Immigration: crise franco-italienne après une diatribe de Darmanin contre Meloni

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, «est incapable de régler les problèmes migratoires» de l'Italie, a affirmé jeudi le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin. (AFP)
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, «est incapable de régler les problèmes migratoires» de l'Italie, a affirmé jeudi le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin. (AFP)
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Publié le Jeudi 04 mai 2023

Immigration: crise franco-italienne après une diatribe de Darmanin contre Meloni

  • «Madame Meloni, gouvernement d'extrême droite choisi par les amis de Mme (Marine) Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue», a déclaré le ministre
  • Ces propos interviennent alors que la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, doit rencontrer jeudi soir à Paris son homologue italien Antonio Tajani

PARIS: Nouvelle crise franco-italienne sur le dossier brûlant de l'immigration : le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a annulé jeudi sa première visite à Paris après des propos qualifiés d'"inacceptables" du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin contre la Première ministre Giorgia Meloni.

Celle-ci "est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue", a affirmé Gérald Darmanin sur la radio française RMC alors que la péninsule assiste à des arrivées records de migrants sur ses côtes depuis janvier.

M. Darmanin répondait à une question sur des propos du président du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) Jordan Bardella au sujet de la situation migratoire à la frontière franco-italienne.

"Oui, il y a un afflux de personnes migrantes et notamment de mineurs" dans le sud de la France, a reconnu M. Darmanin, qui en a rejeté la faute sur Rome : "La vérité, c'est qu'il y a en Tunisie (...) une situation politique qui fait que beaucoup d'enfants notamment remontent par l'Italie et que l'Italie est incapable (...) de gérer cette pression migratoire".

"Meloni, c'est comme (la cheffe de file de l'extrême droite en France Marine) Le Pen, elle se fait élire sur +vous allez voir ce que vous allez voir+ et puis ce qu'on voit c'est que ça (l'immigration) ne s'arrête pas et que ça s'amplifie", a poursuivi le ministre français. Selon lui, la cheffe du gouvernement italien est confrontée à "une très grave crise migratoire".

La réaction de Rome face à cette attaque en règle ne s'est pas faite attendre : le chef de la diplomatie italienne, qui était attendu jeudi soir à Paris pour une rencontre avec son homologue Catherine Colonna, a aussitôt annulé sa venue.

"Les offenses contre le gouvernement et l'Italie lancées par M. Darmanin sont inacceptables", a-t-il dénoncé sur Twitter. "Ce n'est pas l'esprit avec lequel on doit affronter les défis européens communs".

Face à l'escalade, Paris a tenté de calmer le jeu, le Quai d'Orsay "espérant" que la visite serait "reprogrammée rapidement".

Sujet brûlant 

"Le gouvernement français souhaite travailler avec l'Italie pour faire face au défi commun que représente la hausse rapide des flux migratoires", avait indiqué plus tôt le ministère français des Affaires étrangères dans la foulée des propos de M. Darmanin.

La relation bilatérale est "fondée sur le respect mutuel, entre nos deux pays et entre leurs dirigeants", a également souligné le Quai d'Orsay.

L'immigration est depuis des années un sujet ultra-sensible dans les relations franco-italiennes.

En novembre, les deux pays avaient connu une forte poussée de fièvre lorsque le gouvernement Meloni, à peine au pouvoir, avait refusé de laisser accoster un navire humanitaire de l'ONG SOS Méditerranée qui avait fini par être accueilli par la France à Toulon (sud) avec plus de 200 migrants à bord.

L'épisode avait suscité la colère de Paris qui avait convoqué une réunion européenne pour que ce scénario inédit ne se reproduise pas.

Depuis, les traversées clandestines par bateaux s'accentuent avec l'essor d'un nouveau couloir maritime entre la Tunisie et l'Italie, en première ligne aux portes de l'Europe.

Selon le ministère italien de l'Intérieur, plus de 42.000 personnes sont arrivées par la Méditerranée en Italie cette année contre environ 11.000 sur la même période en 2022.

Dans ce contexte, la Première ministre française Elisabeth Borne a annoncé fin avril la mobilisation de 150 policiers et gendarmes "supplémentaires" pour faire "face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne" ainsi que la création d'une "border force", une force aux frontières.

"En Australie, ça marche très bien", a défendu jeudi Gérald Darmanin : "A la frontière, on interpelle les personnes et on leur fait passer des contrôles d'identité".

Selon l'Organisation internationale pour les migrations des Nations unies (OIM), le premier trimestre de 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants en Méditerranée depuis 2017.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.