A Khartoum, les paramilitaires bivouaquent dans les maisons désertées

Des personnes portant leurs affaires marchent dans une rue de Khartoum le 16 avril 2023, alors que les combats entre les forces de deux généraux rivaux se poursuivent. (Photo AFP)
Des personnes portant leurs affaires marchent dans une rue de Khartoum le 16 avril 2023, alors que les combats entre les forces de deux généraux rivaux se poursuivent. (Photo AFP)
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Publié le Jeudi 11 mai 2023

A Khartoum, les paramilitaires bivouaquent dans les maisons désertées

  • Des témoins ont fait état de positions des FSR installées dans des rues résidentielles de Khartoum, avec des paramilitaires dissimulant des camions recouverts de camouflage sous des arbres
  • Babiker, 44 ans, a dû comme beaucoup de ses voisins abandonner son logement du centre de Khartoum, en plein milieu des échanges de tirs. Deux semaines plus tard, il l'a retrouvé occupé

KHARTOUM: Depuis le début du sanglant conflit entre deux généraux rivaux au Soudan, Mohammed se terrait chez lui avec sa famille, dans le fracas des explosions, jusqu'au jour où les paramilitaires sont venus le déloger.

Son appartement se trouve dans une banlieue du nord de Khartoum, la capitale, un des points chauds des combats qui opposent depuis le 15 avril l'armée du général Abdel Fattah al- Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

Mohammed (un nom d'emprunt, comme celui des autres personnes interrogées, à leur demande pour des raisons de sécurité), 54 ans, y a passé des jours au son du passage des avions, des tirs de l'artillerie lourde et des batteries anti-aériennes qui secouait tout le quartier, supportant les longues coupures d'électricité et les pénuries d'eau et de nourriture.

Jusqu'au moment où les paramilitaires ont garé leurs véhicules devant l'entrée.

"Ils ont frappé à la porte et nous ont demandé de partir", raconte Mohammed, qui a aussitôt emporté ce qu'il pouvait, a fermé à clé et s'est réfugié avec sa famille chez des parents dans un quartier moins exposé.

Lorsqu'il est revenu quelques jours après pour vérifier l'état de son logement, il a constaté que la porte avait été forcée. Dans l'appartement, il a vu des paramilitaires assis et utilisant ses affaires.

"J'ai été interrogé avant d'être autorisé à rentrer chez moi", dit-il. "Tout l'immeuble s'est transformé en caserne remplie d'armes et de munitions".

Des témoins ont fait état de positions des FSR installées dans des rues résidentielles de Khartoum, avec des paramilitaires dissimulant des camions recouverts de camouflage sous des arbres.

Des hommes en uniforme militaire à bord de pick-ups équipés de mitrailleuses sillonnaient les rues. Beaucoup d'habitants de cette capitale de cinq millions de personnes ont signalé que leur maison avait été touchée dans les combats.

«Tous nos souvenirs»

Babiker, 44 ans, a dû comme beaucoup de ses voisins abandonner son logement du centre de Khartoum, en plein milieu des échanges de tirs. Deux semaines plus tard, il l'a retrouvé occupé.

"Plus de vingt paramilitaires y habitaient", raconte Babiker, qui n'a pu y accéder qu'après une demi-heure d'interrogatoire.

"Ils se servaient de tous les appareils et faisaient à manger dans notre cuisine", poursuit-il. "Toutes les chambres que nous avions fermées avant de partir étaient ouvertes".

Les paramilitaires se sont aussi emparés de nombreux hôpitaux, qu'ils ont transformés en "casernes" de facto, selon les comités de résistance, les cellules militantes de quartier apparues lors du soulèvement contre le président déchu Omar el-Béchir en 2019.

Une Soudanaise, citant "le dernier voisin restant dans le quartier", a témoigné sur Twitter la semaine dernière de l'occupation par les FSR de sa maison de famille à Khartoum, "là où mes cousins et moi avons tous nos documents, nos objets précieux et nos souvenirs".

"Les soldats des FSR deviennent incontrôlables", y compris par le général Daglo, affirme-t- elle.

Les violences au Soudan ont fait plus de 750 morts et 5.000 blessés, selon des ONG et les autorités, l'ONU évaluant le nombre de déplacés et réfugiés à quelque 900.000, dont environ un cinquième vers les pays voisins.

«Une arme sur le balcon»

Faute d'avancée dans les négociations qui se sont ouvertes le 6 mai en Arabie saoudite, Tahany a elle aussi décidé de prendre le difficile chemin de l'exil vers l'Egypte.

Il lui fallait simplement récupérer avec sa mère ses papiers d'identité dans sa maison, abandonnée lorsque les combats se sont intensifiés dans son quartier à l'est de l'aéroport, fermé depuis le début des hostilités.

"Les paramilitaires nous arrêtaient à chaque barrage sur la route vers notre quartier et nous devions leur expliquer que nous voulions allez chercher quelque chose chez nous", se souvient-elle.

Après un long interrogatoire, les deux femmes ont finalement été autorisées à se rendre chez elles, suivies par une escorte de paramilitaires.

Elles y ont été accueillies par un groupe de paramilitaires assis devant l'entrée.

"Toutes nos affaires étaient utilisées, de la cuisine aux lits", s'émeut Tahany. "Ils avaient même installé une arme sur le balcon du deuxième étage".

Terrifiées, les deux femmes se précipitent pour retrouver leurs papiers avant de repartir sans demander leur reste.

"Nous sommes maintenant en route pour l'Egypte", confie-t-elle. "Nous ne savons pas ce qu'est devenue notre maison".


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com