Batteries électriques: l'Europe prise en étau entre Chine et Etats-Unis pour développer son industrie

Une Chevrolet Bolt EV est garée à une borne de recharge chez Stewart Chevrolet le 25 avril 2023, à Colma, en Californie (Photo, AFP).
Une Chevrolet Bolt EV est garée à une borne de recharge chez Stewart Chevrolet le 25 avril 2023, à Colma, en Californie (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

Batteries électriques: l'Europe prise en étau entre Chine et Etats-Unis pour développer son industrie

  • En décembre, les batteries lithium-ion coûtaient 24% plus cher aux Etats-Unis qu'en Chine. En Europe, elles étaient 34% plus chères
  • Près de 50 usines de batteries lithium-ion doivent voir le jour en Europe d'ici 2030, alors qu'elles sont quasiment inexistantes aujourd'hui

PARIS: L'Europe, qui tente de rattraper un retard considérable dans la production de batteries électriques pour son industrie automobile, voit les projets d'usines fleurir sur son sol mais est menacée par la concurrence agressive des Etats-Unis et de la Chine.

"L'Europe a les moyens d'être dans la compétition", constate Tobias Gehrke, chercheur en géoéconomie au European Council on Foreign Relations (ECFR). "Nous sommes dans une position acceptable, mais la pression monte".

Près de 50 usines de batteries lithium-ion doivent voir le jour en Europe d'ici 2030, alors qu'elles sont quasiment inexistantes aujourd'hui.

L'Allemagne est le pays le plus en pointe avec l'équivalent de 498 GWh de projets dans les cartons, suivie de la Hongrie (224 GWh) puis de la Norvège (136 GWh). La France n'arrive que quatrième avec 122 GWh, selon le suivi de l'ONG Transport and Environment. Un quatrième projet d'usine a été confirmé par le groupe taïwanais ProLogium à Dunkerque, où le président Emmanuel Macron se rendra vendredi.

Mais d'après l'ONG, 68% de ces projets risquent d'être "revus à la baisse, retardés ou interrompus", en raison notamment de la concurrence américaine dopée par les subventions de l'Inflation Reduction Act (IRA).

Ce plan du gouvernement américain prévoit des crédits d'impôt colossaux pour l'industrie verte et la transition énergétique, afin de contrer la montée en puissance chinoise.

"Le coeur de l'IRA, ce sont des baisses de taxe sur l'électricité pour financer l'électricité verte", précise Tobias Gehrke. L'hydrogène est par exemple devenu bien plus abordable grâce à cette législation.

Compétitivité en berne

L'Europe souffre d'un énorme problème de compétitivité: "nous payons le double pour l'électricité par rapport à la Chine", déplore M. Gehrke. Il faut "subventionner l'énergie pour ne pas être décroché. Les Américains ont très bien compris cela avec l'IRA", ajoute-t-il.

En décembre, les batteries lithium-ion coûtaient 24% plus cher aux Etats-Unis qu'en Chine. En Europe, elles étaient 34% plus chères.

Pour le chercheur, l'objectif de l'Europe de produire l'ensemble des batteries nécessaires à son industrie automobile sur son sol d'ici 2030 paraît à ce stade peu réaliste.

Autre handicap majeur: l'accès aux matériaux critiques - graphite, lithium, nickel, manganèse et cobalt - dont la chaîne d'approvisionnement est largement maîtrisée par la Chine.

La Chine a notamment la main sur 75% du raffinage du lithium et 50% du cobalt et devrait conserver son leadership dans la production de batteries pour les cinq prochaines années, selon les prévisions de BloombergNEF.

Tout électrique en 2035

Pour autant, l'Europe a commencé à réagir "avec le Critical Raw Material Act qui définit l'objectif d'avoir des partenariats stratégiques et d'avoir une plateforme d'achat commun au niveau de l'Union européenne", explique Diane Strauss, directrice de Transport and Environment France.

Si l'Europe ne développe pas "la même puissance de feu que l'IRA américain", elle a permis aux Etats membres de "débloquer des aides d'Etat beaucoup plus facilement", a-t-elle salué.

L'Europe part de loin face à une Chine très en avance et des Etats-Unis à la puissance financière inégalable, mais elle peut compter sur son marché intérieur, un des premiers pour les véhicules électriques, même si la Chine la devance encore.

