Environnement: Macron suscite embarras et polémique avec sa «pause réglementaire européenne»

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le PDG de ProLogium Vincent Yang (à droite) lors de leur visite dans les locaux de la Communauté urbaine de Dunkerque, la ville choisie par l'entreprise taïwanaise ProLogium pour construire une gigafactory de batteries, dans le nord de la France, le 12 mai 2023. (Photo Pascal Rossignol / Pool / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le PDG de ProLogium Vincent Yang (à droite) lors de leur visite dans les locaux de la Communauté urbaine de Dunkerque, la ville choisie par l'entreprise taïwanaise ProLogium pour construire une gigafactory de batteries, dans le nord de la France, le 12 mai 2023. (Photo Pascal Rossignol / Pool / AFP)
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Publié le Samedi 13 mai 2023

Environnement: Macron suscite embarras et polémique avec sa «pause réglementaire européenne»

  • En France, militants et élus écologistes ont fustigé cette sortie présidentielle, y voyant l'annonce d'une «pause écologique» en pleine crise climatique
  • Emmanuel Macron a persisté vendredi: «je préfère des usines qui respectent nos normes européennes qui sont les meilleures, plutôt que ceux qui veulent encore ajouter des normes» et prendre le risque de «n'avoir plus d'usine»

PARIS : La «pause réglementaire européenne» réclamée par Emmanuel Macron sur les normes environnementales a mis dans l'embarras son camp, obligé d'admettre vendredi un propos «malheureux» qui a fait craindre à Bruxelles que la France ne s'aligne sur les demandes de «moratoires» de la droite européenne.

En France, militants et élus écologistes ont fustigé cette sortie présidentielle, y voyant l'annonce d'une «pause écologique» en pleine crise climatique.

«On est devant, en termes règlementaires, les Américains, les Chinois ou toute autre puissance au monde», a d'abord dit le chef de l'Etat jeudi à l'Elysée. «Maintenant il faut qu'on exécute. Il ne faut pas qu'on fasse de nouveaux changements de règles, parce qu'on va perdre tous les acteurs».

Face à la controverse, Emmanuel Macron a persisté vendredi: «je préfère des usines qui respectent nos normes européennes qui sont les meilleures, plutôt que ceux qui veulent encore ajouter des normes» et prendre le risque de «n'avoir plus d'usine», a-t-il déclaré à Dunkerque, où plusieurs usines de batteries électriques sont prévues.

Le propos du président, alors que ces projets d'usines sont eux-mêmes nés de la future interdiction européenne des voitures thermiques, reste imprécis mais constitue a minima un signal politique pour les industriels et les ouvriers de leurs usines, demandeurs de «stabilité» pour sécuriser sur le long terme les investissements.

Tout juste le président a-t-il clarifié que cette pause devrait se faire après l'adoption du «Pacte vert», le paquet de textes-clés de l'Union européenne dont l'essentiel (réforme du marché carbone, fin des ventes de voitures à moteur thermique...) a été adopté, mais dont une partie fait encore l'objet de difficiles négociations.

La précision vise à rassurer les observateurs et élus européens, inquiets d'un éventuel rapprochement de la France avec les positions du groupe PPE (droite), principale formation du Parlement européen.

Le PPE réclame «un moratoire» sur certains projets législatifs liés aux pesticides et à la restauration de la nature, s'alarmant d'un impact trop lourd pour les agriculteurs et de «menaces» pour la sécurité alimentaire.

D'autres lois (emballages, émissions polluantes des élevages...) font l'objet d'âpres pourparlers. Mais Renew (libéraux), groupe auquel appartiennent les élus macronistes, affiche plutôt sa volonté de trouver des compromis pour tenter de finaliser ces textes d'ici les prochaines élections européennes en 2024.

- «bombe rhétorique» -

«La France ne défend en aucun cas un moratoire (...) Il n’y a aucun changement de cap, simplement une attention à ce que les règles soient praticables par l’ensemble des acteurs économiques», avait réagi jeudi soir Pascal Canfin, l'eurodéputé Renaissance qui préside la commission Environnement au Parlement européen.

