Giorgia Meloni accusée de reprendre en main le service public de la culture

Sur cette photo prise le 27 avril 2022, le metteur en scène français Stéphane Lissner, directeur du théâtre San Carlo de Naples, pose au Teatro San Carlo de Naples. (Photo, AFP)
Sur cette photo prise le 27 avril 2022, le metteur en scène français Stéphane Lissner, directeur du théâtre San Carlo de Naples, pose au Teatro San Carlo de Naples. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 08 mai 2023

Giorgia Meloni accusée de reprendre en main le service public de la culture

  • En vertu d'un vaste jeu de chaises musicales, le gouvernement Meloni cherche à placer des personnes de confiance à la tête de la radio-télévision d'Etat et de prestigieuses institutions publiques
  • Dernier trophée en date, celui de Carlo Fuortes, l'administrateur délégué de la Rai, qui a justifié son départ par les pressions qu'exerceraient sur lui ses autorités de tutelle

ROME: Ses opposants y voient une reprise en main du service public de la culture par l'exécutif ultra-conservateur de Giorgia Meloni en Italie: le patron de la Rai a annoncé sa démission lundi et deux directeurs français d'opéra devraient suivre.

En vertu d'un vaste jeu de chaises musicales, le gouvernement Meloni, le plus à droite qu'ait connu le pays depuis la Seconde Guerre mondiale, cherche à placer des personnes de confiance à la tête de la radio-télévision d'Etat et de prestigieuses institutions publiques.

Dernier trophée en date, celui de Carlo Fuortes, l'administrateur délégué de la Rai, qui a justifié son départ par les pressions qu'exerceraient sur lui ses autorités de tutelle.

Dans un courrier au ministère de l'Economie et des Finances dont il dépend, Carlo Fuortes dit refuser les changements de ligne éditoriale et de programmation qu'il ne "considère pas dans l'intérêt de la Rai".

Nommé par le précédent gouvernement de Mario Draghi, il souligne que "depuis le début de 2023, il y a un conflit politique qui concerne mon poste et ma personne et qui affaiblit la Rai".

Fratelli d'Italia (FDI), le parti d'extrême droite de Mme Meloni, avait saisi en septembre 2022 le gendarme de l'audiovisuel contre Carlo Fuortes, en dénonçant la présence à l'antenne du philosophe français Bernard-Henri Lévy, qui avait fustigé la droite italienne mais sans débat contradictoire, alors que la campagne électorale devait s'achever quelques jours plus tard.

Avant d'arriver à la Rai, M. Fuortes a été à la tête du Théâtre de l'Opéra de Rome, et le gouvernement envisagerait de lui attribuer un placard doré en lui donnant la direction de l'Opéra de Naples.

Or jeudi, un Conseil des ministres a adopté plusieurs décisions, dont une mesure aussitôt baptisée par les médias "l'article Fuortes": cette décision impose à tous les directeurs de théâtres lyriques ayant plus de 70 ans de quitter leur poste au plus tard le 10 juin.

Stéphane Lissner, le directeur français de l'Opéra de Naples, se trouve dans cette situation et son départ devrait permettre de recaser M. Fuortes. Selon des sources dans son entourage citées lundi par le quotidien La Repubblica, il ne devrait toutefois pas briguer ce poste.

Selon ce même décret, Dominique Meyer, à la tête de la Scala de Milan, serait aussi frappé par la limite d'âge en 2025. Sollicités par l'AFP, MM. Lissner et Meyer n'ont pas souhaité réagir dans l'immédiat.

Pour le patron d'un des partis de la gauche italienne, Nicola Fratoianni, "avec la démission de Fuortes s'amorcent les manoeuvres en vue du contrôle total de l'audiovisuel public".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.