d'ici 2050», explique Baroux.

Dans le secteur de la santé, la France est présente en Arabie saoudite et aux Émirats avec des acteurs tels que Ipsen, Air Liquide, Servier et Sanofi.

Dans l’agroalimentaire, les Émirats deviennent un lieu de prédilection pour les restaurants et les produits français. Les entreprises françaises du secteur y ont établi une forte présence avec plus de 400 restaurants et points de vente de produits et boissons français (Philibon, Saint-Michel, Isigny Sainte Mère…).

Baroux souligne l’essor de concepts à la française en Arabie saoudite, où le savoir-faire français a réussi à se positionner en tant que référence de la restauration axée sur la qualité et l’excellence.

Dans le secteur de la logistique et des transports, la collaboration France/CCEAG vise à améliorer les infrastructures à l’instar de l'un des plus grands projets ferroviaires au monde, un projet entre La Mecque et Médine en Arabie saoudite, remporté par un consortium français (SNCF, RATP et Alstom).

Dans l'ensemble, plusieurs projets en cours et à venir visent à améliorer l'infrastructure et les services de transport dans la région.

Les investissements du Moyen-Orient vers la France

La France a toujours été une destination privilégiée par les investisseurs des pays du Golfe, parmi lesquels les fonds souverains, historiquement actifs dans l’immobilier, l’hôtellerie, l’infrastructure et la prise de participation minoritaire dans des groupes français.

Les investissements des pays du Golfe se dirigent vers la diversification économique et les opportunités que représentent les nouvelles technologies.

La France a su attirer ce nouveau type d’investissements tant par des investisseurs institutionnels que par des groupes privés des pays du Golfe.

- À travers sa filiale US GlobalFoundries, le fonds souverain d’Abu Dhabi Mubadala, a lancé en 2022 la création d’une usine de semi--conducteurs. Un investissement de 5,7 milliards d’euros en partenariat avec le groupe STMicroelectronics.

- Le groupe privé saoudien BinDawood a pris par l’intermédiaire de sa filiale française (Future Retail for Information Technology Co (FTR)), une participation majoritaire dans la société française de marketing digital Ykone, pour développer sa stratégie e-commerce (montant de la transaction : 50 d’euros).

«Aujourd’hui, on estime à 13,7 milliards d’euros, le stock d’IDE de la zone PMO en France (Banque de France), mais ces chiffres sont sous-estimés compte tenu des investissements financiers souvent réalisés de manière indirecte», a confirmé Baroux.

La France et l’Arabie saoudite: Un partenariat historique

«La France est un partenaire historique de l’Arabie saoudite. Nous sommes désireux de développer davantage la position de la France et sa contribution dans la réalisation des mégaprojets prévus dans le cadre de la Vision 2030», a déclaré Axel Baroux.

L’équipe de Business France en Arabie saoudite accompagne les entreprises françaises dans leurs projets de développement dans le Royaume, notamment à travers l’organisation de la seconde édition du French Fab Booster: un programme d'accélérateur franco-saoudien axé sur les entreprises innovantes dans les domaines de l'Industrie 4.0.

«Vision Golfe» s’inscrit dans cette dynamique d’accélération des partenariats commerciaux entre la France et les acteurs clés de la région pour promouvoir de nouvelles opportunités, et favoriser les synergies potentielles dans divers secteurs d’activités.


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com