Mais le président «a eu une phrase malheureuse qui ne traduit pas ce que la France fait», a-t-il fini par concéder vendredi dans Le Monde.

L'expression de «pause» est «une bombe rhétorique», «clairement maladroite», analyse Thomas Pellerin-Carlin, directeur du Programme Europe à l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE).

«Quand j'ai entendu ça, ma mâchoire s'est décrochée, j'ai arrêté de prendre des notes», raconte à l'AFP l'expert, qui était présent à l'Elysée jeudi. «Mais il faut voir la phrase dans le contexte: si Macron avait voulu dire, comme Sarkozy à l'époque, +l'Environnement, ça commence a bien faire+, il aurait poursuivi son propos».

En l'occurrence, «Emmanuel Macron cherchait à souligner que l'UE est la mieux-disante réglementaire mais la moins-disante sur le financement». Le Pacte vert «a fait le job réglementaire et la priorité, ensuite, n'est pas de repartir dans un nouveau paquet de textes mais de les mettre en oeuvre», avec des fonds, résume-t-il.

Simone Tagliapietra, de l'institut Bruegel, déplore aussi une «erreur de communication», qui risque de «donner implicitement un message erroné selon lequel les objectifs écologiques vont à l'encontre des objectifs industriels».

«Il faut être très prudent, car il existe des forces, notamment des partis populistes, qui pensent de la sorte», s'inquiète l'économiste.

«C’est pour cela qu’il est préférable d’employer des mots bien définis et d’éviter les expressions à double fond», a réagi sur Twitter l'avocat Arnaud Gossement, spécialiste du droit de l'environnement : «une +pause environnementale+ n’a pas de sens, un droit de l'environnement moins bavard, oui».

«Pas du tout de pause dans l'ambition climatique» de la France, assure Borne

La Première ministre Elisabeth Borne a assuré samedi qu'«il n'y a pas du tout de pause dans l'ambition climatique» de la France, après des déclarations controversées d'Emmanuel Macron appelant à cesser de produire de nouvelles normes environnementales en Europe.

Le chef de l'Etat s'est exprimé à deux reprises sur le sujet jeudi et vendredi alors qu'il présentait des projets de réindustrialisation de la France.

Il a ainsi estimé qu'il ne fallait plus «ajouter» de normes environnementales après l'application du Pacte vert de l'Union européenne, plaidant pour de «la stabilité» en la matière.

«Vous savez qu'on a porté ces dernières années, sous l'impulsion de la France et du président de la République, des politiques très ambitieuses à l'échelle européenne. C'est le +Green deal+ (Pacte vert) notamment, c'est l'objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050», a dit Elisabeth Borne à Saint-Paul, sur l'île de la Réunion, où elle achève samedi un déplacement de trois jours.

«Cette législation, elle est ambitieuse, elle nous permet de tenir nos objectifs, maintenant il faut qu’on s’emploie à la mettre en œuvre et c’est déjà une tâche très importante», a-t-elle ajouté, estimant qu'il n'était pas utile de «rajouter des normes aux normes».

Les propos d'Emmanuel Macron ont suscité la colère de responsables et militants écologistes et des interrogations à Bruxelles.

Le «Pacte vert» est le paquet de textes-clés de l'Union européenne sur le climat, dont l'essentiel (réforme du marché carbone, fin des ventes de voitures à moteur thermique...) a été adopté, mais dont une partie fait encore l'objet de difficiles négociations.


Relations UE/Chine: Macron insiste sur la protection des «intérêts stratégiques» de l'Europe

Le président français Emmanuel Macron (CL) serre la main du Premier ministre japonais Fumio Kishida (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron (CL) serre la main du Premier ministre japonais Fumio Kishida (Photo, AFP).
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  • La visite d'Etat de XI Jinping vise à célébrer 60 ans de relations diplomatiques bilatérales
  • Les grandes crises internationales, et notamment la guerre en Ukraine, devraient également être au menu des discussions franco-chinoises

PARIS: L'Europe doit défendre ses "intérêts stratégiques" dans ses relations économiques avec la Chine, a déclaré jeudi le président Emmanuel Macron dans une interview à The Economist, à quelques jours d'une visite d'Etat en France du président chinois XI Jinping.

