Washington mobilise 24000 agents à sa frontière sud en prévision d'un afflux de migrants

A El Paso, des centaines de personnes dorment dans les rues. Le maire Oscar Leeser s'attend à une vague de «12 000 à 15 000 personnes» en fin de semaine (Photo, AFP).
A El Paso, des centaines de personnes dorment dans les rues. Le maire Oscar Leeser s'attend à une vague de «12 000 à 15 000 personnes» en fin de semaine (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

Washington mobilise 24000 agents à sa frontière sud en prévision d'un afflux de migrants

  • Pour aider les autorités locales, le gouvernement a annoncé mercredi le déploiement de «plus de 24 000 agents et forces de l'ordre, ainsi que plus de 1 100 coordinateurs» de la police aux frontières
  • C'est sans compter les 1 500 soldats dépêchés par le ministère de la Défense, en renfort des 2 500 déjà sur place

BROWNSVILLE: Les Etats-Unis se préparaient mercredi, avec la mobilisation de 24 000 agents, à la levée imminente d'une mesure sanitaire qui verrouillait l'accès à leur territoire depuis le début de la pandémie, tandis que des migrants attendaient aux portes du pays avec un mélange de confusion et d'anxiété.

Le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a reconnu qu'il était possible que "les jours et semaines à venir" soient "très difficiles", indiquant que les autorités observaient déjà "un nombre élevé d'arrivées dans certains secteurs".

La veille, le président démocrate Joe Biden était allé jusqu'à admettre que la situation serait "chaotique" à l'expiration du dispositif dit "Titre 42", jeudi à 23h59 heure de Washington.

Les villes frontalières comme Brownsville, Laredo et El Paso ont vu arriver de nombreux candidats à l'exil, venus principalement d'Amérique latine mais aussi de Chine, de Russie ou de Turquie.

De l'autre côté de la frontière, à Ciudad Juarez et Matamoros, des centaines de personnes se dépêchaient d'essayer d'entrer aux Etats-Unis pour demander l'asile, de crainte que le changement de règles ne les empêche de le faire pendant cinq ans.

Le "Titre 42", censé limiter la propagation de la Covid-19, conférait la possibilité aux autorités américaines de refouler immédiatement tous les migrants entrés dans le pays, y compris les demandeurs d'asile. En trois ans, il a été utilisé à 2,8 millions de reprises.

Pour aider les autorités locales, le gouvernement a annoncé mercredi le déploiement de "plus de 24 000 agents et forces de l'ordre, ainsi que plus de 1 100 coordinateurs" de la police aux frontières. C'est sans compter les 1 500 soldats dépêchés par le ministère de la Défense, en renfort des 2 500 déjà sur place.

Deux à trois fois plus de vols

En parallèle, les ministères de la Justice et de la Sécurité intérieure ont finalisé de nouvelles restrictions au droit d'asile. Annoncées en février, elles ont fait l'objet d'une procédure obligatoire de consultation et entreront en vigueur dès jeudi soir.

Avant de se présenter à la frontière, les demandeurs d'asile, à l'exception des mineurs isolés, devront désormais avoir obtenu un rendez-vous sur une application téléphonique mise en place par les gardes-frontières, ou s'être vu refuser l'asile dans un des pays traversés lors de leur périple migratoire.

Dans le cas contraire, leur demande sera présumée illégitime et ils pourront faire l'objet d'une procédure d'expulsion accélérée, leur interdisant pendant cinq ans l'entrée sur le sol américain.

Les Etats-Unis prévoient d'augmenter les vols de rapatriement, qui doubleront ou tripleront pour certaines destinations. Quelque 7 000 places supplémentaires seront créées dans les centres de rétention, afin que les migrants ne disparaissent pas dans le pays en attendant l'examen de leur dossier.

Pour encourager les voies légales d'immigration, Washington a prévu d'ouvrir à terme une centaine de "centres régionaux de gestion", situés en dehors du pays, et où seront étudiés les dossiers des candidats à l'émigration. Les premiers sont prévus en Colombie et au Guatemala.

Confusion

Ces changements créent une grande confusion chez ceux qui rêvent de l'eldorado américain.

"On ne sait pas ce qui se passe", confie Michel, un Vénézuélien croisé par l'AFP à Ciudad Juarez, au Mexique, à quelque 300 mètres de la frontière. "Ils nous rendent les choses plus difficiles", se plaint-il, frustré après un nouvel échec sur l'application mobile CBP One, sur laquelle il faut désormais prendre rendez-vous.

Ces nouvelles règles ont été vivement critiquées par les associations de défense des migrants.

"Le président Biden vient d'ouvrir une nouvelle période d'immense souffrance pour des personnes subissant déjà violence et persécution", a dénoncé l'organisation de défense des droits civiques ACLU. "En agissant ainsi, il finit le travail de Trump plutôt que de réaliser ses propres promesses de campagne".

Les républicains, vent debout contre la levée du "Titre 42", lui font en revanche un procès en laxisme, l'accusant d'avoir transformé la frontière en "passoire".

Le président de 80 ans, qui vient d'annoncer sa candidature pour un second mandat en 2024, tente de désamorcer ces critiques en se livrant à un véritable numéro d'équilibriste, alternant les messages de fermeté et d'humanisme.

A côté des nouvelles restrictions, son administration octroie en effet 30 000 visas supplémentaires par mois aux ressortissants de Cuba, Venezuela, Guatemala et Haïti.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.