Gaza: nouvelles frappes israéliennes et tirs de roquettes malgré les efforts de médiation

De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments de la ville de Gaza lors d'une frappe aérienne israélienne le 11 mai 2023 (Photo, AFP).
De la fumée s'élève au-dessus des bâtiments de la ville de Gaza lors d'une frappe aérienne israélienne le 11 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Gaza: nouvelles frappes israéliennes et tirs de roquettes malgré les efforts de médiation

  • L'armée israélienne a annoncé peu avant minuit (21h00 GMT) qu'elle continuait de frapper des «cibles» de cette organisation radicale dont Israël dit avoir éliminé cinq commandants militaires en moins de 72 heures
  • Jeudi, l'Union européenne a appelé à «un cessez-le-feu immédiat qui mettra fin aux opérations militaires israéliennes à Gaza»

GAZA: Israël et des groupes armés à Gaza ont de nouveau échangé des tirs de missiles et de roquettes vendredi, malgré des efforts de médiation visant à mettre fin à cette flambée de violence qui a fait 32 morts depuis mardi.

L'Egypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, s'active pour obtenir une trêve, au moment où les appels internationaux se multiplient pour que cesse cette escalade, la plus grave depuis août 2022 entre mouvements armés à Gaza et Israël.

Les violences ont commencé mardi par des frappes israéliennes visant le Djihad islamique, un groupe palestinien classé "organisation terroriste" par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Mohammed al-Hindi, responsable du département politique du Djihad islamique, arrivé jeudi au Caire, a dit espérer que les discussions en vue d'une trêve "s'achèvent aujourd'hui (vendredi)".

"Nous espérons obtenir un accord honorable qui reflète les intérêts de notre peuple et de la résistance", a-t-il déclaré à l'AFP.

Mais après une pause relative dans la nuit, des roquettes ont de nouveau été tirées vers le sol israélien, selon des journalistes de l'AFP à Gaza. L'armée a de son côté indiqué avoir visé des sites appartenant au Djihad islamique.

Dans les localités israéliennes adjacentes à la bande de Gaza, les sirènes d'alerte se sont une nouvelle fois déclenchées.

Elles ont également retenti à une quinzaine de km de Jérusalem, dans des colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Où allons-nous?»

Dans un court communiqué, la branche armée du Djihad islamique a affirmé avoir visé Jérusalem, Tel-Aviv et des villes israéliennes, "en réponse aux assassinats et aux agressions continues contre le peuple palestinien".

Dans la ville de Gaza, les rues étaient vidées de leurs habitants, terrés chez eux, et la plupart des commerces fermés.

La maison de Sabah Abou Khater, 55 ans, a été détruite à Beit Hanoun, dans le nord du territoire palestinien.

"Où allons-nous maintenant? Nous sommes 10. Nous n'avons pas de lit, pas d'abri, pas de meubles", a raconté cette femme à l'AFP.

Le ministère de la Santé a fait état de 31 morts à Gaza, dont des enfants, et plus de 90 blessés, depuis mardi.

Parmi ces morts figurent cinq commandants militaires du Djihad islamiques visés par Israël, ainsi que des combattants de ce mouvement et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un autre groupe armé.

En Israël, une personne a été tuée jeudi à Rehovot, au sud de Tel-Aviv, par une roquette ayant frappé un immeuble habité, selon la police. Les services de secours ont fait état de cinq blessés en Israël par des éclats de projectiles depuis les premiers tirs palestiniens mercredi.

D'après l'armée, 866 roquettes ont été tirées vers Israël, dont 260 ont été interceptées par le système de défense anti-aérien.

L'armée affirme que 25% des roquettes sont tombées à l'intérieur du territoire gazaoui, faisant quatre morts, dont trois mineurs. L'AFP n'a pas été en mesure d'obtenir une réaction du Hamas et du Djihad islamique à ces affirmations.

«Frappez Tel-Aviv»

Depuis le début de son opération qualifiée de "préventive", l'armée israélienne a frappé 170 cibles du Djihad islamique, des sites ou des membres du groupe.

Une source au sein du mouvement a indiqué vendredi à l'AFP qu'"une des conditions les plus importantes pour un cessez-le-feu est qu'Israël cesse les assassinats à Gaza et en Cisjordanie" occupée.

"Israël perturbe les efforts égyptiens en vue d'un cessez-le-feu", a affirmé une autre source du groupe à l'AFP.

Jeudi, l'Union européenne a appelé à "un cessez-le-feu immédiat" et Washington a exhorté toutes les parties à "faire en sorte d'éviter la mort de civils et que [...] la violence baisse".

"Résistants, frappez Tel Aviv", ont scandé des manifestants à Saïda, ville du sud du Liban abritant le plus grand camp de réfugiés palestiniens du pays, a constaté un photographe de l'AFP.

La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, est soumise à un blocus israélien depuis la prise de contrôle du mouvement islamiste Hamas en 2007.

Le territoire a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.

En août 2022, trois jours d'affrontements entre Israël et le Djihad islamique avaient causé la mort de 49 Palestiniens, dont au moins 19 enfants d'après l'ONU. Plus d'un millier de roquettes avaient été tirées de Gaza vers Israël, faisant trois blessés.


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée annonce avoir trouvé et rapatrié les corps de trois otages de Gaza

Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
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  • L'armée israélienne a récupéré «les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari
  • Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

L'armée a récupéré "les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'ils avaient été "brutalement assassinés" par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova et "leur corps emmenés" à Gaza.

Selon l'amiral Hagari, les corps des otages ont été récupérés "durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements" sur la base de renseignements obtenus notamment "lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza" et ont été identifiés à l'institut national de Médecine légale israélien.

Germano-Israélienne de 22 ans, Shani Louk était apparue dans une vidéo sur les réseaux sociaux, allongée sur le ventre, apparemment inconsciente et à moitié dénudée, à l'arrière d'un pick-up dans la bande de Gaza.

Amit Buskila était âgée de 27 ans et Itzhak Gelerenter de 56 ans lors de l'attaque.

"Le retour de leurs corps est un rappel douloureux et brutal que nous devons rapidement ramener tous nos frères et soeurs de leur cruelle captivité", les vivants et les morts, a réagi le Forum des familles d'otages, principale association de proches.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'attaque surprise menée depuis la bande de Gaza par des commandos du Hamas dans le sud israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 360 personnes ont été tuées sur le seul site du festival de musique Nova, organisé dans le sud d'Israël, tout près de la frontière avec la bande de Gaza.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles. "Cette perte terrible brise le coeur", nous "pleurons avec les familles", a assuré M. Netanyahu, promettant de ramener "tous les otages, les vivants et les morts".

 

 


Tunisie: l'ONU dénonce «l'intimidation et le harcèlement» des avocats

Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
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  • «L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées», exige le Haut-Commissariat
  • Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était «très préoccupé par le fait que des migrants sont de plus en plus souvent pris pour cible»

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé vendredi "l'intimidation et le harcèlement" dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l'Ordre des avocats dans ce pays "portent atteinte à l'Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l'indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d'intimidation et de harcèlement", a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, "exhorte les autorités à respecter et à sauvegarder les libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie", a souligné Mme Shamdasani.

"L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées", exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que "les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser".

Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était "très préoccupé par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible".

Et elle a dénoncé "une augmentation de l'utilisation d'une rhétorique déshumanisante et raciste à l'encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs".

Le président tunisien Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, s'est insurgé jeudi contre les critiques occidentales, défendant la légalité de ces mesures.