"Il faut être d'un grand pragmatisme et regarder cette question avec nos intérêts stratégiques", dit le chef d'Etat français, interrogé sur l'ouverture ou non du marché européen à la Chine.

"C'est un de mes objectifs principaux en accueillant le président Xi Jinping, il faut tout faire pour engager la Chine sur les grandes questions mondiales et avoir un échange sur nos relations économiques qui reposent sur la réciprocité", ajoute le président, qui accueillera son homologue chinois les 6 et 7 mai.

Et de citer le cas des voitures électriques chinoises, selon lui "taxées à 10%" sur le marché européen alors que leur production est "massivement aidée" par l'exécutif chinois. A l'inverse, les véhicules électriques européens, pour lesquels "l'Europe a des règles qui limitent les aides" à leurs producteurs, sont "taxés à 15%" sur le marché chinois.

Plan

"Aujourd'hui nous devons avoir sur le plan commercial avec la Chine un comportement respectueux, mais de défense de nos intérêts, de réciprocité et de sécurité nationale", insiste M. Macron, qui dit soutenir les enquêtes ouvertes par la Commission européenne sur le véhicule électrique, le photovoltaïque, l'éolien concernant des subventions chinoises soupçonnées de fausser la concurrence.

"Il ne faut pas oublier les enjeux de sécurité nationale", souligne M. Macron. "Il y a de nombreux secteurs pour lesquels la Chine exige que les producteurs soient chinois, parce qu'ils sont trop sensibles. Eh bien nous Européens, nous devons pouvoir faire la même chose."

La visite d'Etat de XI Jinping vise à célébrer 60 ans de relations diplomatiques bilatérales. Il s'agira du début de sa première tournée européenne depuis la pandémie de Covid-19, qui avait vu le géant asiatique couper longuement nombre d'interactions avec le reste du monde.

Les grandes crises internationales, et notamment la guerre en Ukraine, devraient également être au menu des discussions franco-chinoises.

"Notre intérêt est d'obtenir de la Chine qu'elle pèse pour la stabilité de l'ordre international. Ce n'est pas l'intérêt de la Chine aujourd'hui d'avoir une Russie déstabilisatrice de l'ordre international, d'avoir un Iran qui peut se doter de l'arme nucléaire et d'avoir un Moyen-Orient plongeant dans une forme de chaos. Il faut donc travailler avec la Chine pour construire la paix", affirme M. Macron.


Ukraine: Macron assume à nouveau la possibilité d'envoyer des troupes occidentales au sol

Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron (Photo, AFP).
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  • Macron a créé la controverse fin février en affirmant que l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas «être exclu»
  • Ce débat doit dépasser l'Union européenne, avance encore le président français

PARIS: Emmanuel Macron a détaillé, dans The Economist, son plan pour éviter une mort "brutale" de l'Europe, assumant au passage sa position controversée sur la possibilité d'envoyer des troupes au sol en Ukraine, si Moscou allait "percer les lignes de front".

"Si les Russes devaient aller percer les lignes de front, s'il y avait une demande ukrainienne – ce qui n'est pas le cas aujourd'hui – on devrait légitimement se poser la question", a dit le président français dans un long entretien publié jeudi par l'hebdomadaire britannique.

Le chef de l'Etat français a créé la controverse fin février en affirmant que l'envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien ne devait pas "être exclu" à l'avenir. La plupart des pays européens, ainsi que les Etats-Unis, s'étaient nettement démarqués, même si certains ont depuis fait un pas en sa direction.

