Qui sont les militants identitaires des groupes d'ultradroite en France ?

Des membres et sympathisants du groupe d'extrême droite Génération Identitaire (GI) déploient une banderole portant l'inscription "Liberté" sur la sculpture du Lion de Belfort lors d'une manifestation contre sa possible dissolution à Paris le 20 février 2021. (AFP)
Des membres et sympathisants du groupe d'extrême droite Génération Identitaire (GI) déploient une banderole portant l'inscription "Liberté" sur la sculpture du Lion de Belfort lors d'une manifestation contre sa possible dissolution à Paris le 20 février 2021. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Qui sont les militants identitaires des groupes d'ultradroite en France ?

  • Connu pour ses actions violentes, le GUD revient régulièrement sous les feux de l'actualité
  • Autre cas de renaissance, sous un nouveau nom: Argos. Elle se veut l'héritière de Génération identitaire, avec les mêmes méthodes d'agit-prop (agitation et propagande) que l'organisation dissoute en mars 2021

PARIS: Quelque 1 500 personnes appartiendraient aux groupuscules d'ultradroite en France, dont le gouvernement veut interdire les manifestations après un défilé parisien de quelques centaines de militants qu'Elisabeth Borne a jugé "choquant".

Tour d'horizon des principaux groupes qui composent le paysage de l'ultradroite et qui, malgré les dissolutions, renaissent rapidement de leurs cendres, de manière fragmentée, dans tout le pays.

 

Le Groupe Union Défense (GUD)

"Europe, jeunesse, révolution": à la fin du rassemblement samedi, derrière leurs drapeaux noirs marqués de la croix celtique, les militants ont scandé le slogan du GUD.

Une preuve de l'influence de ce syndicat étudiant, "marque" historique de l'extrême droite française née en 1968 à l'université parisienne d'Assas.

Jamais dissous mais en sommeil depuis 2017, le GUD avait annoncé son retour en novembre 2022. Très actif depuis, il fait le liant entre les mouvements d'ultradroite, à l'image de ce "week-end sportif" organisé début avril au parc de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) qui a réuni des dizaines de militants.

Connu pour ses actions violentes, le GUD revient régulièrement sous les feux de l'actualité. Loïk Le Priol, ancien "gudard", est le principal suspect dans le meurtre en mars 2021 de l'ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu.

Des groupuscules dissous depuis, tels que le Bastion social (2017-2019) ou les Zouaves Paris (2018-2022), ont été créés par des militants du GUD. Parmi eux Marc de Caqueray-Valmenier, chef présumé des Zouaves, condamné et incarcéré ces dernières années.

 

Luminis, Division Martel

Ces mouvements identitaires, composés d'anciens membres des Zouaves Paris, du Bastion social ou du GUD, sont régulièrement présents dans les rassemblements parisiens.

Sur la boucle Telegram "Ouest Casual", prisée de la mouvance, une photo montrait ainsi une vingtaine de personnes, vêtues de noir et visages floutés, affirmant avoir "ratissé" durant une marche aux flambeaux début janvier en hommage à Sainte-Geneviève, patronne de la capitale.

Au fil des messages, ces groupes égrènent des photos de leurs maraudes, des vidéos pour se préparer en cas de garde à vue ou montrer leur soutien aux militants d'ultradroite interpellés à Paris le soir du match France-Maroc en décembre.

La Division Martel était par exemple présente fin avril à Saint-Brévin (Loire-Atlantique), où une manifestation contre un centre d'accueil pour demandeurs d'asile a provoqué des heurts avec des militants anti-fascistes.

 

Argos, héritier de Génération identitaire

Autre cas de renaissance, sous un nouveau nom: Argos. Elle se veut l'héritière de Génération identitaire, avec les mêmes méthodes d'agit-prop (agitation et propagande) que l'organisation dissoute en mars 2021.

Sur sa page Instagram (5.000 abonnés) la première vidéo de l'organisation datée d'octobre dernier prône un changement radical pour défendre "la civilisation européenne".

"Il y a quelque chose d'assez nouveau: leur première action en décembre était de bloquer une salle de shoot à Paris, c'est une nouvelle manière de réorienter le débat", estime la chercheuse Marion Jacquet-Vailland.

 

A Lyon, les Remparts

La capitale des Gaules est l'une des places fortes de l'ultradroite en France: entre 300 et 400 personnes seraient membres de la mouvance, selon les autorités locales. Leur tête de pont s'appelle les Remparts, groupuscule bâti lui aussi sur les cendres de Génération identitaire.

Fin octobre, le parquet a ouvert une enquête pour "provocation à la haine" après une manifestation de l'ultradroite en hommage à la jeune Lola, tuée à Paris, "marquée par des slogans xénophobes".

Selon le maire de Lyon, Grégory Doucet, ce rassemblement avait été revendiqué par un militant s'identifiant sur les réseaux sociaux comme cadre de "Remparts Lyon".

Des vidéos, sur le compte Twitter des "Remparts", montraient des personnes cagoulées crier "immigrés assassins", avec une banderole "Justice pour Lola, l'immigration tue". Le maire avait écrit à Emmanuel Macron pour demander leur "dissolution immédiate".

 

Ailleurs, des groupuscules fragmentés

Selon le chercheur Jean-Yves Camus, la dissolution des groupuscules d'ultradroite a entraîné leur fragmentation.

"Le Bastion social a été dissout en 2019 et avec lui les 18 associations locales qui lui servaient de relais dans les principales villes de France. Malgré cela, on constate qu'aujourd'hui, on a une floraison de groupes dans beaucoup de villes grandes et moyennes", souligne M. Camus.

Existent ainsi l'organisation identitaire Auctorum à Versailles, la Jeunesse Angevine à Angers et d'autres groupes implantés à Rennes, Nantes, Brest ou Tours, qui peuvent se retrouver pour une action ciblée, comme à Saint-Brévin ou samedi à Paris.

A Nice, le groupuscule des "Zoulous" a lui été impliqué dans des agressions en 2020 et 2021, rapporte Conspiracy Watch.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.