La Tunisie peut-elle retrouver la sympathie perdue des pays d’Afrique subsaharienne?

Le président tunisien Kais Saied lors du sommet des dirigeants américains et africains, le 14 décembre 2022 à Washington, DC. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied lors du sommet des dirigeants américains et africains, le 14 décembre 2022 à Washington, DC. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

La Tunisie peut-elle retrouver la sympathie perdue des pays d’Afrique subsaharienne?

  • Le chef de l’État tunisien a déclenché une véritable tempête le 21 février 2023 en tenant des propos considérés comme racistes à l’étranger au sujet des migrants subsahariens en Tunisie
  • L’Afrique subsaharienne est considérée par les Tunisiens – qu’il s’agisse de dirigeants politiques ou de chefs d’entreprise – comme une zone d’expansion économique

TUNIS: Deux mois après la tempête provoquée par les propos du président Kaïs Saïed au sujet des migrants d’Afrique subsaharienne, la Tunisie ne semble pas avoir réussi à convaincre les pays africains de tourner la page. 

C’est un «titre» dont Kaïs Saïed se serait bien volontiers passé: être le premier président tunisien à provoquer la première grande crise entre son pays et des nations d’Afrique subsaharienne. Le chef de l’État a en effet déclenché une véritable tempête le 21 février 2023 en tenant des propos considérés comme racistes à l’étranger au sujet des migrants subsahariens en Tunisie.  

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité nationale (CSN), Kaïs Saïed a prôné des «mesures urgentes» contre l’immigration clandestine d'Africains subsahariens dans son pays, dont la présence, relevant d'une «entreprise criminelle ourdie à l'orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie» afin de la transformer en un pays «africain seulement» et d’estomper son caractère «arabo-musulman», est selon lui «source de violence et de crimes». 

Bien qu’elles rejettent les accusations de racisme, les autorités tunisiennes s’efforcent de réparer les dommages occasionnés aux relations de la Tunisie avec les pays d’Afrique subsaharienne et à ses intérêts économiques. D’autant que l’Afrique subsaharienne est considérée par les Tunisiens – qu’il s’agisse de dirigeants politiques ou de chefs d’entreprise – comme une zone d’expansion économique.  

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Le président lui-même et le nouveau ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar (ci-dessus), ont multiplié les échanges avec leurs collègues africains dans un geste d’apaisement. (AFP).

La présidence tunisienne a d’abord annoncé le 5 mars dernier une série de mesures en faveur des immigrés subsahariens qui veulent quitter le pays (facilitation des départs volontaires en coordination préalable avec les ambassades de leurs pays, exonération du paiement des pénalités de retard encourues suite au dépassement de la durée de séjour autorisée) et de ceux qui veulent rester. Ces initiatives concernent notamment les étudiants: délivrance de cartes de séjour pour une période d’une année, prolongation de la validité de l’attestation de résidence de trois mois à six mois et promesse d’en faciliter le renouvellement périodique «dans un délai approprié». 

Le président lui-même et le nouveau ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, ont ensuite multiplié les échanges avec leurs collègues africains dans un geste d’apaisement. 

Deux mois après cette tempête, les efforts des autorités tunisiennes ont-ils porté leurs fruits? Rien n’est moins sûr. Aucun signal n’est venu des gouvernements subsahariens concernés ou de l’Union africaine – qui a condamné les déclarations «choquantes» du président tunisien –, ce qui laisse penser que ces derniers ont déjà tourné cette page douloureuse. 

Non seulement il n’y a eu aucune déclaration d’un représentant d’un État subsaharien dans ce sens, mais les autorités des pays subsahariens dont des citoyens résident en Tunisie ont superbement ignoré les gestes des autorités tunisiennes. 

Ainsi, les présidences du Sénégal et de Guinée n’ont pas fait état des échanges des présidents Macky Sall et Umaro Sissoco Embalo avec le président Kaïs Saïed. Pire, tout en occultant la rencontre des deux hommes le 8 mars dernier, la présidence guinéenne a fait état de l’arrivée le même jour à Conakry du troisième groupe de Guinéens de retour de Tunisie. 

L’Union africaine a elle aussi passé sous silence l’audience accordée le 10 mars 2023 par le chef de l’État tunisien à deux de ses responsables, Mme Minata Samaté Cessouma, commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social, et M. Bankole Adeoye, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité. Des réactions qui envoient à la Tunisie en réponse à ses gestes un message dont la teneur pourrait être: trop peu, trop tard. 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".