Dans The Economist, Emmanuel Macron affirme que la Russie "est rentrée dans une logique de guerre totale". Et il faut l'empêcher de gagner en Ukraine, faute de quoi "nous n'aurons plus de sécurité en Europe".

Plus largement, il inscrit cette question dans la nécessité d'aboutir à une "crédibilité militaire européenne", lors d'un débat qu'il a appelé de ses voeux il y a une semaine à la Sorbonne.

Dans ce discours, à l'approche des élections européennes de juin qui voient son camp largement distancé dans les sondages par l'extrême droite, il avait mis en garde: "l'Europe peut mourir".

Cette "mort" peut être "beaucoup plus brutale qu'on ne l'imagine", insiste-t-il jeudi. Selon lui, "un sursaut est possible" mais doit être "beaucoup plus profond" face à un "triple risque existentiel pour notre Europe": "militaire et de sécurité", "économique" et démocratique.

Sur la défense, les Européens doivent s'asseoir "autour de la table pour bâtir un cadre cohérent", plaide Emmanuel Macron. "L'Otan apporte une de ces réponses et il ne s'agit pas de balayer l'Otan. Mais ce cadre est beaucoup plus large", ajoute-t-il.

«Braqueurs»

Ce débat doit dépasser l'Union européenne, avance encore le président français, qui veut "arrimer la discussion dans le cadre de la Communauté politique européenne", ce nouveau format qu'il a inspiré pour inclure notamment Londres après le Brexit. "Ce serait une erreur d'exclure des pays qui ne sont pas dans l'UE", comme la Norvège, le Royaume-Uni ou les Balkans".

La réflexion doit aussi inclure l'arme nucléaire, dont la France et le Royaume-Uni sont dotés en Europe, réitère-t-il. Il propose que les partenaires européens "prennent en compte" cette "capacité" française, "sans pour autant la mutualiser".

Sur le plan économique, à la veille d'une visite d'Etat en France du président chinois Xi Jinping, lundi et mardi, Emmanuel Macron appelle l'Europe à défendre ses "intérêts stratégiques" et "les enjeux de sécurité nationale" au nom de la "réciprocité" dans ses relations commerciales avec Pékin. "Il y a de nombreux secteurs pour lesquels la Chine exige que les producteurs soient chinois, parce qu'ils sont trop sensibles. Eh bien nous Européens, nous devons pouvoir faire la même chose."

S'agissant de la "vulnérabilité démocratique", le chef de l'Etat, qui a promis de s'impliquer dans la campagne des européennes, lance enfin un avertissement aux électeurs: "la meilleure façon de construire ensemble, c'est d'avoir le moins de nationalistes possible".

"Je dis aux Européens: réveillez-vous!", "tous les nationalistes européens sont des brexiters cachés", ajoute-t-il, visant particulièrement l'extrême droite française.

Après avoir prôné la sortie de l'Europe, le Rassemblement national tire maintenant "les dividendes de l'Europe en voulant la détruire sans rien dire", accuse le président Macron. "C'est comme si on était en train de dire +ce n'est pas grave de confier la banque à des braqueurs+", ajoute-t-il.


Sciences Po: place au débat interne, après la mobilisation de soutien à Gaza

Des manifestants brandissent des pancartes du drapeau palestinien alors qu'ils manifestent près de l'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) occupé par des étudiants, à Paris, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
Des manifestants brandissent des pancartes du drapeau palestinien alors qu'ils manifestent près de l'entrée de l'Institut d'études politiques (Sciences Po Paris) occupé par des étudiants, à Paris, le 26 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • A Saint-Etienne, le blocage d'un des sites de l'université Jean Monnet par une quinzaine d'étudiants réclamant le cessez-le-feu à Gaza a repris jeudi matin
  • Des actions se sont multipliées en France ces derniers jours, principalement sur les sites de Sciences Po en régions, mais aussi dans quelques universités

PARIS: Sciences Po Paris a accueilli jeudi un débat interne sur le Proche-Orient, qualifié de "dur" et de riche en "émotion" par la direction, au moment où le gouvernement redouble de vigilance face à la multiplication d'actions en soutien à Gaza sur les campus français.

