«Sécurité globale»: les syndicats de journalistes demandent à rencontrer Macron

Le collectif de journalistes défendant le retrait d'articles litigieux de la proposition de loi «Sécurité globale» a demandé à rencontrer officiellement Emmanuel Macron. (AFP)
Le collectif de journalistes défendant le retrait d'articles litigieux de la proposition de loi «Sécurité globale» a demandé à rencontrer officiellement Emmanuel Macron. (AFP)
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Publié le Vendredi 04 décembre 2020

«Sécurité globale»: les syndicats de journalistes demandent à rencontrer Macron

  • Cette rencontre s'est déroulée la veille de manifestations prévues samedi à Paris et dans toute la France à l'appel de ces organisations, qui représentent également le collectif  #StopLoiSécuritéGlobale
  • Des manifestations sont programmées dans «80 villes» de l'Hexagone, a indiqué M. Poupard, et à Paris où les chômeurs et les précaires se joindront à ces «marches de libertés et des justices» 

Le collectif de journalistes défendant le retrait d'articles litigieux de la proposition de loi «Sécurité globale» a demandé à rencontrer officiellement Emmanuel Macron, ont-ils indiqué à l'issue d'un entretien avec la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot.

La ministre «nous a écoutés sur les différents problèmes» posés par les dispositions des articles 21, 22 et 24 et le nouveau schéma national du maintien de l'ordre (SMNO), a déclaré Emmanuel Poupard, secrétaire général du SNJ, reçu avec trois autres organisations syndicales représentatives de journalistes (SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes, SGJ-FO) et l'association Reporters sans frontières. 

«On a surtout insisté sur la caisse de résonance au niveau international» de ces dispositions, et demandé officiellement à «être reçu à l'Elysée», a-t-il précisé.

Cette rencontre s'est déroulée la veille de manifestations prévues samedi à Paris et dans toute la France à l'appel de ces organisations, qui représentent également le collectif  #StopLoiSécuritéGlobale, regroupant syndicats, diverses associations, ONG de défense des droits ou encore des gilets jaunes.

Des manifestations sont programmées dans «80 villes» de l'Hexagone, a indiqué M. Poupard, et à Paris où les chômeurs et les précaires se joindront à ces «marches de libertés et des justices» entre la Porte des Lilas, au nord-est de la capitale, et la place de la République, dès 14H.

Le collectif appelle au retrait des articles 21, 22, 24 de la proposition de loi «sécurité globale» et du schéma national du maintien de l'ordre, qu'il estime «liberticides».

L'article 24, objet de nombreuses critiques depuis des semaines, prévoit de pénaliser la diffusion malveillante d'images de forces de l'ordre. Pour l'heure neutralisé, il pourrait être intégré dans le projet de loi «Séparatisme» et de lutte contre «l'islamisme radical», présenté le 9 décembre en Conseil des ministres.

Les articles 21 et 22 visent quant à eux «l'instauration d'outils de surveillance de masse» comme les drones et caméras de surveillance.

Egalement en cause, le nouveau schéma national de maintien de l'ordre qui considère désormais comme délictueux le fait qu'un journaliste se maintienne dans un attroupement «après sommation des forces de l'ordre». Ce qui, soulignent les organisations représentatives de journalistes, revient à entraver leur travail en les empêchant de couvrir les fins et dispersions de manifestations.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.