Pakistan: L'ex-Premier ministre Khan en détention provisoire, envoi de soldats dans plusieurs provinces

Des agents de sécurité escortent une voiture transportant l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan à la Haute Cour d'Islamabad, le 9 mai 2023 (Photo, AFP).
Des agents de sécurité escortent une voiture transportant l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan à la Haute Cour d'Islamabad, le 9 mai 2023 (Photo, AFP).
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan affirme qu'un officier supérieur du renseignement, le général de division Faisal Naseer, a été impliqué dans une tentative d'assassinat l'année dernière au cours de laquelle il a été touché à la jambe (Photo, AFP).
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan affirme qu'un officier supérieur du renseignement, le général de division Faisal Naseer, a été impliqué dans une tentative d'assassinat l'année dernière au cours de laquelle il a été touché à la jambe (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

Pakistan: L'ex-Premier ministre Khan en détention provisoire, envoi de soldats dans plusieurs provinces

  • «Mes (chers) Pakistanais, au moment où ces mots vous parviendront, j'aurai été arrêté dans le cadre d'une affaire illégitime», avait déclaré mardi Imran Khan
  • Au moins six personnes sont mortes dans des incidents liés aux manifestations, ont signalé mercredi la police et les hôpitaux

ISLAMABAD: L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été placé mercredi en détention provisoire pour une affaire de corruption, au lendemain de son arrestation qui a déclenché des émeutes ayant entraîné l'envoi de soldats dans plusieurs provinces.

Imran Khan, qui espère revenir au pouvoir et fait pression sur le gouvernement pour qu'il organise des élections anticipées avant octobre, a été placé en détention provisoire pour une durée de huit jours, a déclaré mercredi un de ses avocats, Ali Bukhari, à l'issue d'une audience à huis clos.

L'ex-chef du gouvernement comparaissait pour une affaire de corruption devant un tribunal spécial convoqué au siège de la police.

Selon Sher Afzal Marwat, un avocat du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti de M. Khan, celui-ci est "de bonne humeur" mais a été frappé à l'arrière de la tête et à la jambe au moment de son arrestation mardi.

De violents heurts ont éclaté entre les partisans du PTI et la police à l'annonce de l'arrestation de l'ancien Premier ministre.

Au moins six personnes sont mortes dans des incidents liés aux manifestations, ont signalé mercredi la police et les hôpitaux.

Des soldats déployés

Le gouvernement a donné son feu vert à l'envoi de soldats dans trois provinces, dont celles de la capitale Islamabad et du Pendjab, la plus peuplée du Pakistan, où près de 1 000 manifestants ont été arrêtés et 130 policiers blessés depuis le début des manifestations.

Des protestataires ont incendié la résidence du commandant militaire de Lahore (est) et ont bloqué les grilles d'entrée du quartier général de l'armée à Rawalpindi, près d'Islamabad.

Dans un communiqué, l'armée a menacé d'une "forte réaction" ceux qui s'attaquent aux installations militaires et de l'État.

Dès mardi, les puissances occidentales ont appelé au respect des règles d'une démocratie apaisée.

Mercredi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exhorté les autorités à "respecter" la procédure et l'Etat de droit dans les poursuites contre l'ex-chef du gouvernement, appelant "toutes les parties à s'abstenir de la violence" et à la désescalade.

Le même jour, les écoles ont été fermées dans tout le Pakistan et l'accès aux réseaux sociaux tels que Twitter et Facebook a été restreint par les autorités. A midi, les manifestants avaient bloqué certaines routes conduisant à la capitale.

"S'ils pensent que l'arrestation d'Imran Khan va nous démoraliser, ils se trompent lourdement", a affirmé l'un de ses partisans, Niaz Ali, à Peshawar (à l'ouest d'Islamabad), où plusieurs monuments et bâtiments gouvernementaux ont été incendiés. "Nous sommes aux côtés d'Imran Khan et nous le soutiendrons jusqu'à la mort", a-t-il ajouté.

«Affaire illégitime»

Imran Khan a été destitué en avril 2022, après avoir perdu le soutien de l'armée et le vote d'une motion de censure à son encontre.

L'ancien Premier ministre, 70 ans, visé par plusieurs dizaines d'affaires judiciaires et dont les relations avec l'institution militaire n'ont fait que se dégrader, a depuis fait pression pour l'organisation d'élections anticipées avant la date limite d'octobre, dans l'espoir de revenir au pouvoir. En vain.

Imran Khan, nommé à la tête du gouvernement avec l'appui de l'armée en 2018 avant de se brouiller avec la hiérarchie militaire, a accusé ce week-end un officier supérieur d'avoir comploté pour l'assassiner en novembre au cours d'un meeting.

"Ces allégations fabriquées de toutes pièces et malveillantes sont extrêmement malheureuses, déplorables et inacceptables", a répondu lundi dans un communiqué l'armée, estimant que "cette propagande tapageuse" avait pour objectif de "promouvoir des objectifs politiques".

Officiellement, cette agression est l'œuvre d'un tireur solitaire qui, selon une vidéo diffusée par la police, a avoué en être l'auteur et qui est incarcéré mais cette théorie est rejetée par M. Khan, alors blessé par balle à une jambe.

Les critiques à l'encontre de l'armée sont rares au Pakistan, où ses chefs exercent une influence politique considérable. Elle a organisé au moins trois coups d'Etat depuis l'indépendance en 1947, régnant pendant plus de 30 ans.

"Mes (chers) Pakistanais, au moment où ces mots vous parviendront, j'aurai été arrêté dans le cadre d'une affaire illégitime", avait déclaré mardi M. Khan dans une vidéo pré-enregistrée, anticipant son arrestation.

Le ministre de la Justice, Azam Nazeer Tarar, a assuré pendant une conférence de presse qu'il n'y avait eu "aucune vendetta politique" autour de l'arrestation de M. Khan.

L'affaire qui a conduit à sa détention a été introduite par le National Accountability Bureau (NAB), le principal organisme pakistanais de lutte contre la corruption, qui a déclaré que l'ancien joueur de cricket avait ignoré des convocations répétées au tribunal.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.