L'Ukraine revendique une percée près de Bakhmout, la Chine envoie un émissaire à Kiev et Moscou

Des militaires ukrainiens du groupe tactique Adam chevauchent un char T-64 vers une ligne de front près de la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 7 mai 2023 (Photo, AFP).
Des militaires ukrainiens du groupe tactique Adam chevauchent un char T-64 vers une ligne de front près de la ville de Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 7 mai 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 mai 2023

L'Ukraine revendique une percée près de Bakhmout, la Chine envoie un émissaire à Kiev et Moscou

  • Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a confirmé la percée ukrainienne près de Bakhmout
  • «La prise de Bakhmout n'apportera rien à la Russie car les flancs sont en train de s'effriter et le front en train de s'effondrer», s'est alarmé M. Prigojine

KIEV: L'Ukraine a revendiqué des gains vendredi près de la ville dévastée de Bakhmout dans l'est, épicentre des combats avec les forces russes, la Chine annonçant de son côté elle l'envoi d'un représentant spécial en Ukraine, Russie et des pays européens.

Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a confirmé la percée ukrainienne près de Bakhmout, où ses hommes sont en première ligne, accusant l'armée régulière russe, qui tient les flancs, d'avoir "fui" ses positions.

"La prise de Bakhmout n'apportera rien à la Russie car les flancs sont en train de s'effriter et le front en train de s'effondrer", s'est alarmé M. Prigojine dans une vidéo, accusant l'état-major russe de chercher à "édulcorer" la situation.

Peu avant ces nouvelles critiques virulentes du patron de Wagner, le ministère russe de la Défense avait assuré avoir repoussé la veille 26 attaques ukrainiennes sur un front long de 95 kilomètres dans le secteur de Soledar, ville située au nord de Bakhmout. Ces attaques impliquaient "plus de 1 000 militaires et jusqu'à 40 chars".

A Kiev, la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar, avait auparavant assuré vendredi que "nos forces de défense ont progressé de deux kilomètres près de Bakhmout", ajoutant: "Nous n'avons perdu aucune position dans Bakhmout cette semaine".

L'armée russe avait opposé jeudi soir un démenti à toute percée de ses défenses par les forces ukrainiennes après l'affirmation mercredi par un autre haut responsable ukrainien d'un recul des forces russes dans certaines zones proches de Bakhmout après des contre-attaques des forces de Kiev.

M. Prigojine mais aussi des blogueurs militaires prorusses s'étaient alarmés du recul de troupes dans cette zone.

Dans un entretien diffusé jeudi par la BBC, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait insisté sur le fait que Kiev avait encore besoin de temps et d'armes avant de lancer une contre-offensive d'ampleur très attendue.

M. Prigojine l'avait alors accusé d'être "malhonnête", affirmant que la contre-offensive ukrainienne "bat son plein".

Zelensky à Rome

La bataille pour Bakhmout (environ 70 000 habitants avant la guerre), ville dévastée et contrôlée à plus de 90% par les forces russes, est la plus longue et la plus meurtrière depuis le début de l'invasion russe en février 2022.

Sur le front diplomatique, M. Zelensky doit rencontrer samedi à Rome le président italien Sergio Mattarella, a indiqué un porte-parole de la présidence italienne. Une rencontre de M. Zelensky avec le pape François est également "possible", selon une source du Vatican.

La Chine a de son côté annoncé que l'ambassadeur chinois Li Hui, représentant spécial pour les affaires eurasiatiques, viendra discuter à partir de lundi en Ukraine, Pologne, France, Allemagne et Russie "d'un règlement politique de la crise ukrainienne".

"Cela démontre pleinement que la Chine est fermement du côté de la paix", selon Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Li Hui, 70 ans et ex-ambassadeur en Russie pendant dix ans (2009-2019), est le diplomate chinois au rang le plus élevé à se rendre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe.

Son nom avait été annoncé lors d'un entretien téléphonique fin avril entre les présidents chinois Xi Jinping et ukrainien, le premier depuis le début du conflit.

La Chine avait publié fin février sa position en 12 points sur la crise ukrainienne, dans laquelle elle exhortait notamment à respecter l'intégrité territoriale de tous les pays - sous-entendu Ukraine comprise.

Accord sur les céréales

La Chine, proche partenaire de la Russie, entend de plus en plus jouer un rôle de médiateur dans les conflits à l'étranger. En mars, Ryad et Téhéran ont convenu par son entremise de rétablir leurs liens diplomatiques, rompus en 2016.

Par ailleurs, le ministre turc de la Défense Hulsi Akar a annoncé que la prolongation pour la troisième fois de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes était proche d'être conclue.

Une réunion dans le cadre des pourparlers sur la prolongation de l'accord a eu lieu jeudi à Istanbul avec la participation de l'Ukraine, de la Russie, de la Turquie et des Nations unies.

Outre la prolongation de l'accord, la reprise du fonctionnement du pipeline Togliatti-Odessa pour les livraisons d'ammoniac, un composant chimique essentiel de l'engrais minéral, demandée par Moscou, a aussi été discutée, selon un communiqué de l'ONU.

Ankara a été l'un des acteurs clés de la conclusion de l'accord dit de la mer Noire, signé le 22 juillet dernier par l'ONU, l'Ukraine, la Russie et la Turquie. Il arrive à expiration le 18 mai et la Russie n'a pas donné son aval à un troisième renouvellement.

L'accord a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.