"L'Europe est légèrement en avance par rapport aux Etats-Unis en terme d'adoption du véhicule électrique", affirme Gilles Normand, vice-président de ProLogium, qui veut ouvrir son usine de Dunkerque d'ici fin 2026.

"L'Europe a adopté une régulation supranationale très claire" avec l'obligation de vendre des véhicules neufs zéro émission à partir de 2035, poursuit-il. Cette législation clarifie la situation pour les industriels donc "quand nous avons décidé de nous développer, nous avons choisi l'Europe".


La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
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  • La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia
  • Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine

PARIS: La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l'intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.

Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.

Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine.

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).

Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l'intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.

Il "représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D'ici là, "les investisseurs continueront à faire preuve de prudence", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La dette française sur le grill

La situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l'obtenir.

Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de "réfléchir" et de renoncer à leurs "réflexes spontanés", les appelant à choisir entre le "chaos" et "la responsabilité".

Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d'intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.

Mais il reste proche de celui imposé à l'Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d'une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.

Et l'écart entre le taux d'intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le "spread", atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l'intervention de M. Bayrou.

Nouvelle commande pour Alstom

Le géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de "quelques centaines de millions d'euros" pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

 


Lancement de l'application d'IA saoudienne Humain Chat dans le Royaume

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  • L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe
  • Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens

RIYAD: L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe, désormais accessible aux utilisateurs du Royaume.

Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens.

Humain, une entreprise d’intelligence artificielle entièrement détenue par le Fonds d’investissement public (PIF), a été lancée en mai dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’objectif est de développer des modèles linguistiques arabes de grande envergure et de positionner le Royaume comme un pôle mondial de l’innovation en IA.

L’application est disponible sur iOS, Android, ainsi que via navigateur web, et devrait prochainement être déployée dans d’autres pays arabophones.

« Le lancement de HUMAIN Chat est une source de fierté pour l’Arabie saoudite, marquant une étape historique dans notre mission de construire une IA souveraine, à la fois techniquement avancée et culturellement authentique, » explique Tareq Amin, PDG de HUMAIN.

ALLAM, développé entièrement par une équipe de plus de 120 spécialistes de l’IA, dont 35 chercheurs titulaires d’un doctorat en Arabie saoudite, a été conçu pour servir les 350 millions de locuteurs arabes à travers le monde.

Le modèle est sensible aux aspects culturels, comprend les différents dialectes arabes, et maîtrise l’ensemble des formes de la langue, de l’arabe classique aux variantes locales.

Disponible également en anglais, ce modèle a été entraîné sur l’un des plus grands ensembles de données arabes jamais réunis, puis affiné grâce aux retours de plus de 600 experts sectoriels et 250 évaluateurs. Le résultat : une maîtrise inégalée de l’arabe, alignée sur les nuances culturelles, religieuses et sociales du monde islamique et du Moyen-Orient, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

« Nous prouvons que des technologies compétitives à l’échelle mondiale peuvent naître de notre propre langue, notre infrastructure et nos valeurs — construites en Arabie saoudite par des talents saoudiens, » ajoute Tareq Amin.

« Ce n’est pas une fin en soi, mais le début d’un voyage pour servir le Royaume, le monde arabophone, et au-delà. Le potentiel est illimité, accélérant l’innovation et le progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. »

Les utilisateurs en Arabie saoudite peuvent accéder à Humain Chat ici : https://chat.humain.ai/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


France: la confiance des ménages se replie légèrement en août

La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.  L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
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  • Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août
  • La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août

PARIS: La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.

L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli.

Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août.

En revanche, les craintes concernant la situation financière personnelle future des ménages se dégrade légèrement. Après trois mois de stabilité, le solde d'opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. La proportion de ménages qui estiment pertinent d'effectuer des achats importants demeure quant à elle quasi-stable.

La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août.

Le solde d'opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023, le solde correspondant aux craintes liées au chômage gagne de son côté deux points.

L'indicateur traduit également une crainte de l'inflation.

La part de ménages qui estiment que les prix vont augmenter dans les douze prochains mois augmente de nouveau et le solde d'opinion atteint son plus haut niveau depuis mars 2023, au-dessus de sa moyenne de longue période.

L'indice synthétique de confiance des ménages de juillet 2025 a été révisé par l'Institut national de la statistique à la baisse d'un point (après arrondi), à 88 au lieu de 89, finalement stable par rapport à juin.