Turquie: Erdogan rassemble sa base, évoque le «prix à payer» en cas défaite

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Publié le Samedi 13 mai 2023

Turquie: Erdogan rassemble sa base, évoque le «prix à payer» en cas défaite

  • Selon des observateurs, l'avenir démocratique de la Turquie, membre de l'Otan, est en jeu
  • Recep Tayyip Erdogan l, s'est montré inhabituellement réservé jeudi soir quant aux résultats.

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti vendredi ses partisans conservateurs du "prix à payer" et de possibles représailles si son rival accédait au pouvoir lors des scrutins cruciaux de dimanche.

C'est dans un quartier historiquement conservateur d'Istanbul que le chef d'Etat, enfant de la ville au pouvoir depuis vingt ans, s'est d'abord adressé dans l'après-midi à ses électeurs avant d'inaugurer une mosquée, une énième après les milliers déjà érigées pendant son règne.

L'opposition avance en front uni mue par "la vengeance et l'avidité", a lancé le tribun devant des milliers de sympathisants inconditionnels et autant de drapeaux rouges. Et d'ajouter: "N'oubliez pas, vous pourriez avoir à payer un lourd prix si nous perdons".

Les sondages donnent à son principal rival Kemal Kiliçdaroglu, président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) et chef de file de l'opposition, une légère avance pour la présidentielle de dimanche.

Le retrait jeudi d'un des quatre candidats, Muharrem Ince, devrait jouer en sa faveur, estiment des observateurs. Si aucun candidat ne recueille plus de 50% des voix, les deux premiers s'affronteront dans un second tour le 28 mai. Une première pour le président sortant.

Recep Tayyip Erdogan, qui a vu sa popularité entamée par la crise économique qui frappe le pays de 85 millions d'habitants, s'est montré inhabituellement réservé jeudi soir quant aux résultats.

"Les urnes nous le diront dimanche", a-t-il répondu à une journaliste qui l'interrogeait sur son éventuelle victoire.

Le chef de l'Etat, 69 ans, a aussi admis avoir du mal à convaincre les jeunes dont 5,2 millions voteront dimanche pour la première fois, et qui n'ont pas connu les années 1990 et, comme il le dit, le chaos et la corruption qui ont marqué les gouvernements de coalition.

Perte de soutien

Outre une jeunesse avide d'une vie meilleure qu'il peine à draguer, M. Erdogan a perdu ces dernières années le soutien de segments clés de la population qui l'avaient rallié au début de son mandat en 2003, marqué par une Turquie plus prospère.

Quant aux Kurdes, qui avaient applaudi ses efforts de démocratisation pendant ses premières années, ils devraient aussi se tourner en majorité vers Kemal Kiliçdaroglu.

La grave crise économique - la pire qu'ait connue le pays en un quart de siècle et attribuée par de nombreux observateurs aux convictions économiques peu orthodoxes de M. Erdogan - a par ailleurs érodé la confiance d'autres groupes en son gouvernement.

Rallier ses partisans nationalistes et religieux les plus inconditionnels pour qu'ils ne manquent pas de se rendre aux urnes est donc aujourd'hui indispensable pour le chef de l'Etat islamo-conservateur.

Lutte pour la démocratie 

Selon des observateurs, l'avenir démocratique de la Turquie, membre de l'Otan, est en jeu.

"Soit Erdogan perdra, donnant à la Turquie une chance de restaurer la démocratie, soit il gagnera et restera probablement au pouvoir pour le reste de sa vie", estime Soner Cagaptay, chercheur principal au Washington Institute.

Face au mécontentement d'une partie de la société, Kemal Kiliçdaroglu, désigné candidat début mars, a construit sa campagne sur des messages positifs, esquivant les attaques personnelles de M. Erdogan pour se concentrer sur les promesses d'embellies économiques et de libertés.

"Etes-vous prêts pour les changements?", a-t-il ainsi lancé vendredi lors d'un meeting à Ankara, l'air combattif malgré la pluie battante.

Une source au sein de son parti, évoquant des menaces crédibles, a confirmé à l'AFP que le candidat portait un gilet pare-balles sous son costume vendredi, lors de ses deux meetings du jour à Samsun (nord) et Ankara.

Kemal Kiliçdaroglu s'est entouré d'économistes qui ont la confiance des investisseurs occidentaux, ainsi que d'anciens alliés de M. Erdogan pour viser également un électorat nationaliste et conservateur.

Il a par ailleurs dénoncé jeudi l'ingérence électorale russe - une accusation "fermement" démentie vendredi par le Kremlin.

Retour au système parlementaire 

Kemal Kiliçdaroglu et sa coalition hétéroclite ont également présenté comme priorité le retour à l'état de droit et à un système parlementaire, afin de clore le chapitre d'une présidence devenue omnipotente depuis le changement constitutionnel de 2017.

Cela obligerait l'opposition à remporter les élections législatives organisées également dimanche. Or, sur ce point, les sondages donnent une longueur d'avance à l'alliance conservatrice de M. Erdogan sur le bloc de l'opposition.

Mais cette dernière pourrait tout de même ravir la majorité au parlement grâce au soutien d'une alliance composée du principal parti prokurde et de formations de gauche.


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com