L'esport, une discipline mixte réservée aux hommes ?

Reconnaissant que l'esport pouvait être "éprouvant" pour les femmes, l'éditeur de jeux vidéo Riot Games a ainsi créé en 2021 un circuit entièrement féminin (Photo, AFP).
Reconnaissant que l'esport pouvait être "éprouvant" pour les femmes, l'éditeur de jeux vidéo Riot Games a ainsi créé en 2021 un circuit entièrement féminin (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mai 2023

L'esport, une discipline mixte réservée aux hommes ?

  • Discipline mixte, l'esport, terme qui désigne les compétitions de jeux vidéo, reste un territoire souvent hostile aux femmes
  • «C'est triste à dire mais l'esport est un milieu encore très toxique et misogyne»

PARIS: Le Major de Counter-strike, l'une des compétitions les plus prestigieuses de la planète esport, débarque à Paris à partir de lundi, mais aucune femme ne figure parmi les 24 équipes qualifiées pour l'événement, en théorie ouvert à tous.

Discipline mixte, l'esport, terme qui désigne les compétitions de jeux vidéo, reste un territoire souvent hostile aux femmes.

"Ça a toujours été un milieu très masculin et certains vivent mal l'intrusion des femmes dans leur sanctuaire", expliquait récemment à l'AFP Clément Coupart, alias "Rasmelthor", entraîneur sur le jeu Rocket League.

Alors qu'elles représentent la moitié des joueurs de jeux vidéo selon le dernier baromètre de l'association France Esports, les femmes sont très peu nombreuses à se lancer dans une carrière en esport où elles ne représentent, selon les estimations, que 5 à 10% des concurrents.

"Kayane", spécialiste des jeux de combat, "Scarlett", joueuse canadienne de Starcraft II, ou encore "Karma", championne de Rocket League... Face aux hommes, seule une poignée de joueuses a réussi à se forger un palmarès au haut niveau.

«Barrières à l'entrée»

Pourtant, "aucune prédisposition naturelle empêche qu'une femme soit un jour le meilleur joueur du monde", assure à l'AFP Fabien Devide, le patron de Vitality, le club d'esport leader en France.

Mais les femmes se heurtent à un certain nombre de "barrières à l'entrée", explique-t-il, citant les préjugés sexistes, les insultes et le cyber-harcèlement dont elles sont victimes et qui en dissuade plus d'une.

"Il y a un gros travail d'éducation à faire, que ce soit auprès du public ou des acteurs", poursuit-il. "C'est une génération qui s'est construite avec Twitter, Twitch et toutes les dérives qui vont avec. Donc il y a des mentalités à faire changer."

"C'est triste à dire mais l'esport est un milieu encore très toxique et misogyne, du coup c'est très difficile de se faire sa place", ajoute Velouria Baty, alias "Viki". "C'est un frein de se faire insulter juste parce que tu es une fille. C'est hyper décourageant."

A 25 ans, cette joueuse d'un autre jeu-phare de l'esport, League of Legends, a été nommée en avril dernier capitaine des "French Bees", la première équipe 100% féminine de Vitality.

"L'éducation joue un grand rôle dans le fait qu'il n'y ait pas beaucoup de filles", poursuit-elle. "Si dans l'éducation de base, on avait inculqué que c'est normal pour une fille de jouer aux jeux vidéo autant qu'un garçon, on n'en serait pas là aujourd'hui."

Alors pour encourager la mixité, de plus en plus d'acteurs du secteur prennent le parti de créer des équipes et des compétitions réservées aux femmes. Une solution paradoxale, mais nécessaire, selon beaucoup de joueuses.

Reconnaissant que l'esport pouvait être "éprouvant" pour les femmes, l'éditeur de jeux vidéo Riot Games a ainsi créé en 2021 un circuit entièrement féminin sur le jeu de tir Valorant et annoncé le lancement cette année d'une compétition 100% féminine sur League of legends.

Accéder à des compétitions mixtes 

"On a cette envie de donner aux femmes l'occasion d'avoir des compétitions dédiées dans lesquelles elles pourront se développer", déclare Julie Jeanniot, cheffe d'équipe chez Riot Games France.

"Le fait qu'elles aient accès à ces compétitions féminines, cela leur permet d'être plus confiantes pour monter en niveau et ensuite accéder à des compétitions mixtes", ajoute-t-elle.

Car pour toutes celles qui y participent, le but des ligues réservées aux femmes est bien qu'elles finissent par devenir inutiles.

D'ici quelques saisons, les Majors de Counter-Strike accueilleront peut-être des femmes aux côtés des stars de la discipline, le Français Mathieu Herbaut, alias "Zywoo", ou l'Ukrainien Oleksandr "s1mple" Kostyliev.

En attendant, le Major 2023 démarre lundi avec la "Challengers stage", première étape de qualification, avant la "Legends stage" du 13 au 16 mai, puis la phase finale, la "Champions stage", qui aura lieu en public à l'Accor Arena de Bercy du 18 au 21 mai.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.