"Ça a été un débat dur, avec des prises de position assez claires, beaucoup d'émotion et donc j'aspire maintenant à ce que chacun retrouve le calme" avant les examens prévus lundi, a indiqué Jean Bassères, l'administrateur provisoire de la prestigieuse école parisienne.

Il a admis rester "extrêmement prudent sur la suite des événements", alors que la mobilisation se diffuse en France, en écho à la mobilisation croissante des campus aux Etats-Unis, marquée par le déploiement de la police sur plusieurs sites.

Le débat à peine fini, les organisations étudiantes mobilisées - Union étudiante et Solidaires - ont appelé à sit-in jeudi après-midi dans le hall d'entrée de Sciences Po.

L'administrateur provisoire a reconnu avoir "pris des positions assez fermes sur certains sujets", en refusant "très clairement la création d'un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer nos relations avec les universités israéliennes".

"Après un début où les débats étaient apaisés, la tension est montée à la fin", a témoigné auprès de l'AFP Hugo, 22 ans, étudiant en master à Sciences Po, pour qui "la principale information est le refus du directeur de créer un groupe de travail pour réévaluer les partenariats de Sciences Po".

«Maintien de l'ordre»

"Il y avait des demandes claires et il n’y a pas eu de réponse claire", a regretté une étudiante en master d'urbanisme, qui a refusé de donner son nom, fustigeant "une mollesse de l'administration".

Après une mobilisation émaillée de tensions vendredi dernier, le mouvement avait été suspendu à Sciences Po Paris: la direction avait accepté d'organiser un débat interne "ouvert à toutes les communautés de Sciences Po", qualifié de "townhall", terme utilisé aux Etats-Unis pour une grande réunion publique.

Sur la demande des étudiants d'interroger les "partenariats de l’école avec les universités et organisations soutenant l’Etat d’Israël", la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau avait répété jeudi matin qu'il était "hors de question que les universités prennent une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Proche-Orient".

La ministre a demandé aux présidents d'université de veiller au "maintien de l'ordre" public, en utilisant "l'étendue la plus complète des pouvoirs" dont ils disposent, notamment en matière de sanctions disciplinaires en cas de troubles ou de recours aux forces de l'ordre, lors d'une intervention en visioconférence au conseil d'administration de France Universités.

A l'issue de cet échange, France Universités, qui fédère 116 membres, dont 74 universités, a "salué la détermination de la ministre à porter une voie équilibrée et ferme pour un retour au calme".

Actions à Lille et Saint-Etienne 

Des actions se sont multipliées en France ces derniers jours, principalement sur les sites de Sciences Po en régions, mais aussi dans quelques universités. Le tout dans un contexte politique électrique, en pleine campagne des européennes, La France Insoumise étant notamment accusée par la droite d'"instrumentalisation" du mouvement.

Jeudi matin à Lille, l'institut d'études politiques est resté fermé et les accès à l'école supérieure de journalisme (ESJ) étaient bloqués et les cours annulés.

A Saint-Etienne, le blocage d'un des sites de l'université Jean Monnet par une quinzaine d'étudiants réclamant le cessez-le-feu à Gaza a repris jeudi matin, a constaté l'AFP. Ils n'ont pas trouvé d'accord avec la présidence de l'université pour l'organisation d'une conférence sur la situation à Gaza, selon un représentant étudiant.

La police était intervenue mardi sur ce site stéphanois pour déloger des militants pro-Palestiniens. La police est aussi intervenue lundi pour évacuer des manifestants de la Sorbonne après avoir déjà mis fin à une occupation nocturne d'un site de Sciences Po Paris la semaine dernière, les deux fois à la demande du Premier ministre Gabriel Attal.

Selon l'organisation étudiante Le Poing Levé, le campus Jourdan de l'Ecole normale supérieure (ENS) à Paris était bloqué jeudi, des étudiants appelant à un rassemblement sur le site à 15H00.